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    Birdman
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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 26 février 2015
    Birdman n’est pas une comédie au sens propre du terme, mais plutôt une « dramedie » doublée d’une mise en abyme onirique et cynique sur le monde de la célébrité. Voilà ce qu'est Birdman, après il n'est pas réservé à tout le monde , il n'est réservé qu'à des vrais cinéphiles aguerris .
    Techniquement, Tout est parfait ( mise en scène, interprétation notamment) . C'est au niveau du scénario que cela pose problème, le propos est souvent nombriliste mais c'est dû à son sujet ; et que le film oscille, par moments entre rêve et réalité et si on n'a pas sa propre grille de lecture, on peut se retrouver perdu dans le dernier quart d'heure ( et même en l'ayant on peut passer à côté de la symbolique final : je te remercie le cinéma du Driver pour ton explication finale qui maintenant que tu le dis tombe sous le coup de l’évidence) .
    Moi j'ai adoré après je peux comprendre qu'il y en a qui sont passés à coter.

    Pour plus de précisions, je vous renvoie à mon article .

    P.S: si vous commencez à critiquer la musique, je vous renvoie au doux son du violon de Jean-Louis Valero dans le « rayon vert » d’Éric Rohmer. Les connaisseurs savent que c'est cela une Bande originale inaudible
    Captain fantastic
    Captain fantastic

    26 abonnés 285 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 12 mars 2015
    Film vraiment trop bizarre!! Moi je n'ai pas du tout accroché au rythme et au ton du film !! Un peu trop inabordable !!! Les acteurs sont certainement très bons mais vraiment rien à faire je n'ai pas aimé du tout et j'ai tiré la langue 2 heures !!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 février 2015
    Birdman a collectionné les nominations et les récompenses, le tout étant mérité. Même si la base du film est très réaliste, il y a tout de même une petite dose d’irréel dans ce film. Dénonçant certains systèmes, Birdman ne le fait jamais méchamment, bêtement et gratuitement, les critiques qu’apportent ce film sont argumentés, le tout accompagnés par une forte dose d’humour noir efficace. Birdman déborde de performance, que ce soit le réalisateur qui assure du début à la fin et offre un film de grande qualité. Ou que ce soit le casting éclectique, avec un Michael Keaton touchant qui comme le reste du casting offre une performance d’acteur à la hauteur des espérances. Et même Zach Galifianakis qui pour une fois démontre qu’il est un vrai acteur et pas seulement celui qui joue le rôle du drogué, de l’alcoolique ou tout autre depuis Very Bad Trip.
    San M
    San M

    8 abonnés 142 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 février 2021
    J'adore les acteurs principaux mais surtout, vraiment surtout, Mickael Keaton.
    Quelques(très peu) moment plutôt très marrants mais ce film est criard, voire dégueulard en permanence.

    Le seul moment ou il se rapproche de a fille, c'est quand il fait des vues sur youtube.
    Du bruit...... du mouvement, sec et permanent, de la perversion sentimentale, pas une once de de bonté ou même de beauté, en gros, l'oeuvre d'un esprit tourmenté, angoissé et pas soigné, qu'il m'est désagréable de regarder.

    Je dirais même très malsaint, Edouard norton que j'ai toujours bien aimé, est à gerber dans son rôle de personnage pervers et violent qui tente de violer une fille jusqu'à ce qu'elle en pleure et qu'ensuite, la première personne à qui elle se confie en rigole, m'a laissé TRES perplexe.
    Serait-ce la patte de l'artiste en hommage à ce chère Popolanski, un ami proche du scénariste?
    Peut_être même un ami très très proche, du genre qui fait des soirées très spéciales, où on se déguise en bouquetin et on se fait des bisous? C'est mignon.

    Ils se la joue déjanté rigolo, mais à travers son masque, je vois un tordu.

    En tout cas, il peut désormais compter un nouveau fan!!! :-

    Vu que j'ai pas payé ma place et c'est chouette yeeeeeees.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    396 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2015
    Iñárritu est sans aucun doute un réalisateur de talent, il suffit de jeter un œil à sa filmographie, selon moi il n’a jamais fait de mauvais film, de "Babel" à "Biutiful" on passe de l’excellence au correct, peu de défauts si ce n’est parfois une fâcheuse habitude à manquer d’émotion par rapport à son sujet, "Birdman" est donc son sixième long métrage en 15 années de carrière et annoncé comme étant son chef d’œuvre et par la même mainte fois nommé et déjà récompensé dans différentes compétitions. Forcément je l’attendais sérieusement au tournant car le projet semblait ultra ambitieux au niveau de la technique par rapport à son style et à sa mise en scène atypique, de plus le casting est alléchant et les bandes annonces filaient le gourdin, résultat je ne dirais pas que c’est une déception mais plus une frustration, car le film aurait pu être tellement mieux …

    Birdman c’est le super-héros populaire qu’incarnait Riggan Thomson au début des années 90, plus de vingt ans après, ruiné et rongé par les remords, il décide de monter une pièce à Broadway adaptée d‘une nouvelle de Raymond Carver pour retrouver l’estime perdue et littéralement renaitre de ses cendres auprès du public. Il devra aussi faire face à lui même entre cette conscience qui le torture, sa fille paumée et son ex-femme pour s’affranchir définitivement de ses contraintes humaines et matérielles et enfin s’élever pour atteindre l’absolu. Évidemment le choix de Micheal Keaton pour incarner ce personnage provoque une résonance volontairement sarcastique puisqu’elle renvoie à son rôle de Batman chez Tim Burton (à exactement la même époque) avant son départ de la franchise et sa longue traversée du désert, symptomatique d’une machinerie hollywoodienne sans scrupule qui n’hésite pas à mettre au placard du jour au lendemain ses acteurs de talent, Iñárritu se pose là comme un moraliste acerbe, il passe en revue les ficelles du métier et les enjeux fondamentaux de leur condition. D’ailleurs c’est amusant de constater qu’il n’hésite pas à balancer des noms comme ceux de Fassbender, Renner ou Downey Jr. qu’il voit comme des sujets tapinant pour les gros sous, à travers les yeux et la schizophrénie de Riggan l’acteur n’a plus de dignité et ne cherche plus à rendre service au véritable art qu’est le cinéma, c’est donc vers le théâtre qu’il se tourne pour revenir à un rang plus pur, dépouillé de tout artifice commercial.

    Riggan est tout de même rempli de sentiments contrastés, à l’image de cette conscience diabolique qui le force à réaccéder à la popularité alors que lui semble certain de pouvoir s’y soustraire pour prouver sincèrement son potentiel, il garde une inévitable obsession de la reconnaissance tout en supputant un certain fatalisme, c’est un véritable combat mental. Iñárritu va même jusqu’à instaurer un degré surnaturel en donnant des pouvoirs de Jedi à son personnage lorsqu’il est "seul avec lui même", reflet de sa déviance égocentrique par rapport à son passé de super-héros, dans l’idée où il reste le premier, celui qui a ouvert la voie à cette mode devenue légion. L’apparition de Mike (Edward Norton) stimule son désir de réussite par les planches car il représente l’acteur "super-réaliste", le statut qu’il doit atteindre, et cela provoque inéluctablement un duel d’égo, une bonne partie du film tourne autour de cette confrontation.
    On constate vraiment une mise en abime évidente, Michael Keaton joue le rôle d’une star déchue qui joue le rôle d’un homme trompé en manque de gratitude, on comprend où veut aller Iñárritu dans sa réflexion sur le statut d’acteur, c’est tout à fait cohérent, je pense qu’il ne pouvait pas trouver mieux pour exposer son propos, il s’en sert à bon escient et réussira par la même à sans doute relancer la carrière de Keaton, ce qui est une bonne chose, et c’est d’ailleurs ironique de constater les diverses nominations et éloges d’Hollywood, hypocrisie quand tu nous tiens …

    Le tour de force de "Birdman" c’est aussi et surtout sa technique, Iñárritu propose 2h de plans séquences raccordés numériquement avec pas mal d’ingéniosité et de malice, il arrive même à créer de légères ellipses d’une fluidité bluffante ou de petits trucages sympathiques comme les absences de reflets miroir, le film va à 200 à l’heure et virevolte dans tous les sens, autant durant la première partie j’ai été absolument enchanté qu’ensuite j’ai constaté qu’il avait un peu de mal à se poser, c’est l’effet kiss-cool, l’enchainement de scènes semble à un moment presque indigeste et on perd paradoxalement en intensité narrative. Et même si l’arborescence des relations entre les personnages est correctement établie cette technique la dessert assez clairement, notamment en ce qui concerne les rapports familiaux ou amoureux, on passe d’une conversation à une autre et l’émotion ne semble jamais transparaitre, tout est misé sur la performance et l’actoring, qui pour le coup fonctionne, Keaton est génial, Norton est parfait, Emma Stone cabotine un peu mais reste correcte, mais voilà les dialogues paraissent par moment dépourvus d’âme voir un poil sur-écrit, c’est vraiment dommage que le réalisateur ne pose pas sa caméra deux secondes pour qu’on puisse souffler un peu dans ce marathon. Enfin le climax est juste énorme par contre, le côté critique du film atteint là son paroxysme, "le bon gros foutoir", et la représentation du Birdman m’a rappelé le personnage de La Gueule dans "Gainsbourg Vie Héroïque", le pousse à la mort, le regard spectateur est d’une satire purement jouissive, des dents ont dû grincer …

    Le réalisateur garde une liberté de ton franchement méritoire, car même si le sentimentalisme ne fonctionne pas vraiment l’humour lui y arrive totalement, notamment lors de cette séquence où Keaton traverse la rue en slip pour continuer sa scène en remontant la salle, c’est juste hilarant, où le coup de l’érection de Norton, toutes ces bribes sont vivifiantes, je ne pense pas qu’il soit possible de s’ennuyer une seconde dans ce film. Le rythme est également assuré par ces roulements de batterie, décidément avec "Whiplash" la caisse claire a le vent en poupe, garant du dynamisme pour une bande originale peu mémorable mais faisant tout à fait corps avec son contenu. La photographie est bien évidemment aussi à saluer, au delà de la technique et des astuces numériques Iñárritu n’en oublie pas de présenter quelques tableaux picturaux comme lors des représentations théâtrales avec de jolis filtres colorimétriques soufflant un degré onirique superbe.
    spoiler: La fin du film m’a quant à elle laissé un tantinet perplexe, autant l’ultime pièce est saisissante avec un Keaton incroyable, le fameux coup d’éclat où l’acteur joue sa vie dans tous les sens du terme, que la dernière séquence m’a paru décousue, on comprend la symbolique de l’affranchissement et de l’annihilation schizophrénique de Riggan, mais je trouve que Iñárritu choisi la facilité en jouant la carte de la sensiblerie, l’allégorie de l’envol spirituel semble un poil too much en guise de dénouement, le regard hors champ de Stone ne fonctionne pas vraiment, c’est quand même dommage.


    "Birdman" n’est à mes yeux pas le chef d’œuvre tant attendu de Iñárritu, je lui préfère tout de même "Babel", car au moins dans ce dernier il y avait une réelle maitrise de l’émotion, ici son long métrage en manque cruellement à force de partir dans tous les sens avec ses plans séquences dantesques, enfin je ne boude tout même pas mon plaisir car j’ai passé un super moment de cinéma, la performance des acteurs est globalement plus qu’excellente, la technique imparable et le rythme étourdissant (c’est bien le mot), de plus j’adhère foncièrement à la réflexion du réalisateur concernant le statut d’acteur dans cette industrie cruelle et aliénante ainsi que la réalité du marché US (hype gavante des blockbusters sans saveur et franchises de super-héros), et je rigole bien dans ma barbe en voyant le tout Hollywood lui cirer les pompes, bientôt "Birdman 2" avec Johnny Depp ? Hi hi.
    Jean G.
    Jean G.

    48 abonnés 37 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 16 mars 2015
    Nul, médiocre, indigent… Quel mot choisir pour définir Birdman ? Ce film est véritablement raté.

    Tout d’abord la réalisation est mauvaise. Le film est constitué de nombreux plans séquences, et même exclusivement de plans séquences. Le réalisateur est trop mauvais pour renouveler sa mise en scène, cela entraine une lassitude et contribue à l’ennui du spectateur.

    Puis il y a le scénario à la fois vide et plat. L’histoire d’une star has-been qui monte une pièce de théâtre tout en étant hanté par le rôle qui l’a rendu célèbre. Cette histoire traitée par Michael Bay aurait pu être génial, il aurait pu mettre plus de séquence d’action. Iñárritu quand à lui se contente de raconté une histoire chiante, qui peine à intéresser les spectateurs.

    Ensuite, la musique. Agaçante au possible, c’est une vraie pollution (punition) auditive. Que de la batterie, pendant tout le film. Ce n’est pas mélodieux, cela n’accompagne pas l’image, c’est juste désagréable.

    Enfin les acteurs sont très mal dirigés. Michael Keaton et Edward Norton en fond des caisses et ne sont pas du tout crédibles, ils jouent faux. Seul Zach Galifianakis sort du lot mais il est très peu présent à l’écran.

    En conclusion le film est nul de chez nul. A déconseiller fortement à tous les cinéphiles qui ne pourront que détester Birdman. La cérémonie des Oscars serait-elle devenue la nouvelle cérémonie des Razzies Awards en récompensant les pires films ?
    Franck B.
    Franck B.

    7 abonnés 23 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 février 2015
    Je n'ai pas vraiment accroché.
    L'histoire en elle-même n'a pas spécialement d'attrait à mon goût mais le casting avait l'air interessant.
    Mickeal Keaton joue par contre très bien son rôle et heureusement car sinon on aurait tendance à s'endormir.
    Bof
    Téo E
    Téo E

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 mars 2015
    Étonnant, bouleversant, déroutant. Dès les premières minutes on plonge dans un état second, quasi schizophrénique. Puis vient le malaise de l'émotion suscitée par la puissance du désespoir et du malheur refoulés. Enfin, on est happé dans la spirale de la tourmente, et dès lors, le spectateur comprend qu'il ne ressortira jamais complètement de cette salle sombre. En somme, un pur chef d'oeuvre.
    FaRem
    FaRem

    8 637 abonnés 9 523 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 14 janvier 2016
    Birdman est le genre de film calibré pour gagner des prix, ce n'est pas étonnant de le voir autant nommé pour les prochains Oscars. Le film est bien réalisé avec un montage qui laisse croire à un long plan séquence de deux heures, le casting est assez incroyable avec Michael Keaton qui incarne un personnage qui lui ressemble du moins par rapport à sa carrière et le fait de chercher un second souffle après avoir connu un énorme succès, j'ai aussi beaucoup aimé Edward Norton qui apporte beaucoup d'humour. L'histoire et son univers théâtral n'est pas l'aspect le plus fascinant pour moi par contre, j'ai trouvé intéressant (sans être d'accord) le petit tacle sur le cinéma d'aujourd'hui et sur le public très demandeur de gros films vide de sens (ce n'est pas moi qui le dis) ou encore sur les critiques considérés comme des comédiens ratés, mais le film ne se limite pas à ces deux derniers points et heureusement. C'est donc un film avec d'énormes qualités mais qui ne m'a pas comblé plus que ça.
    tixou0
    tixou0

    698 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 février 2015
    La meilleure idée de "Birdman" (à l'ambitieux sous-titre ; "La surprenante Vertu de l'ignorance") est d'avoir distribué dans le rôle-titre Michael Keaton. lequel, "en vrai", a dû opter pour un pseudonyme, son véritable patronyme, "Michael Douglas", étant porté à l'écran par un Michael Demsky pour l'état-civil (succédant à son père, dit "Kirk Douglas"), son aîné de 7 ans. Un Michael "Keaton" (comme "Buster" - hommage à la star du muet) qui fut (en 1992) un "super-héros", comme "Riggan" - "Batman" (pour Burton). Ce "Birdman" présente évidemment aussi l'intérêt de jouer autant avec le mythe d'Icare, qu'avec la mythologie contemporaine du justicier, façon Marvel. D'où quelques belles figures imposées, et "déclinées", dans la dernière demi-heure du film - à vrai dire, la seule intéressante, faisant "décoller" (dans tous les sens du terme), un propos jusque-là beaucoup trop convenu, style "un transfuge de Hollywood essaie de se refaire une visibilité professionnelle, à Broadway", avec disputes à gogo, "on stage" et "back stage", genre "Qui a peur de Virginia Woolf", en famille, entre amants et avec amis. Ceci pendant les trois quarts du temps - "tempo" donc déséquilibré. "Ich bin der Welt abhanden gekommen" (thème musical récurrent)... On aurait souhaité (moi, en tout cas !) plus de légèreté et d'invention pour illustrer ce "paradoxe du comédien" (seule originalité : c'est un acteur, très "commercial" qui plus est, qui veut devenir comédien..) - "Je suis coupé du monde" (mais mon métier est de vivre à son rythme, autant qu'au mien..). Le thème du 3e "Ruckert-Lied", mis en musique par Mahler, est passionnant - mais le film de González Iñárritu peine à le traiter. L'Académie des Oscar, cherchant, elle, un brevet de réflexion, et "intello", a récompensé le cinéaste mexicain plus sur de bonnes intentions, que sur un bon produit...
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 mars 2015
    Attention spoilers !
    4 ans après Biutiful qui marquait les premiers pas d'Alejandro González Iñárritu en tant que scénariste, le revoilà pour son cinquième film qui marque l'affirmation de son style. Pour ses trois premiers films, il n'était pas scénarisé par lui mais néanmoins les thèmes exposés à l'époque son ceux que Iñárritu s'est réapproprié aujourd'hui ce qui fait qu'il se compose une filmographie cohérente pour former une oeuvre globale. Auréolé de quatre Oscars cette année, le film a fait sensation et depuis l'annonce du projet il ne cesse de faire parler de lui dans la sphère cinéphile pour savoir si il serait juste un exercice de style pour faire de l'esbroufe ou alors un véritable film d'auteur aux thématiques fortes et travaillées. En tout cas une chose est sûr, il est le grand film que j'espérais.Ici Iñárritu signe donc son deuxième scénario original avec l'aide des scénaristes qui l'avait aussi aidé pour Biutiful, si tout de fois vous voulez en savoir plus sur le cinéaste et si vous vous intéressez à sa filmographie, je vous invite à jeter un œil à la liste que je lui ai consacré car ici il ne sera question que de Birdman. Pour son nouveau film, Iñárritu change de registre, délaissant le drame humaniste pour se plonger dans la comédie noire, qui dit changement de style dit plus de risque pour un auteur qui doit réadapter ses thématiques pour quelles correspondent au nouveau registre. Cela nécessite à la fois un renouveau sans pour autant que le cinéaste se renie lui-même et pour le coup sur ce point le film est une véritable réussite. J'attendais beaucoup le film sur ce point pour savoir si Iñárritu allait confirmer ou au contraire se casser lamentablement la figure mais force est de constater qu'il s'impose comme un cinéaste brillant et virtuose. Le récit est une mise en abyme du monde de l'art, spécialement le théâtre ici, une critique virulente et juste du monde d'aujourd'hui ou tout y passe que ce soit l'artiste mégalo et élitiste, l'absence d'art dans le cinéma actuel avec un petit gris de rage contre les blockbusters, l’abrutissent du journalisme, les personnes en quête de sensationnalisme à travers le buzz et le scandale, la nouvelle génération qui estime que pour exister il faut être sur les réseaux sociaux ou encore la critique aigrie et constamment insatisfaite. Tout le monde en prend pour son grade ici et on retrouve cette vision négative et très noire du genre humain qu'affectionne tant le cinéaste qui comme à son habitude les illumines parfois de beaux éclairs lumineux. A partir de ça on retrouve les thèmes de l'auteur comme l'amour, jamais simple, toujours imparfait mais incroyablement beau car ici chaque personnage est mue par l'amour, l'amour de son job, l'amour de la gloire ou encore l'amour éprouvé les uns pour les autres comme cette relation très touchante entre le père et sa fille qui se construit sur les non-dits et on y retrouve le thème de la paternité déjà traité par le cinéaste dans son précédent film. L'amour est véritablement le moteur principal du cinéma de Iñárritu mais on y retrouve aussi les thèmes de l'héritage, cette peur d'être oublié par ses proches que l'on se sent obligé de léguer quelque chose, la décadence, à la fois physique et morale, le personnage perdant peu à peu pied au fur et à mesure qu'il vieillit et qu'il se sent disparaître, l'enfermement social et la fatalité, qui sont ici plus symbolisé par la mise en scène sauf pour la fatalité qui se construit sur la symbolique et l'aspect mystique du film, notamment la pièce que joue les personnages qui est un miroir sur leurs propres existences et tout ce qui touche à la tragédie grecque, le mythe d'Icare revenant souvent dans le film. Car sous ses airs de comédie noire le film cache en faite une tragédie, une tragédie sur la nature humaine et la fuite du temps qui dégrade tout ce qu'il touche, une jeune génération qui passe à côté de l'essentiel et une vieille génération à l'agonie, incomprise et rongée par les remords, la fatalité dans toute sa splendeur. Donc comme tout film de Iñárritu, celui-ci est incroyablement dense dans les thèmes qu'il abordent mais néanmoins ici cette densité est plus tenue que par le passé, n'handicapant pas le film ici, bien au contraire. Après tout l'aspect métaphysique du film peut en déstabiliser quelques uns mais ici aussi cela est très bien géré grâce à une symbolie forte et universelle, c'est d'ailleurs fascinant de voir comment Iñárritu arrive à faire des films complexes sans pour autant perdre son public grâce à l'universalité de son propos. Tout ici est fait de manière intelligente et habile, l'écriture des personnages est d'une finesse incroyable, leurs aspects stéréotypés étant voulu car ils ne sont pas la représentation d'eux-mêmes au sens premier du terme mais de ce qu'il représente au sens large, servant à merveille la mise en abyme du film, les dialogues sont savoureux, excellemment écrit et souvent très drôle tandis que le final est parfaitement réussi, à la fois touchant et beau qui fait une belle thèse sur la mort, ce n'est pas une fin mais un commencement, elle se montre libératrice et signe de gloire, chose déjà exploré dans Biutiful. Pour ce qui est du casting il est parfaitement choisi, à la fois parce que les acteurs opèrent un tour de force impressionnant mais aussi parce qu'ils servent à merveille le propos du film. L'histoire est presque une biographique de Michael Keaton qui ici irradie l'écran de sa présence charismatique, il livre une performance hallucinante d'une justesse incroyable qui aurait dû selon moi lui valoir l'Oscar, surtout que jouer ce genre de partition en plan séquence ça doit être loin d'être évident. Le reste du casting est tout aussi incroyable notamment Edward Norton qui est tout simplement parfait volant presque la vedette à Keaton, Emma Stone, en plus d'être absolument craquante livre une prestation à fleur de peau qu'elle maîtrise de façon grandiose arrivant à changer d'émotions en une fraction de secondes au sein du même plan, passé de la colère à la honte en un battement de cils je dis chapeau. N'oublions pas aussi Naomi Watts, Zach Galifianakis et Andrea Riseborough qui sont plus discret au sein du film mais tous aussi talentueux offrant de très bonnes prestations. Pour ce qui est de la réalisation, sur le plan technique on touche au génie, le film est monté comme un faux plan séquence dont les artifices sont incroyablement bien caché. Mais si on peut voir où ce sont opérées les coupes notamment lorsque l'on connait les astuces de plan séquences, on distingue les "checkpoints" des séquences ainsi que les changement de focal entre certaines scènes mais vraiment rien de dommageable tellement le tour de force est impressionnant, ils auraient pu difficilement faire mieux. Pour la photographie celle-ci est absolument sublime, l'Oscar n'est clairement pas volé avec aussi un bon travail sur le cadrage et la musique entièrement composée de solos de batterie. Pour la mise en scène d'Alejandro González Iñárritu, elle se montre brillante, les plans séquences étant maîtrisé à la perfection. Chaque choix est pensés à la perfection, l'aspect plan séquence du film n'est pas anodin, il donne un aspect pièce de théâtre au film mais il permet de servir le propos du film notamment l'aspect enfermement social et fatalité. Pour l'enfermement les personnages ne peuvent échapper au cadre et à la caméra, ils sont sans cesse rappelés à leurs conditions à tel point que le théâtre devient un labyrinthe mental, les couloirs devenant de plus en plus étroit au fur et à mesure du film oppressant le personnage principal , au début ils peuvent circuler à deux l'un à coté de l'autre et tenir une conversation, à la fin il n'y a de la place que pour un. Cela traduit bien l'aspect fatalité du film aussi, un plan séquence devant être minutés à la secondes, c'est une préparation colossale et les acteurs doivent se battre avec le temps tout comme les personnages. Ils sont esclaves du temps qui passe qui les conduits à la décrépitude et à l'oublie, les mettant à l'épreuve. Et c'est la que l'aspect plan séquence prend tout son sens, les personnages sont comme les acteurs et vice-versa, la mise en abyme est ainsi complète que ce soit sur l'écriture, les acteurs et la mise en scène. En conclusion Birdman or (The Unexpected Virtue of Ignorance) est un véritable chef d'oeuvre qui ne fait pas dans l'esbroufe mais dans le film d'auteur inventif, ingénieux et brillant où chaque choix est réfléchis pour qu'il soit en accord parfait avec le propos du film. Rares sont les films avec un tel niveau d’exigence et de maîtrise qu'il en devient instantanément indispensable et précieux même assurément culte. Une oeuvre virtuose et intelligente qui rappelle que le cinéma est avant tous un art et non un produit commercial que la nécessité de profondeur est une chose importante, que parfois l'idée peut même dépasser le film comme la mort peut surpasser la vie. Il y a quelque chose de très mystique et d'universel dans le cinéma Alejandro González Iñárritu, qui prouve clairement qu'il est un auteur accompli, un cinéma sur la vie, l'art et l'amour, souvent imparfait, parfois dissonant mais toujours incroyablement beau.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 3 mars 2015
    Ennuyeux et superficiel je me suis ennuyée du début à la fin! On est loin d'une analyse quelconque et encore plus d'un scenario un minimum prenant. Aucun intérêt...
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 mars 2015
    "Birdman" nous dresse le portrait tragicomique d’un acteur, magistralement interprété par Michael Keaton, qui cherche une seconde gloire. La réalisation et la mise en scène sont parfaites, le jeu des acteurs bluffant. Perso, je n'ai pas vu les 2h passer tellement j'étais pris dedans. Une leçon de cinéma.
    WalkthisWay
    WalkthisWay

    22 abonnés 670 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 février 2015
    Une très grosse claque! Un réalisation et une mise en scène magistrales, des interprètes excellents.
    A voir absolument!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 février 2015
    Veritable immersion physique et psychologique au sein des coulisses / entrailles d'un grand théatre de broadway, dans l'ame de ses acteurs et de sa dynamique de groupe. 

    Cela ressemble à une forme d'auscultation psychique grandeur nature démontrant l'extreme fragilité mentale des personnages au gré de constants et violents ascenceurs émotionnels et de manifestations nevrotiques, bipolaires voir de schizophrénie. 

    L'omniprésence et omnipotence de la voix interieure de l'acteur principal - le birdman - qui le torture tout au long du film à la maniere d'un gainsbarre - fait echo à cette fragilité mentale, dont l'ego semble finalement le seul ressort et moteur à actionner pour maintenir à flot les ames en peril.

    Chaque action, prise de risque, décision qui va s'averer spectaculaire est annoncée et accompagnée en fond sonore par des rythmes saccadés jazzy de batterie à la maniere d'un numero de cirque ou l'acteur en levithation risquant sa peau, rajoute à la dramatique du film.

    Le réalisateur dresse un tableau assez sombre et cynique de l'univers d'acteurs et probablement artistique en général dans lequel tout est artifice, contigence, mise en scene, manipulation, ou l'égo domine et decide de tout. L'edifice mental de l'acteur principal parait toujours au bord du précipice qu'une critique feroce d'un publique ou de la presse peut à tout moment achever et faire basculer.

    Finalement les seuls moments qui apparaissent authentiques sont ceux ou les acteurs se retrouvent sur scene... Puisque la ils peuvent se cacher derriere un masque.

    Un film à voir absolument
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