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    Birdman
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    Nitquen57
    Nitquen57

    22 abonnés 348 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 février 2015
    Quadruplement oscarisé, dont Oscar du meilleur film et de la meilleure réalisation, et avec un pitch aussi intéressant, il fallait que j'aille voir Birdman.

    Depuis de nombreuses années, on sait que l'académie des Oscars a tendance à surcoter certains films, leur attribuant des récompenses multiples pour des critères que nous, pauvres spectateurs, ne pouvons comprendre.

    Et en l'occurence, je suis gavé...

    Je suis gavé de plaisir, car Birdman est juste une merveille, et je ne sais pas par quoi commencer tellement le film est fort sur de nombreux points. C'est touchant, drôle, en accord avec l'actualité, ça délivre des messages, et dieu que c'est bien foutu.

    Commençons par cela. Je ne vais pas spoil ici, mais il y a une technique employée dans ce long-métrage qui est absolument géniale, tout est très propre, les subtilités passent presque inaperçues, et on prend donc un pied monstre à s'immerger mieux que jamais avec les différents protagonistes.

    Si on est aussi bien immergés, c'est pour plusieurs raisons, à commencer par des performances dingues. Cela fait très longtemps que je n'avais pas vu Edward Norton à l'écran, j'adore cet acteur et il me prouve encore une fois pourquoi tellement son personnage est fun, cynique et charismatique. La jeune Emma Stone n'a jamais aussi bien joué que dans ce rôle de camée sortant de désintox et Michael Keaton nous envoie pour le coup une prouesse en pleine face qu'on ne sera pas prét d'oublier.

    En effet, Birdman est un film sur la vie d'un homme. Offrant au passage un regard critique sur le fonctionnement d'Hollywood et les sacrifices que la vie de célébrité peut engrendrer, l'oeuvre permet à l'acteur d'exprimer toute une palette d'émotions qui nous permet d'être très vite en empathie avec les différentes facettes de sa personnalité, de suivre son ascension comme sa décadence à travers une flopée de péripéties tellement actuelles.

    Car oui, ce film est en raccord avec l'actualité, jouant même avec ce concept, mettant au grand jour toutes les tares qui gangrènent le 7ème art à k'heure actuelle. La presse prend des coups, les blockbusters prennent des coups et on se rends vite compte que nous sommes aussi spectateurs que Riggan Thomson pour assister à cela.

    Les messages sont multiples, les degrés de lecture sont multiples et Birdman est donc ce qu'on devrait voir plus souvent dans nos salles obscures. Une expérience cinématographique qui essaye des choses, que ce soit au niveau de la réalisation, du scénario ou de la musique. C'est la preuve vivante qu'on peut diffuser des messages intéressants au travers d'un exercice de style drôle et surtout très touchant.

    On peut bien évidemment pinailler quelque peu sur la scène finale, qu'importe, Birdman est un bijou.
    selenie
    selenie

    5 515 abonnés 6 034 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2015
    Un casting qui offrent des performances assez inouïes qui permettent à tous d'obtenir un de leur meilleur rôle ! L'autre gros point fort est la mise en scène, Inarritu use et abuse avec délectation d'une succession de plan-séquence inventif, tout en fluidité dans les coulisses du théâtre et les méandres des relations humaines. Malheureusement le scénario est un peu le point faible, une comédie dramatique, au surréalisme étonnant mais qui mène un peu nulle part. L'atmosphère et le style ne donne pas un film enjoué et particulièrement mouvementé ce qui peut laisser une partie des spectateurs insensibles au film. Il n'en demeure pas moins que la valeur intrinsèque du long métrage ne fait aucun doute.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    695 abonnés 1 433 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 mars 2015
    Venant d'être oscarisé, j'avais envie de découvrir ce film avec Michael Keaton et j'avoue être un peu perplexe.
    Certes les acteurs sont très bons et la réalisation exceptionnelle avec le plus long plan-séquence de l'histoire du cinéma, plongeant véritablement le spectateur au coeur de l'action (c'est bien le but d'un plan-séquence d'ailleurs, créer un côté immersif)
    Certaines scènes sont croustillantes mais ce n'est pas vraiment une oeuvre grand public je trouve, ce film est un voyage complexe et narcissique dans le cerveau tourmenté d'un acteur qui a été et qui n'est plus mais qui tente tout de même de continuer à être !
    Certes le message philosophique est clair et, un peu comme dans MAPS TO THE STARS, on part dans l'envers du décor des stars américaines pour se rendre compte que le graal de la célébrité s'accompagne souvent de névroses terribles !
    Bref, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais ce style de film ne me transporte pas assez dans les diverses émotions que je recherche dans les salles obscures.
    vidalger
    vidalger

    297 abonnés 1 229 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 mars 2015
    On était resté sur les chefs-d'œuvre d'Inarritu que sont Babel et 21 grammes, on a donc couru voir un film auréolé de la gloire récente de quatre Oscars et couvert d'éloges par la "critique unanime". Et la déception est à la hauteur de nos attentes! Au delà de la performance technique du faux plan-séquence de deux heures dont tout le monde se gargarise, mais qui ne donne aucun répit au spectateur, on a vu un énième film nombriliste du monde du cinéma. L'histoire patine à plusieurs endroits et les rebondissements font parfois penser à un interminable feuilleton de pantomime. Quelques scènes drôles cependant, perdues au milieu d'un océan d'ennui, ne sauvent pas ce film que l'on oubliera assez vite. Jeu d'acteurs sans finesse.
    Sebi Spilbeurg
    Sebi Spilbeurg

    75 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 mars 2015
    Un an après Alfonso Cuarón et son Gravity, voici un nouveau réalisateur mexicain, Alenjandro González Iñárritu (21 Grammes, Babel), qui a l’honneur d’obtenir l’Oscar du Meilleur réalisateur (en plus d’autres récompenses dont celle du Meilleur film). Le long-métrage qui a fait l’objet d’un tel engouement de la part de l’Académie : Birdman, un titre qui fait pensait à un nouveau super-hero movie façon hollywoodienne, mais qui finalement se révèle être à mille lieux de ce genre de divertissement et même des films en général. Un projet pour le moins atypique qui, disons-le d’entrée, va marquer sans l’ombre d’un doute l’année 2015 pour ne pas dire la décennie !

    Quatre ans après Biutiful, le cinéaste nous revient donc avec un long-métrage qui s’inspire de la nouvelle intitulée Parlez-moi d’amour de Raymond Carver, avec laquelle il décide de nous dresser un tableau du showbiz. L’occasion pour lui de révéler ce qui se passe dans les coulisses d’un univers que beaucoup idolâtrent alors que rien n’est vraiment rose dans la vie des comédiens et consorts : problèmes familiaux, mésententes entre collègues, égocentrisme pur et dur, à la recherche DU rôle et donc DU succès, sexe et drogue, les coups durs face aux critiques, le concept des suites et remakes hollywoodiens… tant de thématiques que le cinéma, les séries, la littérature et d’autres supports culturels ont déjà traité x fois. Autant dire que sur ce point, Birdman n’avait pas grand-chose de bien original à nous présenter, si ce n’est l’énième parcours d’un acteur en perdition en passant par les éternelles séquences tire-larmes pour montrer son inévitable rédemption. Mais c’était sans compter sur les scénaristes du film (dont fait partie le réalisateur lui-même) et les interprètes participant à l’aventure.

    La réussite scénaristique du film, Birdman la doit notamment à son aspect comique à la limite du fantastique. En effet, Iñárritu, pour son portrait d’un comédien en quête de gloire, décide de ne pas dramatiser totalement son histoire en préférant mettre en avant le manque de tabou entre des personnages hauts en couleurs, promesse de répliques piquantes et de situations rocambolesques : spoiler: un comédien ayant une érection sur scène, ce dernier se battant en slip avec le héros devant la machine à café, celui-ci se retrouvant en petite tenue en plein Time Square
    … l’apothéose étant atteinte quand le personnage principal se retrouve hanté par son rôle de super-héros, croyant qu’il possède lui-même des pouvoirs télékinésistes. En clair, c’est Californication, sans la vulgarité et avec beaucoup plus de goût, de maîtrise, de classe et de qualité d’écriture. Et ce sans oublier les moments intimistes qui viennent parfaire ces protagonistes déjantés tout en leur donnant une âme, un véritable intérêt qui permet de s’attacher à eux malgré le côté tête-à-claques de certains. Un immense régal qui ne baisse jamais question rythme, sauf peut-être sur la fin qui traîne un chouïa la patte ( spoiler: le passage à l’hôpital est
    , par exemple, de trop à mon goût).

    Autre gros point fort de Birdman : son casting. Une réunion de superbes comédiens, certains d’entre eux repoussant une fois de plus les limites de leur talent (Edward Furlong), d’autres montrant qu’ils en ont quand ils sont en compagnie d’un réalisateur sachant les diriger convenablement (Naomi Watts), en passant par ceux qui n’ont plus rien à prouver (Emma Stone, Zach Galifianakis). Mais la palme, bien évidemment, revient à Michael Keaton, acteur hors pair trop peu vu qui trouve ici le meilleur rôle de sa carrière avec cette mise en abyme (voulue ? le comédien semble le nier lors des interviews) de sa filmographie : un acteur qui a connu la gloire auprès du grand public avec un rôle de super-héros (Birdman faisant écho à Batman, Keaton ayant joué le Chevalier Noir dans les films de Tim Burton) et qui n’a, par la suite, plus vraiment fait parler de lui. Naturel et conviction sont au rendez-vous, nous permettant d’avoir sur un plateau d’argent un personnage diablement attachant et charismatique. Une véritable tête d’affiche qui, honnêtement, aurait largement mérité l’Oscar du Meilleur acteur 2015 !

    Mais la grande force de Birdman provient également de la mise en scène d’Alenjandro González Iñárritu, qui présente son long-métrage tel un unique plan-séquence. Bon, ce n’est pas totalement vrai, étant donné que le film propose certains travellings dans des couloirs et plans du ciel en accéléré servant de transitions aux scènes (elles, véritablement tournées en plan-séquence). Mais l’illusion est bien là et offre à l’ensemble une envergure titanesque : une caméra aux mouvements incroyablement fluides qui suit au plus près les personnages et ce malgré des décors à l’allure étriquée, le tout rehaussé par le magnifique sens de l’image d’Emmanuel Lubezki qui donne à chaque plan un réalisme certain. Cela permet également au spectateur de se rendre compte du défi de l’entreprise, notamment en ce qui concerne la direction des acteurs qui doivent, du coup, agir et répliquer au bon moment tout en se mouvant dans un décor malléable à souhait ( spoiler: la chute du spot, les séquences en pleine rue
    …). Un choix de mise en scène à la limite du théâtre qui fait donc preuve d’une maîtrise d’orfèvres et d’une interprétation aux petits oignons de la part des acteurs.

    Alenjandro González Iñárritu a vu grand pour son Birdman, il en livre tout bonnement un très grand film. Un véritable bijou cinématographique sans doute un peu longuet sur la fin mais qui mérite amplement ses Oscars, se présentant tel un délice d’écriture, de distribution et de mise en scène. Comme quoi, le Mexique a le vent en poupe ces dernières années, avec ces réalisateurs de talent ! Il nous tarde déjà de voir ce qu’Iñárritu nous réserve avec son projet intitulé The Revenant, un western avec Leonardo DiCaprio.
    landofshit0
    landofshit0

    253 abonnés 1 745 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 février 2015
    Jusqu'ici le cinéma d'Alejandro González Iñárritu était tourné vers le drame,avec birdman il change de registre puisqu'il s'essaie à la comédie. Ce qui demande un autre ton et une autre façon de faire les choses,car si Iñárritu possède la rythmique liée du drame il n'a pas vraiment celle de la comédie. Les meilleurs passages du film sont ceux ou les personnages sombre dans leur abime,ces instants sont forts et emportent instantanément ce qui n'est pas vraiment le cas avec le coté comique du métrage. Les gags sont quelques peu trop faciles,ils manquent d'originalité et d'écriture comique. Pour un résultat qui amuse plus qu'il ne fait rire.
    Micheal Keaton fait parti de cette catégorie d'acteurs qui ne marquent pas les esprits. Si cette catégorie d'acteurs sont bien présent dans les productions (souvent débiles il faut bien le reconnaitre), ils jouent sans convictions et au final il ne reste absolument rien du jeu d'acteur. Keaton faisait parti de cette case jusqu'à ce film,car il faut avouer qu'ici il est simplement formidable,bien plus que son personnage. Enfin est ce la performance de Keaton qu'il faut saluer ou celle d'Iñárritu qui a sut utiliser son acteur en lui donnant la bonne direction à suivre. Toujours est il que Keaton marque cette fois ci l'écran et l'esprit.
    Visuellement le film est soigné,l'image est belle, le choix de suivre les personnages en forme de long plan séquence ressemble tout de même plus à un exercice de style qu'a une réelle nécessitée scénaristique. Bridman est certes plaisant à suivre mais il est loin d’être parfait d'un bout à l'autre.
    Nicolas V
    Nicolas V

    67 abonnés 1 283 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2015
    le film traite de l’ego démesuré des acteurs; que ce soit au théâtre ( joué par Edward Norton ) ou au cinéma, avec un Michael Keaton excellent en personnage dépressif en quête de reconnaissance.
    le style du réalisateur de Babel est très présent. tout le film est filmé en un long et seul plan séquence ( raccordé subtilement de temps à autres ) et le film n'est qu'une suite de dialogues. Ne cherchez pas l'action : il n'yen a pas ! ne vous fiez pas à la bande annonce commerciale ( pardon : pléonasme ).
    pourquoi aller voir Birdman : pour le retour du génial et charismatique Monsieur Keaton ( trop rare sur les grands écrans ), pour le sujet traité avec brio. Birdman est aussi un film très bien réalisé. La bande sonore est un régal, les dialogues sont justes, les acteurs : géniaux.Peut etre une fin un peu faiblarde mais sinom : incontestablement , Birdman est un grand film.
    mem94mem
    mem94mem

    95 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 mars 2015
    Broadway et son petit monde, voilà comment on pourrait résumer le film. Les acteurs sont egocentriques, se muent dans un espace confiné pour s'auto-célébrer s'aimer, se détester. Edward Norton et Naomi Watts sauvent la mise, mais Michael Keaton est complètement à côté de la plaque, extrêmement mauvais malgré la direction d'Inarritu. Son personnage, le film ne décollent jamais, comment peut-il incarner Birdman ? Le scénario tourne en rond et se répète. Certes la mise en scène et la caméra sont virtuoses, mais le film est une série de saynètes qui poussent le spectateur dans un ennui incomprable. Je ne suis jamais rentré dans le film, aucune identification possible avec ces autochtones broadwayens. La musique est d'une lourdeur sans pareille dès le générique avec des tambours tonitruants. Vous dire que la fin est catastrophique serait un pléonasme. Alexandro Gonzales Inarritu change ici radicalement de style de film, pour le pire.
    Thomas L
    Thomas L

    22 abonnés 61 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 avril 2015
    Birdman est un pur bijou de mise en scène qui fait la part belle aux (faux) plans séquences (qui est ma technique cinématographique fétiche). A vous de deviner où sont les coupes !

    Mais au delà de la maestria d’Innaritu (21 Grammes, Babel), Birdman c’est aussi un casting détonant, de Michael Keaton en acteur sur le déclin (on pense forcement aux Batman de Tim Burton, il aurait mérité l’Oscar du Meilleur Acteur) à Edward Norton, en passant par Emma Stone et Naomi Watts, tous sont au sommet de leur art !

    Premier gros coup de coeur de cette année 2015, Birdman marquera à coup sûr cette décennie
    Videorama
    Videorama

    22 abonnés 109 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2015
    Oscar amplement mérité! Le traitement est très original, le montage subtil, les acteurs impeccables, Michael Keaton est tête dans son rôle le plus marquant depuis Batman, choix logique et payant d'Inarritu, tant on peut faire le parallèle entre sa vrai vie et le film. Le film envoi beaucoup de messages sur l’industrie du cinéma, l'ego, les choix important qui déterminent nos vie. Un vrai plaisir!!!
    greg270582
    greg270582

    24 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mars 2015
    un acteur rater prit dans sa folie et sa nostalgie, le scénario est déjà moyen. Je n'ai pas trouvé ça ennuyant mais ça manquait cruellement de peps, ça mérite pas d'oscars ou de golden globe
    Loïck G.
    Loïck G.

    297 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2015
    Il faut pouvoir se défaire du triomphe de ce film aux Oscars pour l’appréhender comme un film normal qu’il n’est pas. Sous les apparences d’une histoire qui se répète autour de l’homme en quête de sa propre identité, Alejandro González Iñárritu élabore l’aventure de toute une vie, dans une parabole artistique empruntée à la nouvelle de Carver « Parlez-moi d’amour ». Mais le cinéaste va bien au-delà en reprenant le thème de l’homme oiseau qui fit le succès de ce comédien aujourd’hui sur le déclin et qui tente de se rattraper sur la scène de Broadway. De cette paire d’ailes dont il voudrait se séparer pour voler plus librement, Michael Keaton donne le sens de ce film en s’interrogeant sur sa condition médiocre d’acteur triste et égoïste. Avec à ses côtés Edward Norton remarquable.
    Pour en savoir plus
    Torrance1980
    Torrance1980

    15 abonnés 109 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2015
    « Birdman », l’un des grands favoris de la prochaine cérémonie des Oscars, signe le retour au cinéma du réalisateur mexicain, Alejandro Gonzalez Inarritu. Après une trilogie à la narration innovante (« Amour Chienne », « 21 grammes », « Babel ») récompensée à de nombreuses reprises et un film cannois (« Biutiful »), Innaritu bouleverse une nouvelle fois les salles obscures avec cette fresque fantasmée sur la question du soi et du sens de la vie, thème cher au réalisateur.
    « Birdman » est un long plan séquence de 2 H, étirant au maximum l’intensité de ses scènes à travers une mise en scène audacieuse et virtuose d’Innaritu. Foutraque et complètement halluciné, ce spectacle fantasmagorique provoque une rupture dans la temporalité au cinéma. Artificialité et effets frivoles sont exploités afin de donner une imagerie intemporelle et une dimension irréelle à cette longue odyssée de l’identification. Ce personnage à l’hétérogénéité schizophrénique, à la recherche de la personnification et d’une inéluctable volonté de s’imposer comme une unicité, échappe lui aussi, à toute réalité. « Birdman » se place alors comme étant un film sans réel identité, voyageant constamment entre l’illusion et la réalité, sans jamais prendre de parti pris. La critique et la vision réaliste, quelque peu sarcastique du monde du spectacle et de la célébrité constituent, elles aussi, une dichotomie parfaite entre sa superficialité et sa cruauté symbolique. A travers la pièce de théâtre mise en scène par Reegan (Michael Keaton), on ressent un certain émoi poétique, tout en déformant la réalité, créant un parallèle, une cohésion avec sa vie, jusqu’au coup de théâtre final, qui opère comme une collision entre les deux. Une grande force du film est d’ailleurs, d’arriver à amonceler une pléiade de thèmes et de les entrecroiser avec cohérence, arrivant à les parcourir chacun avec une certaine réussite. Le scénario, bien que classique, est écrit intelligemment, créant une véritable symbiose entre ces thèmes. Mêlant humour subtil de part certaines des situations, émotions à travers les enjeux dramatiques et le personnage principal (Keaton, absolument génial), artiste dingo-dépressif tiraillé entre son rôle de père et son rôle de star déchue, le tout orchestré par un thème musical (assemblage de percussion et de musique classique) terriblement prenant, et vous obtenez le meilleur film de ce début d’année. Sans dénigrer son côté scénaristique « Birdman » est avant tout une claque visuelle et technique, ce n’est pas un film grand publique, quoique peu « main Stream » à certains moments (les relations entre les personnages sont parfois un peu trop caricaturistes, gavées de bon sentiments enfantins), et je vous conseille vivement d’aller le voir rien que pour l’expérience cinématographique. Un grand film !!!
    dougray
    dougray

    213 abonnés 1 904 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 mars 2016
    Dès le premier plan, spoiler: qui voit un Michael Keaton lévitant en slip avec une voix off oppressante balançant toute son aigreur
    , on sait que "Birdman" ne sera pas un film comme un autre et qu’un certain effort d’adaptation sera sans doute nécessaire pour ne pas être laissé sur le bord de la route. Ce sentiment est rapidement confirmé par la caméra qui suit le héros de sa loge à le scène du théâtre ou il répète sa future pièce, puis, à nouveau jusqu’à sa loge, sans jamais tenter une coupe… et ainsi de suite jusqu'à la fin du film ! Car "Birdman" est une expérience sensorielle à travers laquelle son réalisateur Alejandro Gonzales Inarritu innove en inventant le faux plan-séquence assumé. En effet, personne ne se laissera abuser par la réalité du plan séquence, ne serait-ce qu’en raison de certaines scènes truffées d’effets spéciaux ou, tout simplement, de son impossibilité matérielle par moment. Pour autant, le réalisateur ne tente pas de faire de l’esbroufe gratuite puisque sa mise en scène s’avère être, non seulement, un plus non négligeable qui insuffle un rythme insoupçonné au récit mais, elle permet, également, d’immerger le spectateur comme rarement dans les coulisses du théâtre et, plus généralement, du monde du spectacle. "Birdman" se pose, en effet, comme une réflexion sur le métier d’acteur à travers la tentative de come-back d’une ex-star, connue pour avoir incarné un légendaire super-héros dans une franchise à succès et qui veut se payer une respectabilité artistique en adaptant une pièce de Raymond Carver. Et quelle grandiose idée d’avoir confié ce rôle de névrosé à Micheal Keaton, dont la carrière est un écho à celle de son personnage (Birdman n’est rien d’autre qu’une déclinaison de Batman qu’il incarna à deux reprises, à une époque où les super-héros avaient moins la côte qu’aujourd’hui) et qui a profité de ce film pour s’imposer comme acteur arty. Il y a un peu de "The Wrestler" (avec Mickey Rourke) dans cette interprétation épatante de lucidité lui-même. Keaton n’est pas le seul acteur du film à bénéficier de ce traitement, qui s’applique, également, à Edward Norton (en acteur génial victime de son caractère qui se fait virer des projets auxquels il participe) ou encore Naomie Watts dont la scène de baiser lesbien n’est pas sans rappeler "Mulholland Drive". Ce pouvoir d’évocation, sans grand équivalent sur grand écran, participe, bien évidemment, à l’immersion du spectateur, surtout pour les cinéphiles qui carburent à ce genre de petites attentions. Mais "Birdman", ce n’est pas juste une mise en scène chiadée et des acteurs peu complaisants… c’est, également, un scénario atypique que, à travers les répétitions de cette pièce de théâtre, brasse pas mal de sujets… des plus ambitieux ( spoiler: les aspirations artistiques d’un acteur dit "populaire", le rôle de la critique et ses conséquences, l’articulation entre la vie d’artiste et la vie de famille…
    ) aux plus anecdotiques ( spoiler: la façon de monter une pièce et les tensions engendrées, les enjeux financiers, la critique de l’évolution du monde artistique qui marche à coup de buzzs débiles sur Twitter et qui préfère abreuver le public de film de super-héros que de sujets plus profonds…
    ), en conférant une touche d’onirisme à travers l’omniprésence de le voix off spoiler: qui s’avère être Birdman (et à travers lui, le démon intérieur du héros qui le pousse à aller vers la facilité plutôt que vers une voie plus arty qui lui parait contre-nature).
    On a, d’ailleurs, du mal à comprendre de quel côté se place Inarritu (populaire ou auteur), si tant est qu’il ait souhaité prendre position (le réalisateur ne s’intéresse pas tant aux choix que le héros devraient faire qu’aux choix qu’ils décident de faire… sans jugement, ni critique). Ce refus de prendre parti pour un genre de cinéma au détriment d’un autre vient, d’ailleurs, assez bien décrire le film, qui n’est pas assez austère pour être un vrai film d’auteur chiant mais pas non plus assez abordable pour être un film populaire grand public. L’équilibre est d’autant mieux trouvé que, sous ce vernis de réflexion auteuriste viennent se nicher des moments bien plus légers, voire franchement drôles et une galerie de seconds rôles formidables où se croisent stars bankables et acteurs moins connus (Emma Stone en fille un peu perdue, Zach Galifianakis en producteur inquiet, Lindsay Duncan en critique intransigeante…). Pour autant, "Birdman" a tendance à s’essouffler un peu lors de son dernier tiers. Le concept du faux plan-séquence commence à montrer ses limites, le propos se noircit au détriment de l’équilibre trouvé jusque-là, l’onirisme discret prend le pas sur le réalité, le rythme appesantit et, plus grave sans doute, on perd des personnages pourtant fantastiques dont le potentiel n’est finalement pas exploité spoiler: (à commencer par le personnage de la star capricieuse Mike Shiner, d’une intéressante complexité mais qui n’a pas droit à un final digne de ce nom)
    . La séquence finale vient, d’ailleurs, parfaitement résumer ce dernier tiers, spoiler: beaucoup trop métaphorique (le suicide raté sur scène qui se règle simplement avec un nouveau nez, le dernier plan qui voit la fille sourire en regardant le ciel où son père a visiblement trouvé sa voix…) au détriment de la crédibilité qui tenait jusque-là.
    Ce dernier tiers m’a malheureusement empêché d’être totalement emballé par ce "Birdman"... mais l’originalité du propos et la maestria de la mise en scène justifie pleinement son succès. On n’est pas passé loin du chef d’œuvre…
    andika
    andika

    94 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 avril 2015
    Il s'agit ici avant tout d'un film sur l'art et la création. La préparation de cette pièce de théâtre sur le scène de Brodway nous offre des moments tous plus invraisemblables les uns que les autres. Riggan, comédien de films de supers héros repentit tente de revenir sur le devant de la scène par la théâtre mais en a t-il la légitimité, en a t-il les capacités? Tout le film ne fait que poser ces questions de manière de plus en plus intense.
    Nous avons également droit à un aréopage de personnages tous plus barrés les uns que les autres, il faut dans ce cadre notamment souligner les performances d'Emma Stone et d'Edward Notrton qui nous permettent vraiment de voir des passages loufoques. Et bien entendu Micheal Keaton qui est tour à tour émouvant et inquiétant.
    Enfin, ce film interpelle son monde, Hollywood, les spectateurs, les critiques et mène à réfléchir. En effet, que voulons nous, que recherchons nous dans tous ces films, ces pièces de théâtre, ces œuvres d'art. Où commence le talent, l'art? Là où s'arrête le divertissement.
    Ce qui est pratique avec Birdman, c'est qu'on a le droit à l'art et au divertissement en même temps. 4 étoiles.
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