Alors, cet amour au cinéma, est-il si ouf ?
Gilles Lellouche revient derrière la caméra pour signer cette hymne à l'amour dans les années 80, accompagné de ses deux personnages Jackie et Clotaire, tous deux liés par ce désir incandescent d'être ensemble, à jamais.
Ultra chorégraphié, le film est un hommage assumé à ces années Mitterrand, cette période édulcorée par ses couleurs, sa musique et sa narration. Mobiliser les références ciné, c'est l'objectif. Tout y passe : les plans et les mouvements de caméra, la photographie, les décors, les costumes ainsi que son rythme, énergique et vibrant. La bande originale enveloppe tout cela avec des sons magiques, en majesté.
Divisé en deux, le film surprend également par sa densité, en mobilisant des souvenirs vifs et puissants, portés par un casting 5 étoiles et talentueux (mention spéciale à @frika pour son interprétation flamboyante). Conçu comme une fable, ce long-métrage sublime le cliché de l'amour par une mise en scène soignée. Mais il alimente son propre stéréotype, se contemple lui-même, certes avec justesse, mais le scénario pouvait gagner en profondeur. C'est clair, lisse, peut-être un peu trop.
Ce récit plonge dans une grande nostalgie et en ravira plus d'un. Le mythe de l'amour ouf est bel et bien construit, avec passion. Il permet à chacun de juxtaposer ses histoires, d'y refléter ses propres émotions. Gilles Lellouche a conçu avec intelligence ce plaisir cathartique, qui se veut être une forme de perfection dans l'irrationnalité.
L'avis d'un public déjà conquis par un marketing puissant ne peut dire le contraire. "L'amour ouf" reste un beau film, même s'il ne provoque pas non plus la "claque" escomptée. En bon élève, il coche les cases, conquis les âmes sensibles et les nostalgiques. Pour le grand public, il demeure un parfait divertissement, une histoire universelle qui, pour sûr, aura sa place parmi les réalisations françaises de la nouvelle génération.
Foncez, et surtout, continuez à aimer !