Difficile pour moi de parler de ce long métrage, je préfère donc poster un devoir de français que je devais réaliser et qui nous demandait de parler de notre film préféré à la troisième personne. Ce que je dis dedans est et sera toujours d'actualité à mes yeux de ce que représente ce film.
« Vous en avez peut-être fini avec le passé, mais le passé n'en a pas fini avec vous. »
Difficile de résumer le film "Magnolia", mais cette phrase est peut-être la plus importante et représentative de ce film sorti en 1999 et réalisé par Paul Thomas Anderson, jeune réalisateur de 27 ans en vogue à Hollywood. Pendant plus de trois heures, ce film choral conte l'histoire, la vie et le destin de neuf personnages dans une journée humide à Los Angeles. Ces neuf personnages sont tous liés inconsciemment à une émission télévisée, « Tout ce que savent les enfants ».
Après son premier visionnage, début 2020, Pablo ne savait pas quoi penser de ce film. Il avait le sentiment de ne pas avoir obtenu toutes les réponses aux questions qu'il s'était posées : « Quel est le rapport de la fin avec l'introduction du narrateur de cinq minutes au début du film ? », « Qu'est-ce qui unit réellement les neuf protagonistes à la fin ? ». Pour essayer de répondre à ses questions, il a décidé quelques mois plus tard de regarder à nouveau le film. Et ce fut instantanément son long-métrage préféré pour de nombreuses raisons. Néanmoins, il n'était toujours pas satisfait de son interprétation personnelle du film. Il a donc décidé de le revoir encore une fois et une nouvelle fois encore, et il comprit enfin la force et le génie de ce film. Chaque nouveau visionnage était une occasion de voir de nouveaux éléments qu'il n'avait pas vus auparavant et d'étoffer son analyse personnelle sur le destin des différents protagonistes.
Dans cette fresque de trois heures qui est finalement la représentation de la vie et des différentes épreuves que nous devons surmonter, deux acteurs majeurs se révèlent durant le film : les parents, vieux, malades, essayant plus ou moins de faire un bilan de leur vie, des nombreuses erreurs et mauvais choix qu'ils ont commis, et d'un autre côté les enfants, jeunes, avec toute la vie devant eux, mais victimes des erreurs de leurs parents, leurs bourreaux. Les neuf personnages principaux du récit sont tous sur le point de vivre un renouveau, comme un magnolia à l'arrivée du printemps. Mais est-ce un hasard, le destin de chacun ou la présence d'une force mystique ?
Si Pablo aime autant ce film, ce n'est pas seulement pour ses messages et son drame, mais surtout pour son montage qui l'empêche de quitter des yeux l'écran pendant ces trois heures si intenses, si dynamiques, toujours accompagné par les musiques de Jon Brion et Aimee Mann, tellement présentes et indispensables que l'on peut les comparer à un dixième personnage. Son introduction est si unique, avec un narrateur nous contant trois histoires plus qu'intrigantes, mais aussi pour son ambiance, une journée à Los Angeles de plus en plus humide à la fin des années 90, suivant neuf personnages de tous horizons. D'ailleurs, les personnages sont si marquants, si attachants, qu'il est impossible d'en choisir un seul, tant ils sont tous si bien écrits et joués : Jim Curring, policier célibataire, faisant tout pour bien faire son travail auquel il tient tant ; Franck T.J Mackey, dirigeant de « Séduire et détruire », sexiste et détesté publiquement par toute la gent féminine ; Linda Partridge, mariée à Earl, mourant et père de Franck. Elle doit se préparer à la mort de son mari, mais ne souhaite pas son héritage ; Stanley Spector, la jeune star actuelle de l'émission « Tout ce que savent les enfants ». Il aime par-dessus tout apprendre, mais doit assurer chaque soir l'émission et la pression de son paternel. Et ce n'est qu'une partie des nombreux personnages que l'on découvre au fil de ces trois heures et qui vont aussi se découvrir entre eux.
Oui, ce film a aidé Pablo à grandir, peut-être à mûrir, à confirmer que PTA est son réalisateur préféré et que Tom Cruise n'est pas qu'un cascadeur. Mais aussi à mieux comprendre le cinéma, à voir qu'un film ne repose pas que sur la performance des acteurs et sur ses visuels, mais aussi sur ses musiques, son montage, ses dialogues, son rythme et sur plein d'autres choses qui font que "Magnolia" est à ses yeux un film parfait. Il peut le lancer à n'importe quel moment, où il prend plaisir à chacune des scènes, et où il se sent obligé à chaque fois de visionner les trois heures du film, quitte à se coucher très tard. C'est tout simplement son film de chevet.