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benoitG80
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4,0
Publiée le 22 juillet 2014
"L'Homme qu'on aimait trop" transcende le fait divers bien réel et médiatisé, grâce à une étude fouillée et intelligente de chaque protagoniste de cette histoire vraie... Et c'est bien là toute la force et la raison d'être de ce film très réussi qui révèle trois acteurs étonnants d'autant plus que Guillaume Canet et Catherine Deneuve n'ont pas toujours mes faveurs sauf depuis, il est vrai, quelque temps ! Car ici, c'est avec un vrai régal qu'on se surprend à apprécier intensément leur prestation respective en plus du jeu remarquable et puissant d'Adèle Haenel qui le plus souvent crève l'écran par sa composition. Quant à Catherine Deneuve, on remarque qu'une fois de plus, elle est encore dans la peau d'une mère aux relations difficiles avec son enfant, tant sur le plan de l'approche, la communication que sur celui de l'écoute, malgré un amour présent évident ! Ces trois personnages, suite à la manipulation qui va opérer entre eux, vont devenir tout l'intérêt de ce film avec une étude passionnante de l'évolution des rapports des uns envers les autres. Bien sûr, c'est la relation entre l'avocat Maurice et Agnès qui va ensuite maintenir le suspens à travers le mal être et l'angoisse, frisant la folie de l'une et l'encombrement et la gêne que cela procure chez l'autre ! Un questionnement intéressant jaillit d'ailleurs très vite de cette histoire, si meurtre il y a eu, au sujet du geste fou de cet homme qui avait bien d'autres solutions en main pour s'échapper de cette situation, avec sa position d'homme de loi, qu'on a d'ailleurs bien du mal à comprendre ! Ces acteurs tous extrêmement bien dirigés par Téchiné sur un scénario certes prévu et connu à l'avance mais efficace malgré tout, donnent un film axé sur les rapports humains d'une grande profondeur. Au final, une très bonne réflexion sur l'argent, le pouvoir, le dessous des cartes et toute la manipulation des hommes qui en découle inévitablement !
La mise en scène très classique s'adapte parfaitement à ce triste et célèbre fait divers criminel. André Téchiné précise : "Nous adaptions le scénario au fur et à mesure des confidences, d'Agnelet, un homme fascinant qui s’emmêle les pinceaux dans ses propres mensonges".
Les décors d'Olivier Radot, les costumes de Pascaline Chavanne, et la photographie de Julien Hirsch sont une grande réussite pour ce retour dans les années 75, au milieu de ces tons mordorés et ce luxe clinquant d'une époque révolue.
Depuis des années, la justice est intervenue sur ce dossier en apportant des décisions divergentes, d'où l'impossibilité pour le réalisateur, de chercher une quelconque vérité sur la finalité de cette affaire. Il s'appuie sur un autre angle. Celui de la guerre des casinos et la violence qui va avec.
Concernant Maurice Agnelet le film démontre le vide total, intérieur et culturel, de ce séducteur, arriviste, sans scrupules, perdu derrière les faux-semblants au milieu desquels il tente d'imposer une image différente de l'être vil qu'il est profondément. Comme démontré par le décor, à la fois pathétique et prétentieux, de son cabinet d'avocat, sans clients, avec une bibliothèque et des rangées de livres de La Pléiade accumulés et visiblement posés là pour tenter de faire croire que .... Tout est faux chez cet homme, il incarne parfaitement la lâcheté caractérisée. C'est lui qui est au cœur du film. Franc maçon, tout comme Fratoni "Mais pas dans la même loge" précisera-t-il, comme pour renier cet engagement quand cette appartenance ne peut plus lui être d'aucune utilité. Il n'hésitera pas malgré tout de s'acoquiner avec le mafieux pour arriver à ses fins.
Guillaume Canet endosse le costume de cet homme avec un certain talent tout en s'appuyant sur les confidences reçues par Maurice Agnelet, lui même. Un salaud, certes, mais le type de héros parfait pour le grand écran. À ses côtés, la toujours excellente Judith Chemla et la jeune et déjà remarquée Adèle Haenel dans le rôle d'Agnès le Roux. Plusieurs passages appuient sur la grande faiblesse de cette jeune femme et son cruel besoin d'amour. À tout prix ! Une scène devrait rester dans les annales. Celle dans laquelle elle se livre à une incroyable danse africaine pour mieux tenter de séduire celui qui finira par la perdre.
Une mère trahie, dépossédée, perdue, rageuse et déterminée à la fois, offre à Catherine Deneuve un rôle dans lequel, une fois encore, elle excelle. On retiendra le passage dans lequel elle fredonne sur le Pregherò d’Adriano Celentano. Ou plus encore, son allure de femme vieillie à tout jamais blessée et ruinée, et son regard poignant pendant la scène du procès.
Comme il l’avait déjà fait avec "La Fille du RER", André Téchiné a décidé de mettre en scène un fait divers ayant fait la une des journaux. Mais cette fois-ci, il évite le naufrage en proposant un ensemble qui fonctionne bien : avec une réalisation à la fois classique et sobre et un rythme lent mais maîtrisé, Téchiné prend son temps pour introduire ses personnages et son récit. L’histoire est assez intéressante et ne nous vend jamais la mèche concernant la fin assez étonnante (en même temps, si vous connaissez l’affaire Agnelet/Le Roux, vous n’aurez pas trop de surprise non plus !). La réussite du film doit aussi beaucoup à son formidable trio d’acteurs qui sont tout simplement très bons : Guillaume Cannet qui confirme être l’un des meilleurs acteurs français actuels, Catherine Deneuve toujours impeccable malgré les années de carrière et Adèle Haenel qui continue de percer dans le milieu petit à petit et de fort belle manière. Un bon film pour une terrible histoire qui nous rappelle encore une fois que l’argent ne fait pas le bonheur…
Un film très maîtrisé, peut-être un peu trop classique à mon goût, qui pose beaucoup de questions plus qu'il n'y répond (ou ose y répondre). Malgré un certain manque d'audace et une mise en scène un peu froide, le film se regarde avec intérêt jusqu'au bout et dégage pas mal de charme, en partie dû à à la qualité d'interprétation des acteurs : Guillaume Canet dont je ne suis habituellement pas très fan et Catherine Deneuve sont impeccables, tandis qu'Adèle Haenel confirme qu'elle est l'une des meilleures actrices de sa génération, singulière et solaire.
André Téchiné travaille en duo Cédric Anger comme scénariste et le résultat est surprenant. Une adaptation scrupuleuse et réussie de l’histoire d’Agnès Le Roux en 77.
Cédric Anger réalisera plus tard « La prochaine fois je viserai le coeur », il est doué pour les faits divers. Un scénario aux petits oignons et une réalisation de qualité avec l’ambiance kitch, post 80, juste comme il faut.
Mais Guillaume Canet, bien que très bon acteur, n’a pas l’envergure ni la carrure d’un séducteur démoniaque. Ceci dit il joue une partition sans faute et finit par incarner le personnage.
Adèle Haenel bouffe l’écran, elle est bouleversante en amoureuse éconduite, un vrai rôle de composition pour cette comédienne magique. Elle semble si forte au début, presque brutale puis l’amour la grignote et là voilà à terre, prête à tous les sacrifices, comme déjà morte.
Et bien sûr il y a Mme Deneuve avec encore un sans-faute, elle passe de Directrice de Casino implacable à mère éploré en quête de vérité, avec un naturel parfait.
Voilà un bon film, avec quelques longueurs mais sûrement pas le meilleur de Téchiné .
L’homme qu’on aimait trop...d’André Téchiné. Le pitch ? Googlelisez «Agnès Le Roux» et vous aurez l’histoire du film. Téchiné s’était déjà emparé d’un fait divers avec «La fille du RER», qu’il s’était complètement approprié et dont il avait fait un film très personnel, un vrai film d’auteur. Ici il reprend l’affaire Le Roux-Agnelet, sauf que cette histoire est beaucoup moins intéressante, tout juste bonne à faire le sujet d’un «Faites entrer l’accusé». Ici, cela m’a fait penser à un téléfilm made in France 3 Nice. La mise en scène est inexistante, Téchiné nous avait habitué à mieux. Du coup, on se retranche sur les personnages. Mis à part le fait qu’ils sont tous détestables, et ne possèdent aucun bagage dramatique, il faut accepter, au bout d’une demi heure que nous allons passer l’heure et demi suivante avec des...cons. Des gens que l’on ne voudrait pas comme copain, même cadeau ! Adèle Haenel, merveilleuse dans «Suzanne» (César du meilleur espoir cette année), passe ici son temps à pleurer et nous épuise avec cette mono-expression qu’elle trimballe pendant tout le film. J’ai de grosses réserves quand à sa façon de jouer. Il faudra vraiment qu’elle soit bluffante dans le film suivant. Guillaume Canet qui s’est fait ce que j’appelle en valeur absolue une «vraie tête de gland», joue le bonhomme impossible à cerner, même pas ambigu comme on aurait pu l’imaginer. Seule Catherine Deneuve sauve les meubles, en patronne de casino pendant la première partie, et en vieille mère éplorée durant la seconde. Elle retrouve là son vieil ami aux manettes, et l’on sent qu’il pourrait lui demander la lune...parfois il lui demande d’ailleurs. J’attendais beaucoup de ce film, et ma déception est grande. Manque de rythme, manque d’originalité, manque d’intérêt, manque d’imagination, et donc, très grande frustration. Je ne recommande hélas pas.
Argent, mafia, sexe, meurtre et riviera. Tous les ingredients pour faire de la retranscription du roman de la disparition d'Agnès Leroux une pale retransmission sur grand écran d'un "faites entrer l'accusé" d'une tristesse attendue. Heureusement, Techinet dispose du talent nécessaire pour sonder les âmes et les tourments des acteurs de ce drame qui marqua la chronique judiciaire pendant près de trente ans. La mère, Madame Leroux, successivement naïve, brisée et combattante, qui perdra tout dans ce combat de sa vie de nom de sa fille, sauf son admirable perséverance. Intuitive, elle préssent le danger, la fin tragique de la maison Leroux abandonnée face à des loups à l'appétit bien trop féroce du milieu niçois. Catherine Deneuve, toujours à la hauteur, incarne à merveille cette femme qui telle une aristocrate russe perdra toutes ses illusions au cours d'une révolution qui brûlera tout ce que son monde avait construit. Agnès Leroux, paradoxalement fragile et pragmatique, se fera l'arme qui tuera sa mère, avant de payer le prix fort de cette trahison qui pourtant s'imposait à elle. Les larmes sont vraies, les regards admirablement expressifs, on comprends la personnalité cette jeune femme perdue au milieu du champs de la bataille au cours de laquelle elle sera portée disparue. Maurice Agnelet, le serpent, manipule, intrigue, telle la marée qui recouvre les plages par vagues successives, emporte inexorablement le casino de sable qui surplombait la promenade des Anglais. Chance, réussite? Il obligera la justice française à toute les contorsions pour le faire condamner pour le meurtre d'Agnès Leroux dont on ne retrouvera jamais le corps. Canet joue juste, on le hait, on le condamne, mais impossible de ne pas, au fond de nous, douter. Tout l'art de ce film très réussi consiste à chroniquer cette tragédie, en apportant un soin particulier aux détails, tout en conservant une approche très sensible des personnages. Zola n'aurait sans doute pas renié ce récit de la chute d'un casino huppé dont le sort et celui de êtres gravitant autour rappellent le destin du "bonheur des Dames".
Cinq ans après le médiocre La fille du RER, André Téchiné se réessaie à la reconstitution d’un fait divers choquant, à savoir la disparition d’Agnès Le Roux en 1977 ainsi que le procès du principal accusé Maurice Agnolet près de trente ans plus tard. Le parti-pris du réalisateur est ne justement pas prendre parti en n’exposant, quitte bien évidemment à les romancer, que les faits reconnus par la justice sans chercher à solutionner quoi que ce soit, mais le fait de s’être inspiré des mémoires de Renée Le Roux, mère d’Agnès convaincue de la culpabilité d’Agnolet rend l’objectivité de son récit plus que bancale. Si le recours à Catherine Deneuve et d’Adèle Haenel pour incarner respectivement une mère hautaine et autoritaire et une fille énergique mais romantique sont des choix de casting évidents que leurs prestations viennent confirmer, Guillaume Canet, avec son jeu inexpressif, semble plus insipide que jamais. En optant pour un scénario où la relation amoureuse entre la victime et l’accusé prend la place centrale de l’intrigue, L’homme qu’on aimait trop délaisse complétement les problématiques liées aux tensions mère-fille, à l’influence de la mafia napolitaine dans cette Côte d’Azur de carte postale mais aussi et surtout des troubles juridiques vaguement évoqués en guise de clôture.
André Téchiné avant déjà adapté un fait divers avec le très mauvais La fille du RER (2009). Il se saisit cette fois-ci de la mystérieuse affaire Le Roux/Agnelet qui a encore défrayé la chronique il y a quelques mois à peine. Ce coup-ci tout fonctionne. Le rythme est assez lent, le film dure presque deux heures, mais le réalisateur prendre le temps de bien poser le récit et de bien présenter les personnages. Tout en gardant, par la force des choses, cette part...
J'ai trouvé que le film expliquait assez bien l'affaire Agnès Le Roux, et même s'il contient de la fiction, il met dans l'ambiance de cette étrange affaire qui défraya la chronique dans des années 70.... Adèle Haenel est absolument convaincante et réaliste dans ce rôle d'une héritière qui tombe amoureuse d'un avocat (Guillaume Canet) , lequel a un rôle ambigu dans ses relations que dans les affaires..... Le film de facture classique finit par rendre très crédibles les personnages et l'époque, (la fin des années 70), la mafia, la femme d'affaires (Catherine Deneuve)...... La caméra est assez élégante et diversifie les points de vue, les angles, les photographies d'extérieur ou d'intérieur, le tout m'a convaincu par la mise en scène et le sujet, et apporte un éclairage fait de sensibilité, de fiction et de réalisme sur cette affaire qui même avec la conclusion claire du film, porte sa part d'ombre.....intéressant......
Téchiné réussit à transposer l'affaire judiciaire la plus célèbre de Nice. La reconstitution est subtile et les acteurs étonnants, dont Deneuve en Renée Le Roux. On préférera toutefois des œuvres plus personnelles dans la filmographie du cinéaste.
Quand Téchiné s'attaque à un fait divers, il ne le fait pas à la manière d'un procureur, rejetant le film à thèse, mais s'attachant davantage aux liens familiaux et au contexte social (voir La fille du RER). L'homme qu'on aimait trop penche sans doute un peu plus du côté de la mère (Deneuve, parfaite) que de l'amant de sa fille (Canet, excellent) mais l'énigme meurtrière reste inexplicable et ce n'est pas le film qui entend donner des clés. Peut-être l'une de ses faiblesses d'ailleurs tant L'homme qu'on aimait trop est trop prudent et d'un classicisme absolu pour la forme. Heureusement qu'Adèle Haenel, une fois de plus encore remarquable, donne un aspect moins empesé à un ensemble sage qui, de plus, n'arrive pas à nous plonger dans l'univers frelaté et fiévreux des casinos de la Côte d'Azur des années 70. Quant à la reconstitution du procès, elle n'a guère d'intérêt d'autant que le verdict a été contredit récemment.
Là où on espérait un film d'atmosphère, tissant une intrigue étalée sur plusieurs années, des rapports de force, de la manipulation... Téchiné nous livre un sous-téléfilm insipide, interminable, et raté en tous points. Rien n'est à sauver dans cette tentative brouillonne : cadre et réalisation nauséeux, lumière moche, acteurs et dialogues qui sonnent faux, (passé le premier quart d'heure, Adèle aussi devient insupportable) scénario inexistant et inconsistant, montage digne d'un film d'étudiant en première année... Quant au décors, que l'on soit niçois comme moi ou pas, ils enfoncent le film un peu plus : aucune rigueur historique des lieux visités dans le passé... Mais rassurez-vous, on ne voit rien ! Faute de budget et d'inventivité, le réalisateur ne filme que des pas de portes et des bouches en gros plan... On ne perçoit ni le Palais (même pas en photo) dont il est question pendant tout le film, ni la ville de Nice dans son ensemble... Un ratage supplémentaire issu de notre beau système français : des soit-disant stars et aucune ambition.
L'affaire Leroux, mystère vieux de près de 40 années, à ce jour non résolu de manière factuelle... et encore d'actualité récente puisque Maurice Agnelet a été condamné à 20 ans de réclusion début 2014 ! Tour de force (réussi) de ce film : présenter les faits sans a priori ni parti pris. En ce sens la fin du film est remarquable de neutralité. Je n'avais qu'une très vague idée de l'histoire plutôt mystérieuse qui nous est ici racontée. Me voici un peu mieux renseigné, certes à travers une histoire narrée, mais je ne serais pas étonné qu'elle soit assez juste. Les acteurs sont excellents : Catherine Deneuve tout d'abord, à qui, pour moi, conviennent mieux les rôles de femme mûre, Guillaume Canet, à la fois énigmatique et sympathique et, pour finir, Adèle Haenel, totalement remarquable et par moments bouleversante. Film à voir, je recommande.
un film tiré d'une histoire vraie mais qui peine à nous entrainer tant les personnages sont chacun dans leur monde sans complicité, on peut du coup aisément s'ennuyer. PLV : le role d'Agnès est particulièrement impressionnant d'antipathie, une référence pour les acteurs.