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    La French
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    837 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 322 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 décembre 2014
    "La French" ou l'histoire vraie du célèbre juge Pierre Michel, force l'intérêt du spectateur par la qualité de cette réalisation soignée et très documentée, de plus portée par des acteurs qui se montrent crédibles et convaincants afin de rendre très prenant ce récit où différentes personnalités ont leur portrait brossé avec justesse, tact et profondeur !
    En premier, on retient d'abord celui du juge Michel incarné par Jean Dujardin intense et très à l'aise, dans ce rôle prépondérant !
    Ensuite, Gilles Lellouche s'en tire haut la main également, en se glissant comme un gant dans la peau de Gaëtan Zampa...
    Même si le duo ne se confronte pas si souvent à l'écran, l'ensemble fonctionne très bien grâce à une pléiade de seconds rôles très typés, bien dans le moule et dans l'esprit de tous ces personnages, qu'ils soient mafieux, flics, ou un peu des deux à la fois...
    À ce propos, sans être une découverte, on reste quand même assez pantois devant le cheminement de cette enquête dont ce juge obstiné, farouche et déterminé va faire les frais en se retrouvant complètement seul face à un monde de corruption plein de surprises et totalement inqualifiable...
    Pour arriver à ce résultat, on se délecte de l'ambiance générale très réaliste, qui contribue à donner un climat typique de Marseille des années 70 dont la mise en scène acérée et précise de Cédric Jimenez vaut vraiment le détour...
    Ce qui retient également l'attention, repose aussi sur tous ces parallèles tracés entre la vie du juge, auprès de sa famille dont l'épouse a ici tout son intérêt grâce à la prestation sans failles de Céline Sallette, et la vie du voyou Zampa lui aussi près des siens, famille et amis, formant un univers ici très contesté et très différent...
    On suit donc toutes les phases de cette enquête avec passion, à travers la complexité des rapports humains, en observant l'évolution des relations entre ce juge, sa hiérarchie et la police, c'est à dire du soutien qu'il reçoit, jusqu'à son isolement complet quand ses méthodes et ses résultats deviennent tout à coup gênants aux entournures !
    Une analyse très fine et instructive du banditisme marseillais de l'époque que le fameux juge aura percé et mis à jour, en nous permettant ainsi d'y apporter quelques lumières bien trop vite éteintes hélas...
    Sans faiblesse particulière, ce film assez brillant dans sa construction et sa démonstration, nous apporte son lot d'informations sous une approche agréable et surtout efficace !
    virnoni
    virnoni

    93 abonnés 578 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 décembre 2014
    Petite claque française! Belle surprise autant dans l'interprétation que visuelle. Lellouche est juste impeccable en gangster bon père de famille. j'avais vraiment peur de cette nouvelle (et encore!) association avec Dujardin. Au contraire, un vrai contraste avec tout ce qu'ils ont pu faire individuellement et ensemble. Enfin, Lellouche effraie et impose lui aussi une vraie présence, un style parfait de voyou respectueux des règles, à la Scorsese. Car la référence est là, pas du tout pesante pour autant. On sent l'éloge de tous. Ce qui aurait pu être un manque de respect ou de la prétention, avec un tel talent, montre au contraire le courage et proposer autre chose : juste le savoir faire français pour un tel sujet, un vrai sens du polar, de la construction claire, propre et intelligente. Ca court, ça vibre, ça crie, ça pleure, ça rit ! Un régal! THE leçon vient aussi et encore de Dujardin : dès les premières images, on ne peut que être soufflé par sa classe naturelle et son charisme. Il y a comme un air de Bébel avec sa prestance et carrure, le jeu en plus : autant quand il faut apporter de la force que de la nuance. Là, il mériterait un oscar! Il m'a bluffé. Le reste du casting ajoute beaucoup à ce film qui reconstitue à merveille, et jusque dans les détails les années 70/80. Marseille est superbement filmé, les costumes, les accessoires, les voitures, tout y est. C'est assez unique dans le cinéma français. Chapeau! La magie opère aussi grâce à une grande maîtrise visuelle. La caméra virevolte dans les scènes (nombreuses) de poursuites ou de flingues et sait se montrer au plus proche des prestations dans les scènes plus intimistes. Je ne connaissais pas ce réal, je vais maintenant le suivre de près ; surtout dans sa direction d'acteurs qu'il maitrise également. On sent beaucoup d'amour pour ses personnages, la ville et toute l'histoire qui est liée. Majestueux! L'ensemble est emballé dans une BO énorme! Cédric Jimenez ose les références là aussi, les morceaux classiques mais à la Tarantino : bien amenés, bien pensés, totalement en harmonie avec la scène. Elle porte autant le film et amène beaucoup de tensions à des moments clés. C'est un vibrant hommage au juge Michel (je ne comprend pas le rejet de la famille d'ailleurs car, même si ce n'est pas la réalité à 100%, il y a vraiment bcp de respect dans la vision du réal, y compris dans le passé du juge). Et dire qu'il y avait des hommes comme lui il fut un temps, qui ont osé et tout sacrifié pour la justice - et même si cela fait "crétin" de le croire et le faire. Je recommande donc ce petit bijou policier, droit au but et puissant. Merci!
    Charles-Antoine Bertaux
    Charles-Antoine Bertaux

    61 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 décembre 2014
    Jamais je n'ai vu une fresque sur le narcotrafic aussi riche en reconstitution d'événements historiques depuis que j'ai découvert le biopic "American Gangster" de Ridley Scott, film de gangsters (sur le narcotrafiquant new-yorkais Frank Lucas) qui aborde également la French Connection à l'instar de "La French", de manière quant à lui implicite (une scène montre Frank Lucas parler de Marseille au téléphone, la French Connection avec laquelle travaillait la mafia italienne - comme "La French" le montre avec brio - étant son principal concurrent) ; d'ailleurs les films "American Gangster" et "La French" sont à mes yeux très complémentaires : même époque, mêmes années reconstituées (les années 1960 et 1970), même ville (intégralement - chez Ridley Scott - ou partiellement - chez Cédric Jimenez) mise en scène et reconstituée : New York City, même leitmotiv : la croisade d'une escouade de policiers incorruptibles menée par un policier (Richie Roberts) ou un juge (Pierre Michel) - tous les deux solitaires et abandonnés par leurs collègues corrompus - contre un baron de la drogue, et même ambiance rétro qui fait se côtoyer les années 1970, la musique disco et la guerre des gangs. Une véritable Connection entre ces deux films de gangsters !

    Ce nouveau polar français est donc bel et bien à mes yeux grandiose, réussi et magistral.

    Étant passionné par les films de gangsters et surtout par la French Connection et les années 1970, je l'ai trouvé magnifique, surtout qu'il reconstitue avec brio - et probablement de manière romancée certes, certains faits n'ayant jamais été élucidés - les événements phares des années 1960 aux années 1980, comme spoiler: l'assassinat du parrain marseillais Antoine Guérini, dont le commanditaire et le motard exécutant seraient respectivement les gangsters Gaëtan « TANY » Zampa (Gilles Lellouche) et Jacky « LE MAT » Imbert (Benoît Magimel) selon la légende - j'apprécie beaucoup le fait que le réalisateur Cédric Jimenez joue avec cette histoire pour faire entrer en scène le personnage du Fou (jamais explicitement appelé Jacky Imbert dans le film ce qui m'intrigue et me plaît en même temps) et je trouve intéressant et passionnant le fait qu'il ait voulu se rapprocher de la réalité tout en touchant à la légende et à la mythologie du Milieu, car personne ne saura jamais quel visage se cachait sous le casque du motard tueur du 23 juin 1967 -, la tentative d'assassinat le 1er février 1977 de l'ancien associé de Gaëtan « TANY » Zampa : « L'Immortel » Jacky « LE MAT » Imbert justement (qui a survécu après avoir reçu 22 balles dans le corps), par celui-ci, la tuerie du Bar du Téléphone le 3 octobre 1978 ou l'inauguration de la discothèque KRYPTON en 1980 (quel bonheur de redécouvrir « Call Me » ? de Blondie)
    .

    De plus, "La French" réussit autant à rendre hommage au juge Pierre Michel (charismatique Jean Dujardin) qu'à montrer l'humain qui se cachait derrière le parrain marseillais de la French Connection Gaëtan « TANY » Zampa (effrayant Gilles Lellouche).

    Enfin rien que pour la reconstitution de New York des années 1970 (quel plaisir et quelle surprise de revoir les tours jumelles du World Trade Center au cinéma), j'ai adoré.

    Le seul « défaut » à mes yeux réside dans le fait que "La French" n'est pas forcément explicite ni clair concernant des événements relatés ; le film n'explique pas forcément tout : les dates, les événements clés et les noms des personnages sont méconnus pour qui ne s'y connait pas vraiment. spoiler: Aucune information par exemple n'explique que Gaëtan « TANY » Zampa est le successeur du parrain marseillais Antoine Guérini et les dates ne sont pas relatées hormis celle de « 1975 » ; quel spectateur devine que le passage des années 1970 aux années 1980 est symbolisé par l'inauguration du KRYPTON en 1980 ?
    . Un « défaut » qui n'en est donc pas un pour tous les spectateurs passionnés et informés sur l'Histoire du Milieu marseillais et la French Connection comme moi (je surveillais et guettais le moindre événement reconstitué avec brio par le réalisateur Cédric Jimenez).

    "LA FRENCH" est donc désormais l'un de mes COUPS DE ? et mon film favori de l'années 2015. Je l'ai tellement aimé et je me suis tellement régalé devant ce plat marseillais à la sauce italo-new-yorkaise, accompagné d'une bande originale riche en musique rétro et d'époque, que j'irai le revoir au cinéma pendant les vacances. Jamais deux sans trois, non ?
    Marc T.
    Marc T.

    241 abonnés 548 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 octobre 2016
    Quelles prestations de Gilles Lellouche et Jean Dujardin ! Ça nous ramène dans les années 70 avec les célèbres Delon - Belmondo dans le Marseille de Borsalino. Et Guillaume Gouix, ce type ne cesse de m'étonner depuis Les Revenants et encore récemment dans Les Braqueurs, quel talent et quelle carrière devant lui. Pas grand chose à dire de plus, Cédric Jimenez maitrise son film de bout en bout, sans temps mort, tout est savamment cadré et orchestré, jusqu'à un final qu'on ne peut lâcher du regard tellement son intensité nous prend aux tripes. J'aurais vraiment voulu mettre 4.5/5 à cet excellent film si ce n'est que certains dialogues sont trop mâchés, comme trop souvent dans le cinéma français et je peste d'ailleurs régulièrement ici à ce sujet car c'est une faute qui ne se produit que très rarement dans les autres pays. Exemple flagrant : les 3/4 des dialogues de Benoît Magimel sont incompréhensibles ! Je ne demande pas de la jouer comme dans une pièce de théâtre mais un minimum syndical pour ar-ti-cu-ler...
    chrischambers86
    chrischambers86

    12 100 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 décembre 2014
    Blockbuster à la française, dans le sens le plus encyclopèdique du terme, avec de gros moyens matèriels et de distribution, qui raconte en plus de deux heures l'histoire vraie du Juge Pierre Michel, figure emblèmatique de la justice au grand banditisme dans le Marseille de 1975-81 où loyautè, intègritè, dèvotion et courage ne font plus qu'une seule et même personne! Le spectateur plonge de suite au coeur de la « French connection » à l'ambiance seventisèe parfaitement rendue et à la reconstitution consciencieuse, tant au niveau des fringues, des bagnoles et des dècors que la rèalisation, avec sa photo dèlavèe et ses effets de zoom reprèsentatif d'une èpoque! A partir de là se dèveloppe une histoire classique comme tout où l'impeccable Jean Dujardin et l'artificiel Gilles Lellouche interprètent respectivement le magistrat et le gangster aux côtès de l'excellente Cèline Sallette et de la nullissime Mèlanie Doutey (on hèsite entre le suicide et la boîte d'antidèpresseurs tant la performance est proche du zèro). Les erreurs de casting sont très flagrantes (pauvre Benoît Magimel, balbutiant des choses qu'on entend pas toujours) mais Moussa Maaskri, Patrick Descamps et l'acteur montant Guillaume Gouix relèvent le niveau dans les seconds rôles masculins! Derrière la camèra, le marseillais Cèdric Jimenez se sort tant bien que mal de l'entreprise en tombant parfois dans la caricature et l'imitation des valeurs mafieuses US ("Goodfellas", "Heat"). Le rèalisateur de "Aux yeux de tous" rèussit pourtant à dècentrer l'action du film pour s'intèresser à l'intimitè des personnages! La première rencontre sur le bord de route entre Dujardin et Lellouche est quand même hilarante! Style burlesque frôlant la caricature, scandè par des dialogues poilants! Par bonheur les deux acteurs limitent la casse en s'affrontant à distance avec finalement peu de scènes en commun! Ouf, car on n'a tous en tête dans un coin de notre esprit le final des"Infidèles" [...] Entre organisation criminelle et règlements de compte expèditifs, "La french" dèpasse donc aisèment le polar avec ces nobles intentions sans pour autant s'imposer en vrai patron! La faute en revient au jeu poussif et calamiteux de certains acteurs qui cabotinent sans retenue! Fort heureusement, la maestria de Jimenez est indiscutable avec une vraie ambiance d'antan...
    tony-76
    tony-76

    1 018 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2014
    La French fait partie l'une des bonnes surprises françaises de cette année 2014. Marseille, 1975. Pierre Michel est un jeune magistrat arrivant de Metz avec sa famille. Il est nommé juge du grand banditisme. Il est déterminé à s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse spécialisée dans le trafic mondial d'héroïne. Le juge Michel part seul lutter contre Gaëtan Zampa, un parrain du milieu. Inspiré de faits réels, l'oeuvre de Cédric Jimenez est bluffant en tout point. Il retrace la vie de ses personnages avec beaucoup de subtilité et de maîtrise. C'est une belle reconstitution très soignée des années 1970. Les décors sont parfaitement bien respectés avec une atmosphère lourde mais fort efficace. La mise en scène est élégante et les costumes sont originaux et plaisants. Il y a un très bon rythme auquel on ne s'ennuie pas, pendant plus de deux heures on est embarqué à Marseille avec ce milieu et ces quartiers mal famés. Le casting est exemplaire, Jean Dujardin en interprétant le fameux Juge Michel est remarquable, il fournit un travail très minutieux. Gilles Lellouche en faisant Zampa est lui aussi, intéressant et satisfaisant. Son premier rôle de méchant lui va comme un gant. Un duel d'acteurs éblouissant. Céline Salette et Mélanie Doutey sont ravissantes et dégagent une certaine pudeur et un charme agréable. Egalement, Benoit Magimel alias Le Fou est un personnage séduisant à suivre. Une production française qui possède ses multiples rebondissements avec ses scènes d'action dynamiques et honnêtes. Le suspense est dense, il monte de crescendo en crescendo. Quelques brin d'émotions viennent s'ajouter et une bande sonore magnifique. Pour tout vous dire, La French est un vrai polar de gangsters dans la lignée des meilleurs policiers des années 1970. Son cahier des charges est totalement rempli. Un thriller qui ne vous laissera pas indifférent. C'est un coup de maître du réalisateur : une réussite ! A voir absolument au cinéma.
    Marceau G.
    Marceau G.

    361 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 décembre 2014
    "La French" est un film que j'attendais avec grande impatience depuis l'annonce de sa sortie. Ce n'est plus un secret pour personne, je suis fana de films de gangster. Et "La French", coup de projecteur utile et efficace sur l'organisation de la French Connection, était une aubaine pour moi, en cette année où le genre gangster/policier était assez sinistré. J'ai naturellement mater la bande-annonce (en même temps t'es obligé quand tu vas souvent au cinéma) et là, boum, le choc, la claque, ce film, il était pour moi ! Des films sur le milieux marseillais il y en a eu peu ; en fait le dernier long vraiment marquant sur ce sujet remonte à 1970 (!), avec "Borsalino", qui réunit à l'époque deux monstres du cinoche français : Delon et Belmondo. Mais "La French" est bien plus qu'un "film sur le milieu marseillais", c'est une aventure humaine, un polar palpitant, et un grand moment de cinéma. Tout comme Delon et Bebel en leur temps, Dujardin et Lellouche s'affrontent avec une verve et une finesse incroyable, tirant de leurs jeux un charisme et une puissance monstrueuse. Le premier, naturel et tout en retenu force le respect de par la complexité de son personnage et de son interprétation, splendide sinon éloignée de la réalité. Le second, sombre et imposant, subjugue grâce, sans doutes, à la qualité de sa composition d'un personnage bourré de nuances (Zampa était violent mais intelligent, corrompu mais généreux, bref une ordure mais pas finie !). Les seconds rôles sont tous impeccables, allant de Céline Sallette (la femme du juge Michel) à Mélanie Doutey (la femme de Gaëtan 'Tany' Zampa), en passant par Benoît Magimel (impressionnant Le Fou), Guillaume Gouix et Bruno Todeschini. Là où le film de Jimenez fait très fort aussi, c'est dans la reconstitution du Marseille des années 70. Ce-dernier n'oublie rien, ou plutôt, pense à tout ! Que ce soit les véhicules, la mode vestimentaire, le style des maisons/immeubles, les décos intérieures et extérieures, les boîtes de nuit, les bars, les images télés.. etc etc ! Si ce film fait preuve d'un mimétisme fou dans la reconstitution historique, ce n'est pas la même chose dans la reconstitution des faits. En effet, Jimenez a pris beaucoup de liberté par rapport à la réalité, ce qui a déclenché il y a quelques jours la fureur de la famille du juge Michel. Qui, dans un communiqué de presse affirmait n'avoir jamais "validé" le scénario... Mais à vrai dire, on s'en fiche ! Je veux dire, il est normal que dans un film construit à partir de faits réels, les réalisateurs et scénaristes choisissent d'évincer certains détails, ou d'en rajouter d'autres... Qu'ils décident parfois de romancer un peu l'histoire (originelle) n'a rien de grave ni de choquant, puisque c'est ce que font tous les artistes lors de la réalisation d'un biopic (ou d'un film tiré d'une histoire vraie). Mais ce bref coup médiatique mal attentionné ne nous intéresse pas... Outre un polar magistral, "La French" expose au grand jour les dessous de la French Connection, présentant ses différents activistes, ses méthodes de fabrication et d'exportation de drogue, et les répercussions que le trafic a sur les populations (overdoses, délinquances...). Le film surfe en plus sur des influences cinématographiques américaines délicieusement revendiquées, comme "Heat" de Michael Mann, "Le Parrain" de Coppola ou "Les Affranchis" de Scorsese, tous trois sommets du genre. Mais le film marche aussi sur les traces du polar français 70's, style remarquable dans la mise en scène et la photographie. La musique, simple mais très présente, accompagne avec brio les péripéties des différents personnages, les menant parfois - avec l'aide de la mise en scène - à des destins tragiques... Conclusion, Cédric Jimenez réussit, pour son deuxième film, un franc coup de maître, un film de gangster puissant et passionnant qui figure dès maintenant parmi les meilleurs polars français (c'est peu dire), et qui restera dans les annales pour la virtuosité dont il fait preuve pour parler d'un héros de l'ombre hors du commun et de son combat acharné pour le bien et la justice. Je suis sorti de la salle émoustillé, et conscient d'avoir vu un grand film, humain et précieux. Pour moi : le meilleur film français de l'année.
    elbandito
    elbandito

    318 abonnés 945 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 janvier 2015
    S’il livre une version sensiblement différente de la réalité, Cédric Jimenez marque beaucoup de points avec la French, sa seconde réalisation, qui retrace le combat obstiné du tenace juge Michel contre la French Connection, source du trafic d’héroïne en France et vers les États Unis, à la fin des années 70. Tout d’abord, son récit soigneusement documenté se base sur des faits réels, subtilement adaptés afin de créer l’alchimie du polar dans la pure tradition française, avec un rythme saccadé à l’américaine, le tout sur un fond musical choisi et une photographie de carte postale. Il bénéficie d’une reconstitution impressionnante de Marseille, tant en extérieurs qu’en intérieurs, aidés par un bon costumier et de sublimes voitures d‘époque entre autres. Et si l’on a parfois le sentiment que les scènes de violence s’enchaînent rapidement, c'est que le réalisateur ne veut oublier aucun fait divers. La grande force de l’histoire réside principalement dans le talent des deux interprètes principaux, excellents Jean Dujardin et Gilles Lellouche, et dans la faculté de Jimenez à créer une certaine empathie pour les deux, comme s’ils étaient les deux facettes d’un même homme. Nous les suivons dans leur quotidien de juge ou de caïd, mais aussi dans leur vie de famille. Jusqu’au point d’orgue, une rencontre fortuite entre les deux (qui n’a jamais existé réellement) qui sera source d’un déchaînement de règlements de comptes amenant, in fine, au démantèlement de la French Connection, puis au tragique assassinat du juge Michel, surnommé le «cow-boy». Alors on pense au film d’Yves Boisset «Le Juge Fayard dit le shérif», dans lequel un Patrick Dewaere emprunt de justice allait connaître ce même sort, pour être allé trop loin dans son désir de justice. Une chose demeure certaine, le polar français a encore de belles heures devant lui.
    romain G.
    romain G.

    12 abonnés 119 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 mars 2015
    Deux façons de voir ce film :

    - Soit on s'arrête au côté carte postale : beau casting d'acteurs du moment, belle collection d'objets design, voitures de collection, karaoké année 70.

    - soit on regarde l'objet cinématographique, et là, c'est moins flatteur : choix d'acteurs discutable (Lellouche donne un coté bon père de famille, sans accent, à ce qui est sensé être un psychopathe de la pègre marseillaise d'après sa bio), vision caricaturale de la réalité historique (le réalisateur a voulu transformer son juge en flic, en rajoutant même des scènes d'action inutiles, où il court pour rien), faiblesse des portraits psychologiques des personnages. Mais surtout un scénario qui n'embarque pas le spectateur : on ne suit pas le fil d'une véritable enquête, mais plus des séquences mises bout à bout, dont on identifie mal les tenants et l'espacement chronologique, et qui finissent par lasser.

    Au final un film commercial qui joue les polars. Dans le style, préférez les Mesrine avec Vincent Cassel, ou l'authentique "French Connection" avec le formidable Gene Hackman, ou mieux, revisionnez les bons polars des années 70, où les costumes et décors seront réellement d'époque, et où les acteurs, les Ventura, Gabin, Delon, Guiomar, et autre Constantin offraient un peu plus de charpente et de crédibilité.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 décembre 2014
    La french c'est le film qui manquait au cinéma français pour le lui redonner son blason d'antan.
    Réalisé par Cédric Jimenez , La French raconte l'histoire du Juge Michel et de son combat contre la french connection.

    Le film impose son style d'entrée de jeu. Dés le premier plan de toute beauté sur Marseille on sent qu'on n'est pas dans un petit film français. La french est un film ambitieux porté par 2 excellents acteurs qui ne cessent de progresser d'année en année. Le réalisateur Cédric Jimenez a eu la bonne idée de prendre deux points de vues différents , celui de Jean dujardin en juge Michel et celui de Gilles Lellouche en Zampa. On assiste à un face à face palpitant entre 2 grands acteurs durant plus de 2h. La Bande sonore est un des points fort du film , une BO qui colle bien à l'ambiance des années 70 faisant référence à de nombreux films. A retenir aussi la bonne reconstitution de la ville de Marseille filmée avec beaucoup de détails. Le rythme est parfois lent , mais on ne tombe jamais dans l'ennui, la réalisation de Cédric Jimenez est très dynamique souvent filmé caméra à l'épaule dans les scènes de fusillades , bon moyen pour faire rentrer le spectateur dans l'action.
    Le film parle avant tout d'un combat, celui d'un homme contre la french connection , un homme prêt à tout pour arrêter celui qui est derrière cette organisation. Jean Dujardin incarne cet homme , courageux et intrépide . Il livre une excellente performance, sans doute mon acteur français préféré, il peut très bien jouer dans une comédie mais aussi dans un polar , son regard est très expressif et son jeu est captivant , encore une fois il prouve qu'il a du talent. Gilles Lellouche incarne un personnage qui lui va à merveille, il a la carrure et les mimiques d'un vrai malfrat.

    C'est grâce à ce genre de film que le cinéma français prouve qu'il n'est pas mort. Notamment grâce à une scène marquante très bien mise en scène sur les collines de Marseille faisant directement penser à la scène de Heat dans le bar, un face à face mémorable. La french est un excellent film aussi bien dans l'interprétation des acteurs que dans la mise en scène , sans aucun doute le meilleur film français de l'année et un des meilleurs polars.
    En espérant que le cinéma français va s'inspirer de ce genre de film ayant de l'ambition au lieu de nous livrer des petites comédies lambda sans aucun intérêt.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 30 décembre 2014
    Ambiance rétro, histoire (pas loin d'etre) vraie, plus gros budget francais de l'année, casting imposant : La French se présente avec de sérieux arguments. Lorsque le juge Michel, incarné par un Jean Dujardin qui inspire la bienveillance, s'attaque de front à la pègre marseillaise, c'est tout un microcosme qui s'agite. Retournements de situation, reglements de compte entre mafieux, coups-fourrés politiques s'enchainent sans temps mort dans un style visuel nerveux et maitrisé qui sent bon les années 70. On s'y croit. Il s'agit bel et bien d'un des meilleurs polars de l'année !
    dougray
    dougray

    212 abonnés 1 904 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 septembre 2016
    Il paraissait étonnant qu’aucun film n’ait encore vu le jour sur l’assassinat du juge Michel, qui avait ébranlé le pays en 1981. Pourtant, tout était réuni pour rendre le projet attrayant (un héros au destin tragique, la French Connection, Marseille en toile de fond…). Il faut croire que les implications de personnes influentes dans cet assassinat (ou, à tout le moins dans la prolifération du trafic de drogue dans le Marseille des années 70) a refroidi les ardeurs des producteurs pendant des années. A moins que ce ne soit le cinéma français qui manque d’ambition en osant mettre des moyens dans des projets autres que des comédies bas de gamme. Quoi qu’il en soit, l’annonce du projet était des plus enthousiasmantes, surtout avec le génial Jean Dujardin dans le rôle du juge et du toujours parfait Gilles Lellouche du mafieux Tany Zampa. Une histoire forte, transcendée par le duel de deux de nos meilleurs acteurs ne pouvait pas déboucher sur un mauvais film. C’est, donc, avec une certaine incompréhension que j’ai découvert les critiques assez mitigés, voire négatives sur le film. Certes, on peut considérer que la mise en scène de Cedric Jimenez manque de virtuosité ou, à tout le moins, de caractère. Mais, c’est le cas de bon nombre de films et il faut admettre que le réalisateur rend, au moins, une copie propre avec une photo plutôt soignée et une reconstitution de l’époque sans fausse note. Certes, encore, on peut considérer que l’intrigue manque un peu de structure et se laisse porter par le fil des événements sans véritable moteur narratif. C’est vraiment lui chercher des poux dans la tête qu’on ne va pas chercher dans les autres productions de cet acabit (et de moindre acabit d’ailleurs) et ce défaut me semble compensé par le portrait au vitriol fait de la cité phocéenne. A ce titre, il faut saluer le parti-pris d’avoir conservé le nom d’un bon nombre de protagonistes, sans craindre de salir (à juste titre sans doute) quelques personnes haut placées spoiler: (Gaston Deferre et les Corses de la police marseillaise en tête !
    ). Enfin, on peut trouver un peu trop idéalisée la représentation du juge Michel (courageux, anticonformiste, volontaire, impliqué au point d’arrêter lui-même les dealers…) qui force le spectateur à le trouver fantastiquement sympathique (le choix de Dujardin forçant, davantage encore, le trait). Peut-on vraiment formuler ce reproche dès lors que le film revendique s’être librement inspiré des faits et, accessoirement, que ce portrait sert le propos du film et nourrit le personnage ? spoiler: Même l’évocation de son addiction passée au jeu sert de moteur expliquant son comportement face au danger.
    Ainsi, tous les reproches formulés me paraissent, certes, réels mais franchement mineurs face aux gros atouts du film. Tout d’abord, il parvient à rendre parfaitement compréhensible une affaire aux ramifications assez complexes et, petit exploit en soi, échappe au piège de la caricature lorsqu’il évoque la mafia locale, dépeinte avec une certaine subtilité. Le personnage de Zampa (Gilles Lellouche extraordinaire de charisme) est assez extraordinaire à ce titre puisqu’il est montré sous toutes ses facettes, de la plus touchante (sa famille, ses amis…) à la plus noire (il reste un dealer et un assassin). Les personnages sont, de manière générale, impeccables et bénéficie d’un casting étonnement fourni de vraies gueules de cinéma (Benoit Magimel, Bernard Blancan, Bruno Todeschini, Feodor Atkine, Guillaume Gouix, Moussa Maaskri, Eric Collado, Cyril Lecomte, George Neri…) ainsi que de dialogues de qualité. Jimenez peut, d’ailleurs, se targuer d’être un véritable directeur d’acteurs et d’avoir conférer à son film un ton à part, empreint d’une sincérité refusant l’austérité, comme c’est trop souvent le cas. Les interrogatoires du Juge Michel sont un parfait exemple de ce ton particulier. Et enfin, que dire de la prestation de Jean Dujardin, si ce n’est qu’il est, une fois de plus parfait et confirme, s’il en était encore besoin, qu’il est le seul véritable successeur de Belmondo dans le cinéma français. Qui d’autre que lui sait greffer une telle aura de sympathie à un personnage avec un naturel aussi confondant ? Il porte, bien évidemment le film sur ses épaules et lui confère une véritable plus-value. Si on ajoute à ça, un BO qui fleure bon la nostalgie, je ne peux définitivement pas comprendre que "La French" n’ait pas bénéficié d’une plus grande côte d’amour.
    Kiwi98
    Kiwi98

    243 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2014
    "Couper les tentacules d'une pieuvre pour ensuite la tuer". Voilà l'intrigue de "La French" résumée par Jean Dujardin lui même lorsqu'il évoque son ennemi Gaetan Zampa incarné par son ami Gilles Lellouche. "La French" ce n'est pas le remake français de "French Connection" mais il y a plus un coté "Heat" à cette histoire de duel entre la justice et les voyous, mais attention, contrairement à Michael Mann le jeune réalisateur Cédric Jimenez adapte une histoire totalement vraie qui est celle du juge Pierre Michel, un homme qui connaitra un destin tragique. Le juge il prend sa mission de mettre fin à la french connection -organisation mafieuse régnant sur le trafique de drogue dans les années 1975- très à coeur , un peu trop même, virant à l'obsession (présence sur le terrain, filature frôlant l'illégalité) tandis que le parrain lui est un homme de l'ombre, caché et cupide. Le film, très habile, analyse le comportement de d'eux êtres sachant que l'un des deux mourra à la fin du duel, chaque plan quasiment apporte un enrichissement, l'amitié, l'amour… toujours avec une part d'ombre, l'un est un ancien addicte au poker, l'autre une brute qui n'hésite pas à faire sniffer à un des ses hommes une quantité dangereuse de cocaïne mais auquel le film donne également un statut de bon bougre, gentil papa et gentil mari carrément sensible. Très soignée la caméra nous entraine dans les ruelles ou les fusillades haletante et les courses poursuites s'enchainent autant que les scènes intimistes flirtant avec le mélo, la reconstitution de Marseille (personnage à part du film) est somptueuse mais surtout incroyablement cinématographique, tout y est, indic, flic pourri, les "pïtaingue", et tout cela réuni montre un film aussi efficace qu'un Scorsese ou un De Palma avec en plus cette sensation de tire larme malheureusement assez pompeuse. Car le film est trop beau mais n'arrive pas à être parfait, pourtant tout est là, héros filmés de dos plutôt souvent, plans larges à foison, gros plans à foison, travelling sur la plage (sublime introduction) caméra à l'épaule pour les scènes de tension, interprètes de bons alois qui semblent particulièrement s'amuser… le problème c'est que ça ne décolle pas malgré certains moments somptueux, les fusillades, l'attachement qui se dresse entre nous et le juge obsessionnel est pratiquement fort mais malheureusement ça reste classique, rebondissements prévisibles franchement pas impressionnants, utilisation parfois abusive de la musique, des acteurs décevants au second plan et surtout Benoit Magimel qui en plus campe le mafieux à la tête insupportable qui ne sert même pas l'intrigue, c'est dire, il n'est même pas badass contrairement à Lellouche qui incarne un méchant très surprenant. "La French", ça a tout d'un superbe thriller mafioso-justicier, entre injustice et sang cette histoire tragique fonctionne à merveille malgré son coté pompeux désagréable. Une très bonne surprise.
    Estonius
    Estonius

    2 533 abonnés 5 244 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 janvier 2016
    Le film souffre de plusieurs défauts majeurs, le premier et le plus important étant que le réalisateur connaissant le scénario par cœur oublie que le spectateur n'est pas dans le même cas, d’où des ellipses incompréhensibles, voire une certaine confusion (d'autant qu'il y a beaucoup de monde). spoiler: L'histoire est volontairement idéalisé, c'est un choix, les méchants le sont vraiment mais ce n'était pas une raison pour tomber dans le manichéisme et nous présenter un juge Michel moralement sans aucun défaut ni travers. A ce propos la rencontre qui se voudrait shakespearienne entre Zampa et Michel est ridicule
    . Et puis tout ça manque de punch, certaines scènes sont inutilement longues à l'instar de spoiler: celle ou la femme de Michel découvre le cadavre de son mar
    i. Jimenez oublie là une des règles du (bon) cinéma, quand le spectateur à compris une scène, on passe à la suivante. Si l'interprétation de Lellouche est satisfaisante, celle de Dujardin (plus difficile) ne convainc pas complètement, non pas qu'il soit mauvais, mais on le sent peu à l'aise. Enfin nous infliger gratuitement un tube ridicule de Sheila n'est qu'une critique mineure, n'empêche que ça énerve. Cela dit, le film se regarde, l'histoire et l'ambiance restant intéressantes mais n'a rien d'indispensable.
    reymi586
    reymi586

    408 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 décembre 2014
    Plus qu'un biopic, La French est un excellent pollar. Le film de Cédric Jimenez est à la hauteur du personnage du juge Michel et de l'organisation de la French Connection. Le chassé croisé entre Jean Dujardin et Gilles Lellouche est très prenant et les deux acteurs nous livrent de sacrées prestations. Beaucoup d'émotions et très intéressants.
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