L'OVNI sorti tout droit de Cronenberg's brain. C'est assez difficile en fait. Toutes les composantes pour faire un chef-d'oeuvre sont là, j'ai suivi le film avec passion en attendant, attendant, attendant... jusqu'aux crédits de fin... Tout ça pour dire que je n'ai pas tellement aimé. Pour commencer, et comme pour tout grand réalisateur (bien que je ne sois pas expert de la filmographie du monsieur), on ressens que ce film a une "patte" particulière. Les décors dont tous très mornes. Pas mornes dans le sens moche ou ennuyeux, mais mornes dans le sens extrêmement triste, ce qui est sans doute voulu. Je m'explique. Tout est d'un blanc nacré, reluisant, avec des statuettes lustrées au poil, les plans sont symétriques, tout est posé parfaitement droit, surtout pour les décors en intérieur, du coup, cela fait parfaitement ressortir la seule trace vivante que sont les personnages, mobiles, avec toujours une couleur plus vive pour contraster avec leur entourage, du bleu très clair pour Havana, du violet pour Agatha etc etc... Ces personnages d'ailleurs, ont tous leur personnalité propre, leurs vices, leurs secrets, et sont tous très bien travaillés. Au fur et à mesure que le film avance, on comprend les liens qu'il existe entre eux, et du coup leur malaise profond. Tout cela est parfaitement interprété, avec une mention particulière pour Mia Wasikowska, totalement torturée, et surtout pour Julianne Moore qui livre une prestation géniale dans un jeu tout en nuance entre la folie et la détresse.
Le lendemain d'avoir vu The Homesman, que je trouvais très dur, celui-ci est presque malsain.
Consanguinité, inceste, célébration de la mort
, c'est un peu la fête en ce moment, mais ceci fait partie de la mise en scène pour illustrer les déboires d'Hollywood. En effet, le thème de la drogue est omniprésent dans tout le long-métrage. Je suis d'ailleurs étonné que dans un univers comme ça, la boisson la plus présente dans le film soit
l'eau
(à peu de choses près), m'enfin. Quel est le problème alors? Bin le souci, c'est le scénario. Il n'y a pas d'intrigue. On nous vends bien un semblant d'accroche avec le personnage de Havana, mais non. Au final, le film suit son cours, et ceci n'a aucun dénouement, aucun rebondissement, on sait que le personnage de Julianne Moore est totalement
cintré à cause des problèmes qu'elle avait avec sa mère (ah pardon j'ai oublié le viol aussi)
, mais c'est tout, aucun aboutissement à cela. De même pour tous les protagonistes, qui disparaissent (de l'écran) sans qu'on ne les revoit, sans qu'on sache ce qu'il leur arrive. Certains subissent des mésaventures, mais on ne sait pas pourquoi, prennent des décisions, mais on ne sait pas pourquoi. Je pense, et c'est cette fois une simple hypothèse,
que la suite logique pour toutes les personnes qui vivent dans la jungle hollywoodienne doit être la même selon le réalisateur.
Ca me fait mal de dire ça, d'autant que 90 % du film est bon, bien réalisé et autre. Dans Pulp Fiction, les histoires étaient mélangées, mais on avait un schéma final cohérent. Dans Memento, le montage était totalement retourné, mais tout s'imbriquait à la fin. Ici malheureusement, rien ne s'imbrique car c'est une suite de scènes développant les personnages les uns après les autres mais sans aucun but. Je pense que certains apprécieront ce film, bien évidemment, le talent de Cronenberg est incontestable. Je n'étais peut-être pas assez concentré, peut-être n'ai-je pas encore une culture cinématographique suffisante pour comprendre ou peut-être que mon chakra n'est pas assez ouvert... Dans tous les cas, je reverrai Maps to the stars pour voir si le deuxième visionnage m'apprends des choses. En attendant, j'ai peiné à rentrer dans cette "histoire".