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    Birdman
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    3,8
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    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2015
    Inarritu est sans doute allé jusqu'au bout de ses films puzzles, excessifs, mélodramatiques et d'une virtuosité confondante. Birdman est un retour à une certaine normalité, mais qui ne peut l'être tout à fait avec le tempérament du cinéaste mexicain. Birdman brille par sa mise en scène. Pas seulement, mais ce faux unique plan séquence d'une heure cinquante bluffe par sa limpidité, ses travellings soyeux comme une caresse alors qu'ils sont le plus souvent tournés caméra à l'épaule. Fabuleux. Tout comme ce passage incessant de la réalité à la création (théâtrale) qui brouille la frontière entre la vie et la fiction. Qu'est-ce qui est le plus vrai, en somme ? Et le cinéphile de penser à Mankiewicz ou au Dernier métro de Truffaut. Mais tout ne serait que vain exercice de style sans des dialogues acérés au service d'une comédie noire comme le drame, trouée d'échappées fantastiques et poétiques. De l'esbroufe se récrieront certains ! Peut-être bien mais peu de films sont capables de passionner sur les seuls états d'âme d'un ancien super-héros de cinéma devenu un loser patenté qui tente de réexister en montant une pièce existentielle à Broadway. Inarritu s'en prend au système hollywoodien, avec ses acteurs jetables, aux critiques et même au public. Mais c'est le portrait de son acteur pathétique et schizophrène qui sublime le tout, exposition grandeur nature de la fine couche qui sépare la célébrité de la déchéance, la vénération de la détestation. Riche de mille un thèmes qui s'imbriquent (finalement c'est encore d'un puzzle qu'il s'agit, celui de la condition humaine), Birdman est soutenu par un casting haut de gamme. Le choix de Michael Keaton est évidemment génial, vu le vécu de l'acteur, mais les seconds rôles ne sont pas écrasés par sa présence, notamment Emma Stone, Naomi Watts et Edward Norton. Birdman est une excroissance monstrueuse et ridicule de chacun d'entre nous. Un humain qui oscille entre le super-héros et le super-zéro. A donner le vertige.
    Émeline H
    Émeline H

    21 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 mars 2015
    Très déçue... La caméra à l'épaule, la musique et les images sont vite agaçantes. Scénario quasi inexistant.... J'ai été plus intéressée par l'histoire de la pièce de théâtre que par le film en lui-même...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 9 janvier 2015
    Attention, poids lourd ! On n'en attendait pas moins de Alejandro González Iñárritu, réalisateur à la filmographie déjà imposante, et qui signe sans doute ici son oeuvre la plus aboutie. Au-delà de l'aspect technique proprement incroyable de Birdman, mis en scène sous la forme d'un seul plan séquence (truqué, bien entendu) qui lui donne un rythme ultra-dynamique, on ne qu'applaudir l'inspiration géniale des dialogues, l’enchaînement de séquences cultes, et son propos extrêmement bien emmené. Dans les coulisses de la préparation d'un show de Broadway, une galerie de personnages électrisés par l'adrénaline se retrouvent face à eux-mêmes, face aux autres, mis à nus, au bord du précipice. La drogue du jeu de scène et de la reconnaissance, la violence psychologique des critiques et de l'effort à produire : le film brasse ces thèmes avec une virtuosité confondante, use d'allégories visuelles très pertinentes (les "supers-pouvoirs" de Michael Keaton, son entrée remarquée sur scène, etc...), et surtout, fait la part belle au jeu d'acteur. Résultat, le casting déjà alléchant sur le papier brille de mille feux. Et ce n'est pas tout : les touches d'humour constantes rendent l'ensemble drôle et jubilatoire. L'ironie du pied-de-nez final prend alors plusieurs sens qui achèvent de convaincre : étourdissant, riche et spectaculaire, Birdman se pose en postulant très sérieux pour le club très sélectif des œuvres cultes. Vous l'avez compris : un film à ne pas manquer !
    the_fan_of_inception
    the_fan_of_inception

    25 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 février 2015
    Bien qu'on l'ai dit un peu partout, il est important de noter le parallèle subsistant entre le personnage principal (Riggan Thompson, star d'une trilogie de blockbuster – le fameux Birdman – tentant un come back théâtral) et l'acteur qui l'interprète (Michael Keaton, qui a connu son heure de gloire à la fin des années 80 avec les Beetlejuice et autres Batman de Tim Burton avant de retomber dans la seconde zone malgré un passage dans ce qui est ocnsidéré à tort comme le moins bon Tarantino – Jackie Brown). Peut-être qu'ici, l'acteur soixantenaire y trouvera une sorte de résurrection au vu du succès critique unanime du film et sa bonne position aux Oscars 2015; bien que le sujet de l'éternel cretour ait déjà été traité (de façon humoristique dans le monde musical avec Hugh Grant dans Le Come Back). Le cinéma de l'argentin Alejandro Gonzalez Innaritu (qui ici, nous en touchait une sans bouger l'autre) se mue ici en métafilm autant cinématographique que théâtral. Dès les premières images, rythmés par une batterie hystérique qui rappelle Whiplash (autre concurrent, un peu outsider, des Oscars 2015) et qui marque le rythme du film. Tel un métronome endiablé, le métrage d'Innaritu débute à toute vitesse pour ne jamais perdre le pied. Un rythme que l'on peut mettre en opposition à une mise en scène pensée comme un gigantesque (faux) plan-séquence d'1h50, jouant sur la fluidité, les niveaux de lecture ainsi que les différentes histoires qui s’entremêlent. La force du réalisateur dans ce concept pourtant vu mille fois (Snake Eyes, La Corde...) est de prendre le spectateur par la main afin de ne jamais lâcher prise jusqu'au dernières images, le tout en ne montrant presque jamais l'intrigue centrale du film qu'est cette fameuse pièce de théâtre. Les personnages au centre de récit sont tous interprétés brillamment par des acteurs à la justesse inattendue: mis à part le toujours excellent Edward Norton, on est surpris par les performances d'Emma Stone (toujours abonnée aux rôles de girlfriend cruche) ou Zach Galifianakis (comédien sous-estimé de comédies populaires) qui n'ont jamais été aussi bons. Si le film se pose parfois comme une réflexion autant sur le monde hollywoodien que sur le petit peuple de Broadway, il n'échappe malheureusement pas à quelques procédés scénaristiques et ficelles un peu grosses et à quelques séquences volontairement laissés inexpliqués comme ces scènes où le côté fantastico-blockbuster du super héros s'incruste dans le personnage qui l'incarne, offrant ainsi un décalage pour le moins intéressant qui laisse perplexe dans son final. En résumé, Birdman devrait remporter l'oscar du meilleur film 2015 tant sa justesse de jeu et de mise en scène est exemplaire.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 février 2015
    Une réalisation parfaite, une mise en scène sans égal, la musique est formidable. Birdman se forme sur un plan séquence de 2 heures, le film n'a aucune coupure visible même si les plans séquences ont habilement été montés pour que la coupure ne soit pas remarquable. Michael Keaton est saisissant et touche vers son meilleur rôle. Birdman rejoint le top des meilleurs films et rentre dans l'histoire du cinéma tant sa réalisation est parfaite
    yohanaltec
    yohanaltec

    97 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 mars 2015
    Inarritu signe un film excellent. Le film donne l'impression d'être un plan séquence. L'histoire est génial, ou le personnage principal est à la fois drôle et un peu taré sur les bords. Michael Keaton joue sûrement le meilleur rôle de sa carrière. Edward Norton est aussi génial, lui aussi, et il joue le meilleur personnage du film. Oscar du meilleur film bien mérité.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 064 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2015
    J'attendais beaucoup le Birdman d'Inarritu, faut dire que ce mec est associé à l'un de mes premiers souvenirs de cinéphile au cinéma avec Babel qui m'avait mis une claque (même si maintenant je préfère 21 grammes), il m'avait cependant déçu avec Biutiful dont je n'ai quasiment aucun souvenir, contrairement à ses trois premiers films. Et là, il renoue avec une réussite artistique totale !

    Et tout comme the smell of us, l'autre très bon film de ce début d'année 2015, il y a une impression de chaos constante ! Cependant je n'ose pas imaginer la différence sur le tournage entre les deux films, le chaos total pour le film de Clark et une précision millimétrique pour le film d'Inarritu.

    Bon je cherche des trucs pour chipoter et en gros, j'en aurai voulu plus... peut-être une fin encore plus énorme...

    Je craignais que depuis qu'Inarritu ait viré son scénariste, il n'arrive plus à atteindre ce niveau de précision dans les personnages qu'il avait pu avoir par le passé que l'on ne retrouvait pas dans Biutiful. Là c'est clairement la preuve qu'il n'a pas besoin d'Arriaga pour faire du cinéma et du très bon cinéma. Parce que là, outre cette impression de chaos constante, renforcée par ce film composé uniquement de plans séquences dantesques, il n'y a, il me semble de coupure franche qu'à deux reprises et c'est justifié scénaristiquement, tout le reste n'est en gros, visuellement qu'un plan séquence mélangeant les temporalités, où tous les personnages se croisent dans ce théâtre en permanence, d'où cette impression de fourmilière où il y a du monde partout, tout le temps, en constante ébullition !

    Tous les personnages arrivent à être intéressants, alors j'ai une tendresse particulière pour Norton et Stone, mais les autres ne sont pas en reste. En fait Norton, tout comme pour Keaton, ça fait directement écho à sa propre vie, mais il me fait tellement penser à moi ! Et j'adore la relation qu'il avec Stone...

    Le film n'est jamais explicite, il ne va jamais venir raconter les choses avec des gros souliers, tout est traité, dilué dans ce chaos, hollywood, broadway, la critique, la célébrité, l'amour, la paternité, le fait d'être un has been, d'avoir ou du non talent... et surtout le "cinéma" de super héros...

    Parce que finalement, c'est un peu le film qu'il faut pour clore cette mode du film de super héros ! Il referme la boucle avec Keaton, tout a été dit... On peut passer à autre chose.

    Je pourrai éventuellement reprocher que le film ne m'a pas forcément autant touché que Babel ou 21 grammes, si ce n'est au travers du personnage de Stone ou de Norton, qui ne sont pas réellement les personnages principaux du film. Après le personnage de Keaton est assez jouissif, surtout lorsqu'il "craque" littéralement son slip.

    Un beau bordel, toujours très juste dans ce que ressentent les personnages, mais surtout dans ce qu'il dit et ce qu'il dénonce en filigrane... Puisque, après le succès de Birdman, les portes d'Hollywood s'ouvrent à nouveau pour Keaton... Hypocrisie quand tu nous tiens...
    Elisabeth G.
    Elisabeth G.

    183 abonnés 1 084 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 mars 2015
    Je suis complètement passée à côté de ce film auto-satisfait qui crache dans la soupe et fait des effets de manche pompeux. Restent les acteurs.
    Une critique plus détaillée et d'autres sur
    Benjamin A
    Benjamin A

    711 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 février 2015
    Après avoir incarné "Birdman", un célèbre super-héros qui lui aura permis d'acquérir gloire et notoriété, l'acteur déchu Riggan Thomson s'interroge sur son rôle d'acteur et décide de monter une pièce de théâtre à Broadway.

    Dès l'ouverture du film, Iñárritu nous immerge dans la vie de ce personnage et plus précisément au cœur de sa pièce de théâtre où les problèmes sont de plus en plus nombreux. Interprète en proie à des doutes intérieurs, se questionnant sur le véritable boulot d'acteur et entendant la voix de son ancien personnage de super-héros lui disant que c'était une connerie d'avoir renoncé à ce rôle en or. Peu à peu Iñárritu met en place une brochette de personnages, plus ou moins consistants, autour de lui, allant d'un acteur égocentrique et imprévisible à une fille terre-à-terre, symbole de sa génération et consciente de l'absence de son père lors de sa jeunesse.

    Avec Iñárritu, à peu près tout le monde en prend pour son grade, allant des spectateurs qui sont juste devenus consommateurs de gros effets spéciaux à Hollywood qui les satisfaits avec facilité et sans talent en passant par les critiques ou les acteurs souhaitant se redonner une crédibilité artistique. Tout y passe, de l'alcoolisme ou la solitude à la figure du père absent et l'égo de star. C'est assez vite qu'Iñárritu pose toute cette critique et on en vient à l'un des premiers problèmes du film, à savoir que finalement si c'est parfois intéressant et/ou pertinent (notamment vis-à-vis des critiques), c'est rarement profond et assez vite le film se concentre sur la torture intérieure de Michael Keaton (très bon soit dit en passant) et finalement ça en devient trop long, parfois excessif et répétitif avec quelques facilités. De même que c'est parfois un peu trop démonstratif, avec l'impression d'un réalisateur attaquant (et méprisant) des cibles plutôt faciles (hollywood, les super-héros...) en se considérant lui-même au-dessus du lot.

    Pourtant, tout commence de la plus belle des manières avec cette impression, comme Hitchcock avec "La Corde", de tourner son film en un seul et unique plan-séquence. Le début est ingénieux et cette technique avec une caméra constamment en mouvement, nous permettant de passer d'un personnage à un autre en ayant l'impression d'être à leurs côtés au cœur des coulisses de Broadway (bénéficiant d'un beau jeu de lumières et d'une belle photo), est aussi prenante que fascinante. Mais c'est là aussi que cette technique montre ses limites, Iñárritu, à mes yeux, se repose un peu trop sur cet artifice qui perd peu à peu de son intérêt plus on avance dans le récit et finalement son film ne m'a pas vraiment proposé de réflexions, ni d'émotion ou même une atmosphère vraiment folle qui aurait été à l'image de son personnage principal.

    Finalement c'est une déception pour ce film si prometteur. Là où Iñárritu se montre brillant, à l'image de sa réalisation ou de sa direction d'acteurs, il peine à vraiment tirer le meilleur des sujets qu'il aborde, tout en commettant quelques maladresses... Dommage.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 février 2015
    Quel chef-d’œuvre ce Birdman !

    Les acteurs(mention spéciale à Keaton et à Norton qui sont juste bluffants,mais aussi à Emma Stone et à Zach Galifianakis qui tiennent ici surement leurs meilleurs rôles ),la BO,le rythme,les dialogues,la
    réalisation..... tout est parfait

    Ce film est une grande critique de ce qu'est devenu Hollywood, a savoir une machine à blockbuster ,mais c'est aussi un plan séquence de 2 heures où humour,émotion,désespoir et espoir s'enchainent et qui se termine sur une fin renversante !

    Ce film mérite plus que des oscars !

    Bref à voir absolument ! 5/5
    Gautier G
    Gautier G

    12 abonnés 147 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 février 2015
    Extrêmement déçu, j'attendais tellement de ce film et du coup probablement trop! Après les très très bons Babel, 21 grams et Biutiful, j'avais hate de voir Birdman mais au final cela s'est transformé en grosse déception...2h d'ennui (bien que j'ai saisi le sens du film). Ce n'est tout simplement pas intéressant... film destiné aux grands amateurs de cinéma mais qui se veut pompeux à souhait...et qui s'avère au final plutôt creux. Dommage que les critiques en fasse un grand film alors que ce n'en est pas un. Je redonnerai qd même une chance à ce réalisateur talentueux qui ne m'avait pas déçu auparavant!
    WardStradlater
    WardStradlater

    53 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 20 février 2015
    Monté comme un long plan-séquence, "Birdman" est un cas d'école classique de la mise en abîme. Film parlant du théâtre, et théâtre dans le théâtre. À des années-lumière des "Caves du Vatican" de Gide, "Birdman" se veut être critique. Critique d'Hollywood, critique des critiques, critique de la société du spectacle, des vanités de la célébrité et ainsi de suite. Il pousse même le vice jusqu'à s'interroger de l'utilité même du théâtre et du cinéma!

    Mais sous cet emballage du montage technique et du pseudo-critique (on invoquera même le nom de Roland Barthes!) se cache une coquille vide de sens. Tablant sur la surenchère de l'humour infantile et adulescent, avec des thématiques constamment sexuelles et grotesques, des longueurs et des répétitions ennuyantes.

    Si la 1ere lecture semble se porter sur un film critique de l'industrie, une 2de lecture montre tout l'inverse. Les questionnements et les préoccupations de ces "artistes" d'Hollywood sautent aux yeux. Complètement déconnectés des réalités, nombrilistes, et méprisant tout ceux qui décodent leur hypocrisie. Ainsi, la critique Tabitha est décrite péjorativement tandis que son discours est criant de sincérité et de justesse.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 28 février 2015
    Pénible, inesthétique, prétentieux... Hollywood se regarde le nombril. Deux heures qui m'ont paru durer cinq. Les acteurs jouaient certainement comme on le demandait la mise en scène, mais pour moi, c'était du cabotinage hystérique, du surjeu permanent.
    ffred
    ffred

    1 696 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 février 2015
    Trois chefs d'oeuvres, un ratage. Voilà ce qui était, pour moi, la filmographie de Alejandro Gonzales Iñarritu jusqu'ici. Je n'avais pas du tout aimé Biutiful, espérant alors que ce ne fut qu'un accident de parcours. Heureusement, cela a l'air d'être le cas. Je craignais pourtant beaucoup de ce Birdman. De part son sujet, mais aussi de son casting hétéroclite, acteurs has been et/ou vraiment pas estampillés « film d'auteur ». Dès les premières images, le doute s'envole. Non seulement, j'ai accroché d'entrée au personnage de Riggan, mais aussi à l'interprétation de Michael Keaton, que je n'ai jamais trop apprécié, qui est étonnant tout le long du film (mon nouveau favori pour les Oscar), ou encore à l'ambiance particulière, légèrement fantastique, ou à la technique. On avait déjà entendu parlé de ce fameux vrai-faux plan séquence de deux heures. Certes, on a déjà vu ça ailleurs, mais là franchement ça m'a scotché. On voit très peu les raccords, personnellement je n'en ai vu qu'un seul de flagrant. Le montage est juste parfait, tout comme le travail sur la photo et sur le son. On suit les personnages d'une pièce à l'autre, parfois dans la rue ou sur le toit, parcourant les longs et étroits couloirs du théâtre sur un rythme toujours soutenu et haletant, une nouvelle surprise ou un nouveau rebondissement attendant derrière chaque porte. Ils sont tous interprétés par des acteurs de talent, qu'on ne s’attend pas, pour la plupart à voir chez le réalisateur. Seule Naomi Watts avait déjà tourné pour lui (21 grammes). Le rôle est ici moindre, même si elle est comme toujours impeccable. Comme d'ailleurs tout le reste du casting. Edward Norton et Emma Stone sont eux aussi surprenants (et nommés en seconds rôles aux Oscar). On retrouve donc aussi, venus d'horizons différents, Zach Galifianakis (Very bad trip), Andre Riseborough (Oblivion, Shadow Dancer) ou Amy Ryan (Gone baby gone, Green Zone), tous très convaincants. Le scénario est aussi travaillé et recherché que la mise en scène, qui elle, est virtuose. C'est fluide et dense à la fois, c'est profond, c'est léger, c'est drôle, c'est grinçant, c’est cynique, c'est émouvant. Une des plus belles mises en abime du métier d'acteur que l'on ait vu depuis très longtemps. Birdman est donc le film le plus excitant et le plus intéressant que j'ai eu l'occasion de voir ces dernières années. C'est aussi réussi sur la forme que sur le fond. Iñarritu se rappelle donc à notre bon souvenir et nous offre donc un vrai moment de bonheur, intelligent et jubilatoire, bref un nouveau chef d'oeuvre. Son film nous donne autant envie de continuer d'aller au cinéma que d'aller au théâtre. C'est juste brillant.
    Julien D
    Julien D

    1 197 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 février 2015
    Aux antipodes de la construction éclatée des films choraux qui l’ont fait connaitre, le plan-séquence sur lequel se construit le nouveau film d’Alejandro González Iñárritu est un nouveau modèle de narration puisqu’il réussit à condenser en près de deux heures un récit s’étendant sur 48 heures sans le moindre cut soit visible à l’écran. Dans ce plan-séquence elliptique donc, le rapport à la création artistique et le besoin d’être reconnu est magnifiquement retranscris par le parcours de cette ancienne star dans un rôle de super-héros en pleine reconversion, avec à la fois humour et gravité. Les interprétations des acteurs, et en particulier de Mickael Keaton et Edward Norton qui jouent des rôles calqués sur leur propre carrière, donnent au mordant des dialogues et aux névroses de leurs personnages une profondeur et en font une image très juste de l’humanité. Pure réussite formelle et scénario d’une subtilité folle, Birdman est un chef d’œuvre, notamment de par son lyrisme et sa mise en abyme du microcosme artistique new-yorkais et ses rapports à la grosse machine hollywoodienne, mais aussi dans ce sens où il est incontestablement le film le plus ambitieux et le plus créatif que le cinéma américain nous ait offert depuis trop longtemps.
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