Birdman, je l'attendais celui là, bon sang que je l'attendais, le concept farfelue, le casting, le thème, le réalisateur, enfin tout était là pour que ce film soit une de mes plus grosses attentes, à tel point que je ne m'attendais à rien d'autre qu'un bon film, c'est vrai, quand j'ai eu fini de le voir, je me suis dit qu'au final je ne m'attendais à rien en particulier, j'ai pris le film comme il est venu d'où le faite qu'aucune déception quelconque n'a pointée le bout de son nez.
Je ne sais même pas par où commencer ni quoi dire, un manque d'inspiration peut être, mais j'essaye tout de même de sortir une critique propre et intéressante car ce film en vaut clairement le coup.
Il est pour le moment le meilleur film de l'année 2015, il en reste bien d'autres à voir c'est évident mais c'est pour l'instant le premier, faut dire que même avant de l'avoir vu je tablais déjà sur la note maximale, j'avais envie de lui mettre la meilleure note et je l'ai fait, alors est-ce objectif ou non je ne sais pas trop, je sais juste que ce film est fabuleux, et ce sur tous les plans.
Déjà pour commencer on va se pencher sur l'histoire, nous suivons alors Riggan Thomson, un acteur extrêmement connu pour avoir porté le rôle du super héros Birdman dans une trilogie éponyme, ayant prit conscience que jouer les super héros dans des films à gros budgets n'a rien d'un exploit et que la sensation d'être un véritable acteur a disparu, il décide d’abandonner cette voie et de partir sur quelque chose où il se sentira vraiment acteur et non un vulgaire produit qui sert uniquement à amasser du pognon.
Pour cela il se lance dans la préparation d'une pièce de théâtre qui prendra vie à Broadway, le projet est casse gueule car son créateur est plongé entre différentes confrontations, entre sa fille rebelle, son ex femme, un des comédiens de la troupes qui cherche à tout prix la perfection quitte à en devenir pénible, son public qui ne demande qu'une chose, retrouver Birdman, et la plus grande de toutes les confrontations, lui. Il a tellement été adulé pour son personnage de Birdman, il est tellement réputé pour ça qu'il a fini par devenir Birdman, il tente de le combattre en imposant sa vision de "l'acteur", mais l'homme oiseaux lui prend la tête, la plupart du temps en voix off, il lui rabâche qu'il aurait du jouer "Birdman 4" et continuer à empocher du fric avec des films ultra rentables au scénario bidon.
Tout le film repose là dessus, qu'est ce qu'un acteur ? Et quelle est la différence entre un "acteur" et une "célébrité" ?
Au final il n'y a pas vraiment d'histoire précise, il est difficile de résumer ce film, c'est plus une réflexion sur un métier, et surtout une passion, tout dans ce projet n'est que prétexte pour proposer une réflexion autour d'un homme qui rêve d'être connu pour un vrai rôle, une vraie performance et non pour avoir porté des ailes et avoir balancé des missiles sur des méchants. Je trouve moi même que les blockbusters aussi divertissant soit-ils ne sont pas des "œuvres", ce n'est pas du "cinéma" pour moi, c'est juste un moyen de rapporter du fric. Et je le répète j'aime pas mal de films à gros budgets mais je préfère largement un film porté par une performance d'acteur, ça ne me plait pas de voir des grands acteurs perdre leur temps dans un film où on ne demande que leur présence et non leur talent.
Et voilà pourquoi j'ai adoré la vision de Alejandro González Iñárritu, car il sait apporter un récit intéressant, qui fait réfléchir sur un des plus beaux métier du monde, tout en apportant une grosse touche de délire et d'humour, rien que le début du film nous annonce la couleur, il s'ouvre sur le personnage principal en slip qui l'évite assis dans une pièce, on sait dès le début que ça va être farfelue et génial à suivre.
En parlant de suivre, c'est une des choses que j'attendais le plus sur ce film, le fameux faux plan séquence, tout le film est construit en faux plan séquence, je m'explique pour ceux qui ne savent pas, un plan séquence consiste à faire une scène en une seule prise, sans aucune coupure, nombreux sont les réalisateurs à en faire, je pense de suite à Paul Thomas Anderson, mais d'autres comme les frères Dardenne ou bien sur Alfonso Cuaron s'en servent régulièrement. Je suis très friand de ce genre de scène car à chaque fois c'est un challenge et à mon sens une prouesse.
Mais Iñárritu renouvelle le tout en fabriquant tout son film sur ce principe, mais comme je le disais il s'agit d'un "faux" plan séquence, car il est évidement impossible de tourner un film de deux heures en plan séquence, donc grâce au numérique et à un montage habile Alejandro nous donne l’impression que durant toute l'aventure nous suivons les personnages en un seul et unique plan, ce qui est juste grandiose et brillamment imaginé.
De plus l'histoire est en quelque sorte un huis clos car nous passons la plupart de notre temps dans ce théâtre où l'ambiance est bien mouvementée, nous sortirons quelques fois dans la rue mais je pense qu'on peut clairement dire que ce film est un huis clos.
En parlant des moments où on sort du magnifique théâtre, la bande annonce pour ceux qui l'ont vu nous plonge à plusieurs reprises à un moment où nous découvrons plusieurs explosions et même un aigle mécanique géant, et bien dans le film là scène ne montre rien de plus, comme si tous les moments d'actions avaient étés foutu dans la bande annonce, pourquoi ? Je ne sais pas, pour attirer le public ? Je ne suis pas sur, le réalisateur montre bien avec son film qu'il ne cherche pas à proposer un blockbuster, je pense que la bande annonce est en faite montée de façon à ce qu'on est l’impression de voir un block, mais qu'au final il nous prend à revers avec un scénario très intelligent.
Pour compléter le niveau technique, outre une réalisation absolument fabuleuse et révolutionnaire, un montage brillant et des effets spéciaux assez bluffants on se tape une bande originale qui tabasse, j'avais le son à fond, c'est du pur bonheur d'entendre ces tambours qui explosent tout, ça donne un truc à l'ambiance, je ne saurais dire quoi, peut être une certaine tension ou tout simplement quelque chose de jouissif, en tout cas cette BO est juste énorme.
Pour ce qui est du casting maintenant, une des parties les plus importantes tout de même, nous avons donc en tête comme tout le monde le sait Michael Keaton, un choix du au hasard ou pas je n'en sait rien mais en tout cas c'est le choix parfait, on ne pouvait pas faire plus intelligent et logique j'ai envie de dire.
Car tout comme son personnage Keaton à joué un super héros il y'a plusieurs années, qui n'est autre que "Batman", et depuis il n'a rien fait de marquant, ou plutôt il n'a pratiquement rien joué de marquant, car des films comme "Jackie Brown" sont géniaux mais on ne les retiens pas pour Keaton, alors que les "Batman" de Tim Burton on les retiens en grande partie pour Keaton, en gros comme son personnage on lui colle l'étiquette d'un super héros et on ne lui laisse pas la chance de faire autre chose de plus marquant. Voilà pourquoi ce choix est d'une perfection évidente, et il n'a clairement pas volé sa nomination aux oscars, il mérite même de remporter le prix mais bon il n'est pas le seul et puis ça lui ferait pas de mal de le remporter. Au delà de ça, qu'il soit nominé ou non, ça n'enlève rien à sa prestation, il est impressionnant de vérité et se donne à fond dans ce rôle que personne d'autres ne pouvait porter, une prestation fascinante, ce qui n'empêche de reconnaître que ses collègues ne sont pas moins bons, que ce soit Edward Norton qui est possédé par son rôle de comédien possédé par son personnages (si la phrase a du sens, enfin quand on a vu le film), Naomi Watts qui avait déjà jouée pour le réalisateur dans "21 Grammes" est une fois de plus géniale, Emma Stone est surprenante, décidément elle ne cesse de tomber sur des bons rôles en ce moment, Andrea Riseborough est elle aussi très bonne, et Zach Galifianakis sort totalement de son rôle d'attardé dans "Very Bad Trip" pour offrir une très belle prestation sans exagération, je voulais aussi ajouter une chose à propos de Lindsay Duncan que je ne connaissais pas, elle ressemble comme deux gouttes d'eau à l'actrice française Anne Marivin, avec quelques tours au compteur en plus bien sur.
En gros le casting envoi du lourd, étonnant ? Naaa !
Alejandro González Iñárritu réalise donc une oeuvre unique et impressionnante sur un univers pas si exploité que ça au final, les films sur les acteurs ne sont pas si nombreux, et celui ci n'est pas un simple film sur un acteur mais il propose comme je l'ai répété péniblement je sais à de nombreuses reprises, mais il offre une réflexion intelligente et tellement vraie sur un monde qui se repose en grande partie sur la célébrité. Mais il ose pousser encore plus loin en filmant une femme critique qui écrit un mauvais papier sur une pièce qu'elle n'a même pas vue juste parce que le projet ne lui revient pas, et c'est tellement vrai, combien de fois ça arrive ça ? Impossible à dire mais je suis sur que ça arrive très souvent. Pareil pour l'agent du personnage de Riggan Thomson, un agent qui profite d'un accident violent de ce dernier pour remettre son acteur sur le devant de la scène, ils tabassent pas mal non plus les blockbusters notamment à travers une scène où on voit spider-man, un transformers et d'autres personnages célèbres, on entend aussi pas mal de noms d'acteurs comme Gosling ou Downey Jr., l'humour est bien présent, il ne faut pas l'oublier.
Bon bah je pense avoir fait le tour de ce petit bijou très inventif, sans jamais tomber dans la caricature ou dans le poussif Iñárritu et ses co-scénaristes nous livrent une critique piquante et réaliste d'un univers pas si honorable que ça.