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    Birdman
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    trineor
    trineor

    172 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 août 2015
    On peut être bien embarrassé en sortant d'un cinéma, lorsqu'on a détesté et qu'on se trouve néanmoins obligé d'admettre qu'il s'agit d'un vrai bon film. Voire plus. Que ce soit entendu : il serait insensé de qualifier de mauvais un film recelant tant de purs morceaux de cinéma, de scènes drôles et fortes, de dialogues mordants, intelligents, incroyablement interprétés et - comme toujours chez Iñarritu - mis en scène de façon si inspirée. Avec en plus ici cette ambition folle du tout plan-séquence qui, loin d'être une lubie ou un simple faire-valoir technique, suscite un réel sentiment d'immersion. Le désordre du théâtre, les apnées passagères dans la folie, l'étrangeté ou l'onirisme, les remontées soudaines à la réalité grinçante, l'importance accordée au détail, à la suggestion, à la réplique presque inaperçue, à la consistance de chaque personnage : tout fait remarquablement bloc, dans un souci de concision et de richesse admirable. De ceux qui méritent plusieurs visionnages avant d'en avoir épuisé le sens.

    Mais il n'empêche que Birdman déploie aussi, de façon assez exécrable, la mode d'après laquelle il est devenu tendance d'être rance et misanthrope. Dès l'entame du film, le ton est donné : spoiler: un mauvais acteur manque d'être tué par un projecteur dont la chute interrompt l'interprétation ratée,
    et cela est censé sonner comme une blague. Une méchante blague, mais dont il est attendu que l'on rie, d'un rire acerbe qui sera le seul rire ici autorisé. Près de deux heures l'on suivra donc la quête avide de reconnaissance d'un comédien ayant vingt ans auparavant interprété un super-héros, et qui, désirant désormais s'offrir une réputation d'artiste, ne s'épargnera aucun sarcasme. Rien ne lui importera que le regard de l'élite du théâtre new-yorkais : ni la solitude, ni le chagrin, spoiler: ni même la mort
    ne seront rien à ses yeux s'ils sont à verser au tribut de son succès, et l'un après l'autre ils seront sans pitié tournés en dérision. Tout du long, on espérera une éclaircie, un peu de tendresse enfin sur la vie de cet homme auquel son ex-compagne dit si bien qu'il confond l'amour avec l'admiration... Mais jusqu'au plan final, jusqu'à cette étrange libération qui aurait pu être d'un lyrisme troublant et beau, le film reste surtout empreint de la même, pesante ironie.

    Le plus désolant ici, ce n'est même pas ce ton âpre - pourtant étrange venant d'Iñarritu, dont le cinéma s'est toujours montré sincère et simple dans ses intentions. Ce n'est pas non plus le discours grossier tenu à l'égard des superproductions de divertissement. spoiler: (Quelle hallucinante scène, tout de même, que celle où Keaton, dialoguant avec Birdman, se remémore les "merdes" où "s’agglutinent des milliers de mouches", telles qu'il en tournait "en 1992", à l'époque où ne l'intéressaient que les dollars coulant à gros flots - le crachat incompréhensible, flagrant, à la face du pourtant sublime Batman Returns de Burton, donnerait presque l'envie de monter à l'écran baffer Keaton pour lui rappeler le sens du mot "gratitude".)
    Mais il serait bête après tout de s'arrêter à cela, car le film joue à l'évidence de cette grossièreté pour ajouter, de façon drôle il faut avouer, aux sentiments excédés de son personnage.

    Non, le plus désolant ici, c'est que Birdman - de loin le film le plus féroce de son auteur, donc - soit acclamé comme celui de sa consécration et noyé sous une pluie de prix et de nominations quand son dernier grand frère en date, le magnifique Biutiful, n'avait eu droit qu'à quelques jours d'exploitation et une royale indifférence. Le plus désolant donc, c'est que la réalité de l'accueil réservé à Birdman réitère ainsi le contenu même du film : un artiste cherchant à plaire, ne parvenant plus à retrouver la spontanéité d'un geste créatif libre, et son audience, ses critiques, assoiffés de traits percutants et de sarcasmes au point d'applaudir à tout rompre alors que l'artiste vient de mettre devant eux une balle dans la tête de ce que son cinéma avait gardé d'innocence.
    benoitG80
    benoitG80

    3 314 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 février 2015
    "Birdman" se résume-t-il à un travail technique et artistique par ce long plan-séquence encensé par tous, qui semble être le maître mot qui émane de ce film ?
    Car en effet, on en prend plein les yeux, ce qu'aucune coupure à fortiori, ne viendra par ailleurs perturber...
    Et ça marche, c'est beau et bien filmé, les éclairages sur les visages, la manière de les cadrer et de les situer, c'est du grand art véritablement !
    J'ai franchement été bluffé et j'ai donc particulièrement aimé cet aspect accompagné d'une BO très percutante (!), presque trop à nous donner le tournis, au point de me sentir très vite manipulé !
    Car une mise en scène aussi brillante suffit-elle en effet à signer un chef d'œuvre, d'autant plus que les acteurs ont l'air vraiment bons; ils sont bec et ongle, postillonnent et exultent, débitant leur texte férocement !
    Ça impressionne et ça déménage grâce à Michael Keaton, Edward Norton, Emma Stone, Naomi Watts en grande forme.
    Donc, on entre de plein fouet dans l'histoire de cet acteur de super-héros Riggan Thompson, devenu "has been", dont l'idée de remonter noblement sur les planches et pas n'importe où, puisqu'il s'agit de Broadway, lui permettrait en quelque sorte de se réhabiliter aux yeux de la critique et d'un certain public...
    Une idée qui en tarabuste plus d'un, car mettre de côté le cinéma pour se donner au théâtre, est un rêve et une véritable et ultime consécration en soi pour ces acteurs en mal de reconnaissance et de... cachet aussi sans aucun doute !
    On a donc droit à un ou des discours pseudo-philosophiques et critiques sur le pourquoi et le comment du jeu de l'Artiste, sur le rôle et l'objectivité du critique de théâtre, sur l'industrie du spectacle,... tout cela sur le mode musclé par des individus perturbés pour le moins, et dont les problèmes existentiels très présents, mais vite creux et inintéressants, nous submergent quelque peu, puis nous ennuient même complètement.
    Tout ce monde, d'un nombrilisme démesuré, finit par épuiser...
    L'égo de l'Artiste est bien connu et a tant de fois fait l'objet d'articles, d'interviews et de films.
    Par contre,'il y a bien plus grave par le message délivré, très méprisant pour le public des films dits populaires ou d'action !
    Au nom de quoi d'ailleurs ?
    Seule finalement, l'envolée finale devient pertinente et juste, par la prise de conscience de cet acteur qui revient à ses premiers amours avec un pur bonheur dans les yeux !
    Au bout du compte, cette histoire qui renvoie au fond et en filigrane à la carrière bien réelle de Michael Keaton lui-même, la réalité rattrapant la fiction, est juste une belle prouesse technique et esthétique soit, mais laisse un drôle de goût en bouche finalement par l'esprit général qui s'en dégage.
    Tout cet univers évoque au fond celui de Woody Allen qui n'est jamais très loin dans le genre, mais en nettement moins bon...
    "Babel" ou "21 grammes" du même Gonzáles Iñárritu, sont à mon avis, largement un cran au dessus de ce film dont le succès semble cependant tout tracé et inévitable !
    Qui a-t-on vraiment récompensé finalement à travers cette (belle) production ?
    reymi586
    reymi586

    402 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 mars 2015
    J'ai beaucoup de mal à m'expliquer ce film car même si Innaritu nous en met pleins la vue d'un point de vue artistique, j'ai trouvé le film ennuyant au possible. Et au final je devenais malade de ces interminables longs plans séquences et de cette batterie insupportable. Cela n'enlève rien à la grande prestation de Michael Keaton mais aussi d'Edward Norton. Mais ça ne me suffit pas, même si l'idée général me plaisait, je n'ai pas du tout accroché.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    475 abonnés 921 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 mars 2015
    Pour débuter, il convient d'enfoncer une porte ouverte: le pouvoir à Hollywood, ce sont les super-héros qui le détiennent. Ils multiplient leur chiffre d'affaires aussi vite que leur nombre, squattant le podium du box office sur plusieurs places. Ils étaient au départ un microcosme au sein d'Hollywood, ils sont maintenant Hollywood (en exagérant à peine). Et ce indépendamment d'une qualité très variable, d'un esprit de renouvellement ou même de leurs interprètes...Car s'il ne faut pas longtemps pour que le nom des justiciers s'impriment dans les mémoires, en oublier leur(s) interprète(s) peut être aussi rapide. C'est le cas de Riggan Thomson, jadis consacré avec son rôle de Birdman, et aujourd'hui has-been aigri ne se souciant plus que de retoucher les sommets. Metteur en scène et comédien principal d'une adaptation théâtrale à Broadway, Thomson veut une nouvelle fois briller sous les projecteurs avant la tombée du rideau. Même si cela implique de se confronter à sa famille, ses amis, la réalité et surtout lui-même...
    Alejandro González Iñárritu délaisse les intrigues noires et pesantes, qui ont jalonnés son cinéma, et décide d'aborder une histoire universelle avec une lumineuse légèreté. L'humour et l'absurde côtoient l'émotion et la tragédie avec un brio terrassant. Le réussite est d'autant plus grande que le choix d'enchainer les plans-séquences (accolés de manière quasi-invisible) n'était pas des plus évidents. Et pourtant, en contant l'odyssée intérieure de Thomson sur 3 jours mais de manière continue, Iñárritu parvient à rendre évident ce qui aurait pu être bâclé, terne et superficiel. Les diverses attaques en piqué sur Hollywood, le star-system, le monde inter-connecté et l'égocentrisme qu'il engendre sont d'une incontestable précision. Et le plus beau, c'est que les entailles enchainées par Birdman ne font qu'accentuer l'euphorie. Car même si l'on peut émettre des réserves sur le constat du cinéaste Mexicain (au sujet des films de super-héros), force est de constater qu'il ne manque pas d'inventivité et de pertinence quand il s'attaque à la logique mercantile des studios, qui se contentent de photocopier les mêmes recettes au lieu de laisser place à une vraie créativité.
    Et le choix de Michael Keaton en héros ne fait qu'amplifier le caractère multiple de Birdman. L'ancien interprète de Batman délivre une prestation au delà de tout superlatif. Aux frontières(?) de l'auto-biographie, Keaton offre une performance d'une complexité fascinante, appelée à devenir un modèle du genre. Dans le rôle de sa fille (Sam Thomson, à peine sortie de désintox), Emma Stone fait une nouvelle fois des merveilles, jonglant entre charme hargneux et douceur feutrée avec une aisance incroyable. Puis comment ne pas remarquer Edward Norton? Au sommet de sa forme, et en faisant preuve d'une audace mémorable, l'acteur campe un partenaire de jeu imprévisible et souvent hilarant. On retrouve le Norton des grands jours, qu'on avait presque oublié. Naomi Watts, Andrea Riseborough et Zack Galifianakis ajoutent encore plus de couleurs à un tableau qui n'en manquait déjà pas.
    Un film méta, une mise en abyme, une comédie, un drame, une tragédie,...Birdman est tout cela à la fois. On pourrait penser que c'est trop, mais ce qui est sûr, c'est qu'on aura pas assez d'une vision pour en savourer toutes les facettes.
    LeFilCine
    LeFilCine

    164 abonnés 561 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2015
    Birdman est un véritable tour de force visuel. C'est, en effet, un pur régal que d'observer la caméra se mouvoir, en continu, autour des personnages. Les plan-séquences s’enchaînent pendant la quasi intégralité du film. Le montage est donc par conséquent tout simplement divin, et ceci pour réussir à faire s'imbriquer parfaitement les différentes séquences narratives. Rien que pour çà : le plus long faux plan-séquence de l'histoire du cinéma, Birdman est unique ! Ni vraiment une comédie, ni vraiment un drame, le scénario est foisonnant d'idées et de thématiques. Le film se veut être une satire du monde artistique de manière global : l'ego des acteurs, le rôle des critiques et des producteurs. Il parlera donc surtout au milieu des artistes, de la culture et du journalisme, et pourra donc rebuter ceux qui se fichent pas mal des problèmes d'ego de toutes ces petites personnes. Birdman n'est pas une oeuvre évidente à appréhender, mais qui s'appréciera d'autant plus dès le deuxième visionnage. Michael Keaton, auquel le rôle-titre semblait prédestiné, est bon même si son personnage cabotine beaucoup et est fort peu attachant. Les seconds rôles sont eux souvent délicieux : Zach Galifianakis, Emma Stone et surtout Edward Norton sont excellents. Au final, le film d'Alejandro González Iñárritu est totalement inclassable, ce qui en fait un ovni particulièrement remarquable dans la production cinématographique actuelle. Il devient même un peu surréaliste sur la fin, ce qui le rendra à coup sûr difficilement oubliable.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 999 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2016
    Plongèe vertigineuse dans la tête d'un acteur has been qui tente de revenir grâce au thèâtre en voulant retrouver la gloire! Avec sa mise en scène prècise comme une horloge de montre suisse et son casting hollywoodien, Alejandro Gonzàlez Iñárritu fait de ce "Birdman" un frissonnant moment de cinèma! Cette oeuvre marque avant tout le grand retour de Michael Keaton dans un rôle mèmorable! Un acteur, c'est fragile, ça casse ou ça pète les plombs! Un casting digne de Broadway, Cèsar du meilleur film ètranger et triomphe aux Oscars 2015 avec 4 statuettes et pas des moindres : meilleur film, meilleur rèalisateur, meilleure photo et meilleur scènario! Ce qui font le cinèma font donc de "Birdman" leur film de l'annèe! Et ça n'a rien d'ètonnant car ce long-mètrage touche à l'essence même de la crèation artistique et les artistes et artisans du cinèma ne pouvaient être insensibles. "Birdman" parle du mètier d'acteur, de l'art, du processus crèatif et de ses consèquences! il rèflèchit sur la crèation comme aucun film ne l'avait jamais fait avant! En plus, cette rèflexion ne cesse jamais d'être complètement affolante! L'histoire est donc celle d'une ex-star de films de super-hèros (un poil has-been) mais qui essaye de se reconstruire en se mettant à fond sur une pièce qu'il crèe à Broadway! Et le hèros est interprètè par un Keaton au sommet de son art qui avait disparu de la circulation! Une autre preuve ? La mise en scène d'Iñárritu, tout en faux plan sèquence, mèlange à la fois temps et espace avec une maestria parfaite! Les acteurs jouent sans cesse de leur image et la balance à des milliards d'annèes lumière : Keaton en tête, mais aussi la magnifique Naomi Watts, Edward Norton qui joue l'acteur intello emmerdeur et ègoïste qu'on lui a souvent reprocher d'être, ou encore Zach Galifianakis, le gros rigolo de la trilogie "Very Bad Trip", beaucoup moins drôle ici car il est celui qui rèsume parfaitement ce qu'on le pense de ce "Birdman", grand vainqueur des Oscars 2015 dont les sensations sont garanties fortes, très fortes...
    Loskof
    Loskof

    367 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2015
    Il y a du génie dans ce film, mais aussi beaucoup d'excès, il y a de la maestria mais aussi un pêché d'orgueil, il y a de l'ordre, mais aussi beaucoup de désordre. Birdman c'est tout ça, et même plus encore. Multi-oscarisé, à raison même si pour moi il y a eu de meilleurs films, ce film a beaucoup d'atouts. Son plus bel atout c'est évidemment cette réalisation en faux plan-séquence. J'ai trouvé ça un peu gadget par moment, même si on y voit une mise en abime évidente avec le théâtre. C'est une merveille à regarder, c'est beaucoup d'effort, mais c'est aussi très étouffant. Un film comme Momie ou encore La Vie d'Adèle a su tirer tout le profit d'une réalisation un peu étouffante, en proposant des moments de répit. Ici il n'y en a pas, ou trop peu, ce qui m'a un peu dérangé. Son autre atout, et pour moi son plus important, c'est la mise en abime constante du film. Mise en abime avec son parallèle cinéma/théâtre (dans le propos du film et dans sa réalisation), mise en abime avec le cinéma d'auteur/blockbuster (à travers son personnage principal et le sujet du film) et enfin mise en abime avec les acteurs/personnages (le personnage de Keaton n'en est pas un, c'est Keaton lui même!). Ça c'est un vrai tour de force, ça en fait plus qu'un film en fait, et ce qui est fort c'est que le réalisateur arriver à faire passer ses idées juste par ces mises en abimes, pas besoin de dialogue pour expliquer ça. Mais cette profondeur gargantuesque au niveau du scénario a aussi un défaut: le film souffre d'un trop plein. Comme pour la réalisation qui étouffe, le scénario étouffe aussi: art, cinéma, théâtre, critique, métier d'acteur, paternité, amour, etc. Tout ça fait beaucoup. Chaque thème est intelligemment traité, je pense surtout au débat sur l'art, sur le théâtre, le cinéma de divertissement, ça fait du bien de voir un film et son réalisateur le dénoncer. Mais le souci c'est que l'on s'y perd vite, on a du mal à suivre la pensée du réalisateur, on s’égare, on aimerait plus de temps, ou moins de sujets au choix. Et c'est pour ça que je trouve que le film est à la fois génial et excessif, il en donne beaucoup au spectateur mais parfois trop. Du coup il en ressort un excellent film, mais pas assez excellent en fait, j'ai presque été déçu que tout cela soit aussi mélangé, et les critiques semblent l'avoir vu aussi. Mais attention ça reste excellent hein ! Tant au niveau de la réalisation, des acteurs, de l'écriture, de la profondeur, on a une oeuvre majeure !
    UnitedArtists
    UnitedArtists

    63 abonnés 119 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 avril 2015
    Par ou commencer... Birdman était un film que j'attendais depuis bien longtemps, les teaser et trailer m'intriguaient énormément et le fait que celui ci ai remporté 4 oscars me donnais encore plus envie de le voir (Et pas n'importe quels oscars: meilleur film, scénario original, réalisateur et photographie). Hélas les cinémas autour de chez moi le programmaient pour très peu de temps, je n'ai donc pas pu le voir devant un grand écran et je le regrette énormément parce qu'il faut dire ce qu'y est, Birdman est un pu**** de chef d’œuvre !

    Monsieur Alejandro G. Iñarittu (oui il mérite qu'on l'appelle Monsieur) nous a pondu une merveille de cinéma, une véritable leçon dans sa technique et son propos car oui ce Birdman est une œuvre extrêmement riche et complexe traitant de nombreuses thématiques assez incroyables, entre questions sur l’humanité, l’ego, la recherche de reconnaissance,l'amour, la société d’aujourd’hui, les médias, la célébrité et d'une manière générale le show business. Iñarittu nous livre la mise en scène de l'année avec un faux plan-séquence de près d'1h50 (sur les 2 heures de film) superbement maîtrisé. Techniquement le film est parfait, on ne peut rien lui reprocher, la caméra de son cinéaste est virtuose, la photographie est superbe et le tout est représenté dans un (quasi) huis clos admirablement mené de bout en bout. Mêlant fiction et réalité, Birdman ne s'emmêle jamais les pinceaux et arrive admirablement à nous dresser un tableau très satirique sur le monde du show business ainsi que son influence dans notre société. L'immersion est totale, nous avons l'impression de participer au film grâce à cette réalisation sublime d'Iñarittu que je vénère tant, nous sommes avec les personnages tous admirablement interprétés (Norton et Keaton en tête) avec leurs joies, peurs et tristesses. En 2h de film, le cinéaste mexicain nous a livré une véritable leçon de cinéma sur le fait qu'un ancien acteur de films de super héros souhaite retrouver la gloire. D'ailleurs le personnage de Riggan Thomson est presque un portrait de son acteur, Michael Keaton qui lui aussi avait connu la gloire avec les Batman de Burton mais qui au fil des années s'est fait un peut oublier. Avec Birdman, il renaît de ses cendres et de la plus belle des manières. Pas une seconde le spectateur s'ennuie tant le film est vivant, tant c'est dynamique de part la superbe caméra d'Iñarittu mais aussi de part l'écriture du scénario admirablement composé avec des dialogues succulents remplis d'humour lors de certaines séquences. Birdman est un film magistral, un véritable tour de force mené par un réalisateur mexicain qui a lui aussi réussi à faire sensation à Hollywood (l'année précédente, c'était Cuarón avec son superbe Gravity là aussi film composé de plan-séquences fabuleux qui lui vaudrons un oscar du meilleur réalisateur plus que mérité).

    Est-ce que j'ai autre chose à rajouter ? Je ne pense pas... Juste que vous vous devez de voir ce chef d’œuvre, véritable satire mordante sur le monde du show business admirablement mis en scène, avec des interprétations toutes superbes (Norton méritais aussi un oscar), une photographie sublime, un scénario bien mené de bout en bout alliant comédie noire et tension bref... C'est difficile à l'admettre mais je pense avoir vu le meilleur film de l'année en avril (même s'il est sorti en février). Birdman est une œuvre qui n'a pas peur de se montrer, à la fois émouvante et prétentieuse. Baroque et passionnante. Glaçante, brûlante, jamais tiède. Chef d’œuvre. 10/10
    Alain D.
    Alain D.

    494 abonnés 3 206 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 mai 2015
    Excellente comédie du réalisateur et scénariste Alejandro González Iñárritu. La mise en scène est prodigieuse et le jeu d'acteurs époustouflant. Leur crédibilité est telle, que vous n'êtes plus spectateurs d'un film, mais témoins de l'action dans les coulisses de ce théâtre. Le Scénario lui aussi est incroyable, réservant énormément de surprises, comportant des scènes surréalistes : séquence fantastique dans laquelle BirdMan le super Héros écoute sa conscience.

    Riggan Thomson monte, à Broadway, une pièce qui parle d'amour ; elle s'intitule "When we talk about love" ou "L'insupportable vertu de l'ignorance". Vraiment trop ringard pour son premier rôle, il débarque Ralph du projet. Pour le remplacer, il prend Mike, le répétiteur : un sacré numéro, un génie q spoiler: ui néanmoins sabote l'avant première pour une futilité.

    Ancien super-héros très connu, il garde l'espoir de renouer avec sa gloire perdue en faisant de cette pièce un succès. Cette tache est une véritable passion voire une obsession ; bien que soutenu par sa fille et son ex femme, les difficultés ne vont pas manquer et la critique l'attend au tournant.

    Les dialogues font mouche ; la Bof est fantastique et efficace, essentiellement rythmique à la batterie, soulignant l'action et terminant les scènes. Les rôles masculins sont fabuleusement interprétés : Michael Keaton dans le personnage de Riggan et Edward Norton dans celui de Mike. Le casting féminin n'est pas en reste avec d'excellentes comédiennes : Emma Stone, craquante et émouvante dans le rôle de Sam, la fille de Riggan. Lindsay Duncan joue Tabitha, la critique du NY Times et Naomi Watts le personnage de Lesley, l'héroïne de la pièce ...
    Film, à juste titre 4 fois Oscarisé, à voir absolument.
    Alice025
    Alice025

    1 516 abonnés 1 304 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2016
    Un film oscarisé, qui sort vraiment du lot. Un homme devenu « has been » après avoir incarné un super-héros, qui de mieux pour interpréter ce rôle que Michael Keaton ? Il nous livre une véritable performance qui va rebooster sa carrière. Ce personnage est obsédé par sa gloire passée et on le découvre tel quel, mais aussi en compagnie de son entourage, sa fille, ses collègues, son ex-femme... Le film est plus un film « psychologique » qu'un film de super-héros.
    La mise en scène est vraiment exceptionnelle, de sorte à ce que l'histoire nous apparaît comme une seule et longue scène, accompagné d'un même tempo qui colle juste, Bravo !
    Il y a également de l'humour, les dialogues sont supers, bref, un film à voir absolument cette année !
    Luzeamus
    Luzeamus

    49 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 février 2015
    C'est spectaculaire ! Vraiment spectaculaire ! De voir à quel point la presse peut surenchérir et chercher à vendre un film aussi dépourvu d'intérêt. Alors traitons ça par nomination aux Oscars... "Meilleur montage sonore" et "Meilleur mixage". Parce que, vraiment, arriver à mener deux heures de film en utilisant presque exclusivement un seul instrument de musique et donner l'impression que cet instrument est composé de poubelles sur lesquelles on frappe avec des planches pourries, c'est à vous dégoûter de la batterie tant c'est parfois cacophonique et dérangeant. "Meilleure photographie"... C'est l'un des paradoxes du film. Des images parfois lumineuses, des prises de vues originales mais aussi des images fixes d'une longueur absurde, des prises de vue sombres ou dont le sens m'a parfois totalement échappé. On peut voir une forme de satyre des franchises Marvel dans certaines scènes, mais amenées tellement grossièrement qu'entendre un spectateur dire, d'un ton d'une prétention digne d'un critique d'art, à la sortie de la salle, "C'est tellement conceptuel !", que j'en aurais ri aux larmes si je n'avais pas été aussi blasé. Alejandro González Iñárritu explique que son film se veut une critique de l'égo. Ça, je ne l'ai pas appris en voyant le film, dans lequel le message semble très secondaire face au côté psychotique de Riggan Thomson (Michael Keaton), mais en lisant une interview du réalisateur... C'est dire si le film manque son propos. "Meilleur scénario". Faut-il vraiment que je m'arrête sur ce point ? Alternant entre la déprime d'une pièce de théâtre miteuse et mal-jouée et les fantasmes de super-héros du personnage principal, on a l'impression de vivre une version sinistre et laide de "La vie rêvée de Walter Mitty". Il faut mentionner également les ficelles psychologiques grossières utilisées pour donner l'illusion de profondeur dans la construction des personnages. Prenez un bouquin de psycho, balancez différentes affections allant de la déprime à la psychose et servez tiède. Pourquoi tiède ? Parce que quoi que vous mangiez, tiède, c'est toujours dégueulasse. Oscar le plus drôle de tous, la nomination d'Emma Stone comme "Meilleure actrice dans un second rôle". Vu son temps d'apparition, la qualité de son jeu et la crédibilité de son personnage, on est plus dans la figuration que dans le second rôle. Dès qu'elle quitte l'écran, elle quitte la tête du spectateur. Une prouesse facilement éclipsée par l'incompréhension de la voir nominée... Il semble que le vieux succès d'ABBA ait de beaux jours devant lui. On en dira autant d'Edward Norton, "Meilleur acteur dans un second rôle", dans un rôle caricatural, attendu et sans profondeur, indigne de l'acteur qu'il a été mais tout aussi indigne de lui valoir un prix. On ne cherchera pas à l'enterrer plus profondément, il s'est suffisamment débrouillé tout seul. "Meilleur acteur", voici peut-être enfin un point positif ! Le film est mauvais, le scénario est pire, et la musique, une véritable injure, mais le rôle reste complexe et la prestation de Michael Keaton est impressionnante ! Probablement le seul Oscar réellement mérité parmi les différentes nominations, un jeu tout en nuances, parfois un peu too much mais complexe et multidimensionnel. Lui et Zach Galifianakis sont les seuls à rendre cette "expérience visuelle" tolérable. "Meilleur réalisateur", "Meilleur film", je ne m'y attarde pas. Lorsqu'un film accumule tellement de défauts et si peu de points positifs, ça devient caricatural de même envisager de lui accorder de telles récompenses. A voir lorsque le DVD/Blu-ray sera vendu 3€ sur les marchés. En attendant, à fuir.
    Guimzy
    Guimzy

    160 abonnés 467 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2015
    Birdman, sous-titré “ou la surprenante vertu de l’ignorance”, est un ego trip monté comme une géante séquence de deux heures qui transcende les arts et les réalités, où se mélangent des séquences extraordinaires et un casting fantastique. Couronné de quatre Oscars, dont celui du Meilleur film et du Meilleur réalisateur, le cinquième long-métrage d’Alejandro González Iñárritu est un oiseau (particulièrement) rare.

    Grâce à ce système de plan séquence, on est à 100% dans le théâtre avec les personnages s'entraînant pour la pièce mais on est aussi avec eux quand il y a des disputes et autres moments carrément drôles et insolites. Birdman parvient à mêler drame et comédie de manière très juste grâce à une écriture très très propre quant à la volonté de Riggan Thomson à être de nouveau numéro 1. Son ego (symbolisé par une deuxième voix dans sa tête qui est celle de Birdman, les scènes où il apparaît sont justes dingues d'originalité), sa famille, ses amours, tout sera remis en cause pour lui. Et niveau comédie on est servi grâce à des scènes insolites et des tentatives de carrément briser le 4e mur avec les spectateurs.

    Bref, autant niveau réalisation et que écriture, Birdman est une réussite en tout point.

    Comment oublier les acteurs tous plus géniaux les uns que les autres. Michael Keaton n'aura jamais été aussi excellent, Edward Norton est à mourir de rire, Emma Stone est transcendante, Galifiniakis est génial, bref, tous crèvent l'écran.

    Birdman a clairement mérité ses oscars, incluant celui du meilleur réalisateur et celui du meilleur film. Un grand long-métrage qui ne disparaîtra pas de si tôt.
    Léa H.
    Léa H.

    30 abonnés 225 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 avril 2015
    Aussi virtuose que bouleversant, "Birdman" condense le meilleur d'Innaritu : le souffle romanesque, l'audace narrative et l'intensité dramatique. S'y ajoutent un sens du décalage poétique et un humour qui mettent définitivement son cinéma sur orbite. Partant du particulier (les angoisses narcissiques d'un comédien), le film rejoint le général (l'altérité du monde et la réalité comme construction mentale, le désir d'amour qui nous habite tous et la difficile cohabitation entre l'image qu'on a de soi et celle que les autres nous renvoient). Mais le film est aussi une pure jubilation de cinéma, brillamment écrit et réalisé (l'impression de naviguer dans la tête des personnages est saisissante), porté par des acteurs tous remarquables (sans doute le meilleur rôle du génial Michael Keaton et la première grande performance d'Emma Stone). On sort de Birdman enthousiaste et grandit, transporté par une expérience cinématographique unique. Et on se réjouit de voir qu'un cinéma intelligent et frondeur est encore possible à Hollywood.
    tony-76
    tony-76

    1 012 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2015
    Attention, Birdman n'est pas un film de super-héros. Birdman ou (la surprenante vertu de l'ignorance) apprend au spectateur, l'acteur Riggan Thomson, connu pour avoir incarné un célèbre super-héros, revient à Broadway dans l'espoir de retrouver sa gloire en montant une pièce de théâtre. Cela n'est pas gagné pour cet homme, et il est tiraillé par sa femme, sa fille ou son meilleur ami. On aime forcément cette histoire du « has been » à la gloire passée qui essai de revivre mais que son personnage par sa névrose le hante toujours. Le résultat est franchement plaisent ! Birdman a reçu 4 Oscars dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original ainsi que la meilleure photographie. Il a tout simplement triomphé pendant cette 87e cérémonie des Oscars. Le film d'Alejandro González Iñárritu traite du cinéma et du théâtre. Egalement, il est composé de plans-séquences pendant ses deux heures, qui rappelle une oeuvre de Hitchcock. Ensuite, la trame sonore est originale et omniprésente. Puis, vient les acteurs, un jeu légèrement différent à celui auquel on est habitué de les voir. Jouer un acteur qui joue, c'est aussi un autre niveau de difficulté puisqu'il s'agit d’être sur scène. La direction d'acteurs autant que la distribution est donc totalement à la hauteur de ce projet ambitieux. Michael Keaton, Edward Norton et Emma Stone apportent du dynamisme et beaucoup de charme à la production. Et, Zach Galifianakis est très étonnant, un personnage calme, posé et sérieux, déterminé. Le ton du film est, aussi intéressant. Le réalisateur mélange intelligemment les genres : comédie, drame... De l'humour noir très réjouissant ! Cependant, on trouve plusieurs clins d’œils comme dans le long-métrage spoiler: Black Swan, la scène où deux actrices s'embrassent. Celle-ci est inattendue.
    Un huit-clos vraiment top, on reste captivé jusqu'à la fin du dénouement, spoiler: qui nous laisse sans voix.
    Des dialogues magnifiquement bien écrits avec une mise en scène élégante. On peut dire que Birdman ou (la surprenante vertu de l'ignorance) est un film talentueux, bourrée d'intelligence et de maîtrise absolue. Alejandro González Iñárritu est désormais un réalisateur à suivre. A découvrir dans les salles les plus obscures...
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 172 abonnés 3 973 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mai 2015
    Iñárritu est un réalisateur qui prend son temps pour nous présenter de belles œuvres. Avec Birdman il était certain de se retrouver face à quelque chose d’unique. Alors que le cinéma d’aujourd’hui se presse pour sortir au plus vite une œuvre avant tout le monde, l’équipe de Birdman a dût réfléchir et passer du temps à apprendre textes, gestuelles, plans et lumières. Filmé en longs plans séquences, la caméra ne s’arrête jamais. Les quelques fondus dans le noirs sont faits en toute discrétion. Par conséquent, nous nous retrouvons en direct au cœur de la vie de ce metteur en scène au don exceptionnel. Mais son don le rend il exceptionnel aux yeux des autres ? Non, il a déjà eu sa gloire, aujourd’hui le public a fait du zapping. Alejandro González Iñárritu raconte avec un goût amer la difficulté pour des stars bafouées de refaire surface et qui se résignent à devenir des célébrités qui font le buzz sur Youtube plutôt que d’affirmer leur vrai talent. Quelques réalisateurs ont déjà tentés de s’attaquer à ce sujet, Alejandro González Iñárritu le fait mieux que tous. Avec une dimension surréaliste, il montre l’éphémérité du succès en explorant la question de l’ego et des doutes.
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