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Cinemadourg
780 abonnés
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3,0
Publiée le 6 octobre 2015
Cela faisait un mois que je n'avais pas tenté un film français, le dernier en date était plutôt décevant... Ce film retrace l'histoire (plus ou moins romancée) de Maurice Agnelet et de son présumé meurtre de l'héritière LE ROUX (Agnès de son prénom). Guillaume Canet est impeccable et j'avoue avoir été impressionné par l'actrice qui joue le rôle d'Agnès Le Roux (Adèle Haenel), Catherine Deneuve fait du Catherine Deneuve... Le film se laisse voir grâce aux acteurs plutôt bons mais cela manque un peu de punch et certains passages sont un peu longs... Cela reste néanmoins une approche intéressante de cette affaire de la part d'André Téchiné.
Une belle réalisation pour cette illustration d’un fait divers , qui doit beaucoup à la très bonne interprétation collective . Deneuve impeccable, tient là un grand rôle, très classe , très raffinée, très « France chic » dans la 1ere partie, et femme humble , malheureuse , presque misérable dans le dernier quart d’heure, une grande composition . Canet est très bien en jeune homme ambitieux, et ambigu, on ne sait jamais son degré de corruption ( comme dans la réalité, où l’affaire judicaire est toujours en cours en 2015, avec appel sur appel et beaucopup de rebondissements). Et la jeune Adèle Haenel, toujours lunaire, qui donne beaucoup d’elle même dans chaque rôle. Le film est parfois un peu lent , et a du mal à trouver un bon rythme de croisière, le mélodrame amoureux est parfois un peu poussif. L’utilisation d’un fait divers pour construire un scénario est toujours délicat, car on connaît la vraie histoire et on ne bénéficie plus de l’effet de surprise, mais ici Techiné ne s’en sort pas trop mal , en essayant d’apporter un éclairage différent, « romanesque » .
Publiée le 31 août 2014 ( par Michel Crotti ) Contrairement au précédent voilà un film reposant sur un drame ayant défrayé la chronique il y a peu - comme on dit - bien fait, réglo, millimétré et bien soutenu. Il faut dire que Guillaume Canet, Catherine Deneuve et Adèle Haenel (assez souvent faiblement vêtue et un ton en dessous de ce qu'on sair déjà d'elle - ça rime) entre autres portent cette réalisation plaisante - juste froide puisque fait d'hiver (pardon) - cette affaire "Leroux - Agnelet".. A voir **
Oui, on peut rêver du film qu'un Fincher aurait pu composer à partir d'un fait divers aussi riche, complexe et passionnant : l'univers du jeu et du luxe, la mafia calabrese, une riche héritière désaxée, un petit avocat minable, froid et manipulateur, une disparition "antonionienne" jamais expliquée... Ce film là défile dans notre esprit pendant que l'on s'ennuie poliment devant le pensum désarticulé et privé du moindre sens cinématographique que Téchiné nous pondu. Mais l'on peut aussi rêver au film solaire, déchiré et déchirant que Téchiné aurait réalisé voici plus de 20 ans : douleurs et vertige de l'amour absurde, illogique et condamné. Les vestiges de ce cinéma-là, que nous avons tant aimé, subsistent ça et là, mais avec une maladresse et un manque de justesse terribles : même l'excellente Adèle Haenel ne passe pas, frôle le ridicule, ou tout au moins le contresens dans ses scènes "d'émotion" qui nous irritent plus qu'elles nous touchent. "L'homme qu'on aimait trop" est pire qu'un mauvais film, c'est un objet inutile et un échec sans appel pour celui qui fut naguère un grand réalisateur français.
“L’homme qu’on aimait trop” avait tout pour plaire, une bande-annonce intrigante, un réalisateur plus que talentueux et un trio d’acteurs grand luxe : Catherine Deneuve (La star), Guillaume Canet (acteur et réalisateur doué) et Adèle Haenel (l’actrice montante). Hélas, le résultat s’est avéré bien loin, pour ne pas dire pas du tout, à la hauteur de nos espérances. Le film est une vision, une interprétation du fait divers et de la longue histoire judiciaire qui a suivi, la disparition (on ne sait toujours pas formellement si elle est morte) d’Agnès Le Roux et de l’implication ou pas de son amant le sulfureux avocat niçois Maurice Agnelet. De ce tragique fait-divers le réalisateur s’est, de son propre aveux, concentré sur le triangle Agnès Le Roux, Maurice Agnelet et Renée Le Roux. Malheureusement cela n’est jamais vraiment passionnant et si l’on excepte les tractations et les luttes pour l’achat du Palais de La Méditerranée, le scénario se perd dans l’histoire d’amour tumultueuse Le Roux/Agnelet, qui n’arrive jamais à être autre chose que froide et insipide. On ne croit jamais à Adèle Haenel en tant qu’Agnès Le Roux, tant son jeu manque de légèreté et est trop brut pour qu’on y voit l’héritière de bonne famille. Guillaume Canet est à peine moins décevant, tant son jeu est glacial et manque du charme qui, de l’aveu de beaucoup, se dégageait d’Agnelet. La seule qui tire son épingle du jeu est Catherine Deneuve qui joue avec beaucoup de brio cette femme qui essaie de sauver son patrimoine, puis de savoir la vérité sur la disparition de sa fille. La partie judiciaire est en outre assez rapidement expédiée, à tel point qu’on se demande pourquoi le réalisateur l’a conservée tant elle parait anecdotique, presque imposée par rapport au reste du film. Un drame poussif, froid et finalement peu intéressant. Pas vraiment indispensable à voir.
Après « La fille du RER » de sinistre mémoire, Techiné reprend à son actif un autre fait divers qui défraie la chronique judiciaire depuis plus de 30 ans. On peut comprendre son intérêt pour cette sombre affaire, qui s’imprègne de thèmes qui lui sont chers : adultère, famille déchirée, individus troubles et caractériels, double jeu… Plus que jamais son goût pour le récit romanesque est donc en éveil, et Téchiné s’appuie pour cela sur une recomposition pointue et fidèle des seventies.. Tellement fidèle, qu’il en oublie au passage son propre style plutôt épuré et filme à la manière d’un Boisset ou d’un Deray : linéaire, classique et un peu plan-plan. C’est le gros reproche à faire au film (avec aussi, il faut le dire, son parti pris certain). Il y manque une vraie introspection psychologique du drame (la Téchiné’s touch !) au profit d’une reconstitution léchée et un peu téléfilmesque (reproche identique que l’on pouvait faire à « Les témoins »). Toutefois, grâce à la force du trio d’acteur, à un ensemble technique irréprochable, on ne peut qu’apprécier ce film, certes sans grande ambition, mais bien ficelé quand même.
J'ai vu un film.. particulièrement intense et intéressant dans sa manière de nous présenter l'affaire Agnès Le Roux (Adèle Haenel)... Avec Maurice Agnelet (Guillaume Canet) et Renée Le Roux (Catherine Deneuve)... Le film, inspiré d'une histoire nous présente les protagonistes, leurs comportements, leurs motivations, leurs failles, sans jamais prendre partie... Et c'est un film qui se déroule sans que le spectateur ne puisse réellement prendre partie. C'est un film assez ambigu sur l'histoire. Maintenant, la réalisation est plutôt bien réussie, même si je n'ai pas trouvé très forte la reconstitution des années 70... La lumière, les coupes des cheveux ou les habits... Et la guerre des Casinos a été traité un peu trop en arrière-plan... Cela dit, on passe un excellent moment, avec des comédiens qui habitent leurs personnages. Ce qui m'a également beaucoup marqué, c'est la distance de la réalisation... L'émotion est contenue, les sentiments contrôlés (sauf ceux d'Agnès Le Roux, Adèle Haenel est vraiment impressionnante).
Adèle Haenel est extraordinaire de force et de sensualité (...). Le film réussit à tenir sur un fil tendu jusqu'à une dernière partie ratée, reconstitution lamentable du procès, trente ans plus tard. On se serait passé de cette fin didactique pour rester dans le trouble d'une jeune femme brûlée vive par la passion.
Un bon film, qui n'a rien d'exceptionnel pour un Téchiné, le scénario traîne un peu malgré de beaux dialogues, mais les personnages sont parfaitement rendu grâce à une interprétation efficace. Du beau cinéma à voir de toute façon!
On entend régulièrement parler de cette affaire qui date de la fin des années 70. Et pour cause : il y a moults procès et des rebondissements récents qui sont certainement intervenus pendant ou après le tournage de ce film. Téchiné se l'approprie et avec les avertissements d'usage nous passionne pour cette histoire sur fond de lutte familiale et mafieuse autour de la gestion à l'ancienne d'une entreprise qu'il aurait fallu confier à des professionnels. Force de cette évocation, l'absence de parti pris de réalisateur qui se garde bien de désigner un coupable. C'est bien entendu les rapports entre les hommes, les femmes, qui l'intéressent et finalement tout le monde semble avoir sa responsabilité ici. Même si ce Maurice Agnelet est quand même un personnage bien trouble, ce qui d'ailleurs me désespère au plus haut point : "L'homme qu'on aimait trop", pourquoi c'est lui et pas quelqu'un d'honnête comme moi ?
très bonne interprétation de tous les acteurs. Guillaume Canet (que je supporte pas tellement il fait toujours la gueule) est parfait dans ce rôle froid, distant, égocentrique et vénal. un bon film. quel bonheur de ne pas être riche !
Film remarquable à tous points de vue. Photographie, jeu des acteurs, scénario, symboles. Techiné a parfaitement décrit la personnalité d'AGNELET qui est un pervers narcissique. Délaissé par ses parents dans sa jeunesse, cela a créé chez lui une béance affective. Au delà du pouvoir de l'argent, c'est le pouvoir tout court qu'il cherche. Il a trouvé la faille chez Agnès : ses relations conflictuelles avec sa mère. La recherche d'amour de sa mère chez Agnès est symbolisée par la mer dans laquelle on la voit se baigner (utérus). AGNELET a trouvé la faille chez Agnès (qui a subi la pression de sa mère dans son enfance) dans la photographie de la petite danseuse, dans son regard. Il a distillé son venin tout doucement avec une froideur implacable. La faille est devenue gouffre et a plongé Agnès dans la dépression. Elle est morte psychiquement. Même si on n'a pas retrouvé le corps, on aurait pu le condamner pour manipulation mentale, mais à l'époque, on ne parlait pas de ce syndrome de perversité narcissique. Le narcissisme est d'ailleurs mis en évidence dans la scène qui se passe dans le bar où AGNELET se trouve avec son fils, et pendant laquelle il se fait photographier avec un jeune homme. On peut se demander si à ce moment précis, son fils n'a pas découvert qui était vraiment son père....AGNELET se délectait par ailleurs de réécouter la bande qu'il avait enregistré lors du lavage d'estomac d'Agnès. IL a réussi à prendre le pouvoir sur Renée et sa fille. C'est un véritable vampire. Il s'est nourri d'Agnès et lui a injecté son mal être. En tout cas, les acteurs sont formidables. Guillaume CANET a un masque de cire, il est parfait en pervers narcissique. Les actrices, quant à elles, sont très justes. Film extraordinaire, vraiment, et scénario très intelligent. Quel courage cette maman qui veut rendre justice à sa fille manipulée !