Voici sûrement le film que j’attendais le plus cette année. J’aime beaucoup Gilles Lellouche, et j’avais été très agréablement surpris par sa première réalisation, UN GRAND BAIN. J’étais donc très excité par ce nouveau projet, qui s’annonçait extrêmement ambitieux : un film de près de trois heures, promettant une épopée romanesque plongée dans la violence des gangs, le tout porté par un casting de rêve.
Sauf que le costume était bien trop grand pour le réalisateur, qui n’est ni Paul Thomas Anderson, ni Martin Scorsese. Ma séance s’est vite transformée en long supplice face au naufrage auquel j’ai assisté…
Pourtant, le film commençait très bien, avec une scène d’ouverture coup de poing à la mise en scène bluffante. J’ai même failli être emporté par les premières minutes qui jouent admirablement avec la nostalgie des années 80.
Mais le château de cartes s’est malheureusement très vite effondré, car rien ne va…
Il y a deux semaines, je me plaignais de Joker : Folie à deux, qui justement manquait de folie, et ici, malheureusement, c’est l’histoire d’amour qui ne m’a jamais accroché.
Bon, il faut dire que la gentille jeune fille qui tombe sous le charme du bad boy du quartier, niveau originalité, on repassera.
D’autant plus que c’est servi avec des gros sabots, à base de baisers langoureux sur fond de coucher de soleil, éclipses solaires, au milieu champs fleuris et autres plages…
Sans parler des dialogues souvent assez niais, dignes d’un téléfilm du dimanche après-midi…
Bref, mon empathie pour le couple était proche du néant, et sans implication, impossible de ressentir la moindre émotion…
Et le tout n’est pas aidé par le côté "film de gangsters", qui plonge lui aussi tête la première dans tous les clichés du genre et tombe dans une simplicité consternante.
Je vais éviter de trop m’étendre sur les facilités scénaristiques qui frôlent parfois le ridicule, comme le moment où le film boucle la boucle avec sa scène d’ouverture, qui s’avère être simplement un joli foutage de gueule…
Après, on peut reconnaître à Gilles Lellouche une image soignée et quelques belles idées de mise en scène. Mais le tout est noyé dans une multitude d’effets pompeux et sans intérêt, qui donnent parfois l’impression de regarder un clip.
Le film finit par ressembler à un joli fourre-tout qui se perd à trop vouloir en faire, trouvant même le moyen d’inclure une scène de comédie musicale sortie de nulle part, et loin d’apporter le lyrisme souhaité…
Mais surtout, la plus grande prouesse du film, c’est de s’offrir un casting XXL et de leur donner des personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres. Ils ne sont pas aidés par la direction d’acteurs, qui les pousse à en faire des caisses, ce qui n’a réussi qu’à intensifier le malaise que je ressentais devant l’écran…
Heureusement, Alain Chabat est mieux servi, voire attachant dans son rôle de père aimant et maladroit.
Allez, je vais être sympa, je vais sauver un truc : la partie comique du film. On retrouve souvent le sens de la répartie que j’affectionne chez Lellouche, et je dois avouer que ça m’a souvent fait rire. Mais là encore, c’est parfois totalement hors de propos, et certaines scènes (comme celle du coffre) sont très drôles hors contexte, mais desservent totalement la dramaturgie du film…
2h40 pour raconter si peu de choses… C’est lourd, on voit tout venir à l’avance, c’est terriblement long, et ma déception n’en a été que plus grande…
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