Le cinéma français aime bien les histoires de flics, de juges et de malfrats. Avec un sujet en or comme le destin tragique du juge Michel, héros de mes premiers JT, je pouvais espérer un grand film. Hélas, quel gâchis. A part Dujardin qui campe un juge Michel crédible, les acteurs ne suivent pas. Lelouche - mais quand va-t-il arrêter de faire des films? - atteint des sommets d'incompétence et personne ne croit à son interprétation ratée du voyou sadique et cruel dehors, mais tendre et compréhensif une fois passé le seuil de la porte. Même la rencontre romancée entre les deux ennemis est mal venue. Alors qu'elle se veut une référence au cinéma US friand de ces confrontations viriles, elle n'est pas attendue, simple fruit du hasard, ne présente aucune intensité dramatique et surtout n'a aucun impact sur la suite du film. Quand au scénario, encore une fois, il est plat comme l'électroencéphalogramme de Michael Schumacher et se contente de juxtaposer des scènettes, sans film rouge, sans évolutions de personnages. Deferre , maire, lui retire le dossier; Deferre ministre lui rend le dossier; trop décousu. A cela s'ajoute une réalisation ridicule qui, par exemple, multiplie est interludes musicaux interminables entre les scènes. La fin est pitoyable avec une double lecture des derniers instants du juge. D'un côté, lui, sur sa moto, remontant le long de la corniche, et de l'autre sa femme, dans la cuisine, brusquement envoûtée par un terrible pressentiment. Elle se précipite, cours au ralenti, hurle en silence, que de clichés. Un seul point positif, la reconstitution du Marseille des années de plomb, savoureuse, avec les képis et les R16, pour le coup on si croirait. Vraiment, on comprend la famille du juge assassiné, sa bravoure méritait un bien plus bel hommage.