Punch-drunk m’avait un peu laissé sur ma fin. Boogie Night m’avait beaucoup plu, sans pour autant parler de chef d’œuvre, mais plus j’y repense, et plus je me dis que j’avais adoré. Il faut croire que je regarde les films de Paul Thomas Anderson dans un ordre qui me convient puisque plus j’en vois et plus j’apprécie. C’est de bon augure puisqu’il me reste Double Mise, There Will Be Blood, puis The Master bien évidemment, à voir.
Venons-en à ce Magnolia, quel film. Maintenant que je commence à bien cerner le cinéma de PTA, je me suis lancé dans ce film choral, ce film mosaïque, de plus de trois heures. Et bien qu’habituellement plutôt réfractaire aux films de cette durée, je me suis amusé comme un petit fou devant celui-ci.
A nouveau une intro de malade, quelques plans séquences bien sentis et hyper bien maitrisés (c’est là qu’on se rend compte que PTA est l’un des meilleurs directeur d’acteurs contemporains), et une bande-son juste phénoménale qui nous porte du début à la fin. D’ailleurs si je n’ai pas trouvé le film très long, c’est en partie grâce à la musique, quasiment présente de A à Z, et avec des morceaux frôlant les 10 minutes.
Côté acteur la répartition des rôles est assez inégale en revanche. On s’attache vite aux personnages de Philip Seymour Hoffman et John C. Reilly, et celui de Tom Cruise attire évidemment aussi l’œil. Alors que d’autres comme ceux de William H. Macy ou du couple Gator (leur nom dans le film), sont plus anecdotiques, et presque inutiles. En même temps gérer 9 personnages, c’est peut-être beaucoup, le projet était peut-être un poil trop ambitieux. D’ailleurs au début on ne comprend pas tout, l’histoire met du temps à se mettre en place. Bah oui, nous présenter 9 personnages différents et nous justifier leur présence dans l’intrigue, c’est forcément un peu compliqué au tout début.
Mais ensuite c’est dans l’ensemble beaucoup de bonheur ce film. Si on est bien rentré dedans j’entends. PTA s’en sort remarquablement et brille finalement par la justesse de sa mise en scène qui fait qu’à aucun moment on en a marre, bien qu’au final il ne se passe pas non plus grand-chose. La qualité des dialogues, du jeu d’acteurs, et de la musique n’y sont pas anodines.
Le final nous laisse pantois tellement l’évènement marquant de cette fin est WTF. Plusieurs fois dans le film on peut entendre les personnages dire que « it’s raining cats and dogs outside ». Cette expression idiomatique va presque prendre tout son sens en fait. Enfin, je n’en dirais pas plus, si ce n’est qu’il ne pleut pas non plus des chats et des chiens. Enfin vous verrez, si jamais ça vous botte de voir ce magnifique film qu’est Magnolia.
En conclusion un film simple, juste, qui capture de vrais moments de vie, traite de l’amour, de la haine, du désespoir, de la mort, de la maladie, de l’argent, de la télévision, de sexe, bref, de tous les éléments d’une société d’individus normalement ou anormalement constituée, ce qui en fait un grand moment de cinéma. Ce film n’est certainement pas exempt de défauts, mais c’est une œuvre majeure du réalisateur montant qu’est Paul Thomas Anderson. A voir.