C’est peut-être Hollywood qui est visé, mais c’est à la face de l’humanité toute entière que Cronenberg s’adresse avec une superbe éclatante, disséquant plus qu’observant ce monde qui tourne autour de son nombril. Entre Lynch et Jarmusch, le cinéaste canadien opère une mutation sentimentale, croisement hybride de pulsions et d’instincts qui font de l’homme ce qu’il a toujours été. Cronenberg réussit à y mettre des visages, dont celui du Dr des stars que John Cusack fait vibrer de manière sidérante. Le reste du casting n’est pas mal non plus, Julianne Moore enlaidit, portant tout le poids de cette histoire familiale qui pourrait donc être celle d’Hollywood. Ou bien la nôtre, mais de toute façon la chirurgie est efficace… Pour en savoir plus
C'est toujours comique de voir les acteurs se damner pour un rôle. Mais ça vire très vite à la caricature, avec une pointe moralisatrice. Dommage. Dans le genre "le cinéma qui se regarde et qui se juge", je préfère The Player ou Sunset Boulevard.
5ème participation au festival de Cannes après "Crash" (1996), "Spider" (2002), "A History of Violence" (2005) et "Cosmopolis" (2012)... Après ce dernier il retrouve Robert Pattinson au sein d'un casting riche dont une Julianne Moore sublime et le jeune Evan Bird (apperçu juste dans quelques séries) assez bluffant. Cronenberg signe là un pamphlet anti-hollywoodien... Hollywood s'est déjà regardé dans le miroir avec des chefs d'oeuvre comme ""Eve" (1951) J.L. Mankiewicz, "Boulevard du Cépuscule" (1950) de Billy Wilder, "Les Ensorcelés" (1953) de Vincente Minnelli et récemment le médiocre "Panique à Hollywood" (2008) de Barry Levinson et le délirant "Tonnerre sous les Tropiques" (2008) de Ben Stiller. Mais Cronenberg a une autre vision, plus violent, plus cynique où il mêle sexe, désintox et inceste. Ce que vise le réalisateur canadien s'est le star-system, la starisation facile et toute la décadence qui peut en découler. On peut regretter les clichés appuyés, un poil trop caricatural sans doute. mais surtout on aurait aimé que la famille Weiss laisse plus de place, notamment au personnage de Robert Pattinson étonnament sous-exploité. Néanmoins Cronenberg réalise un film qui reste bien vu, témoignage noir et désabusé des coulisses dégueulasses d'un certain Hollywood. Après son décevant "Cosmopolis" le retour de Cronenberg. En prime l'importance non négligeable du magnifique poème "Liberté" de Paul Eluard.
Assurément le meilleur Cronenberg de ces dernières années, sinon depuis les années 90. On présente volontiers "Maps to the Stars" comme une satire hollywoodienne mais le film ne s'y réduit pas. On est bien dans un film de Cronenberg et on en retrouvera le ton assez glacé, la cruauté, physique ou psychologique et l'humour, mais de manière bien plus souterraine et moins codifié que dans une satire. "Maps..." est avant tout une double tragédie familiale, celle de Benjie, un enfant star de 13 ans, précocement usé par le show business, et de Havana, une actrice entre deux âges, hantée par le spectre de sa propre mère, une grande actrice des années 60. La construction narrative, qui va progressivement relier ses deux histoires par un jeu d'échos, et de symétries obliques, est virtuose. Elle reprend, semble-t-il, très significativement le principe narratif des séries TV, par tranches ou feuilletons alternés. Le film, d'un ironie rentrée et parfois d'une méchanceté cinglante, est absolument représentatif de son auteur : ici, c'est Hollywood qui devient une fabrique à monstres, cyniques ou dépravés, et qui vole les enfances. L'interprétation est remarquable.
On est dans un "univers" de petites stars névrosées à Hollywood.....D'emblée le film s'affiche comme une lutte psychologique dans une famille bourgeoise "un peu" à la dérive... Le fils fait du cinéma dans un feuilleton à succès et méprise tout le monde, le père soigne une actrice (JUlianne Moore) qui essaie de reconquérir le cinéma....on est à la fois dans un milieu privilégié mais terriblement désemparé en terme de valeurs...... On entre dedans ou pas, mais les dialogues n'ont rien d'anodin,(le poème liberté d'Eluard revient comme un leitmotiv) que ce soit dans le grossier ou la désillusion existentielle.....et ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles (plus de 14 ans à mon avis) C'est vivant, un peu lassant en effet au bout d'une heure, car cela donne l'impression de répétition dans les situations autant que dans les dialogues avec les mêmes personnages (John Cusack, Mia Masikowska, Julianne Moore).... C'est du Cronenberg, indubitablement, agressif dans son analyse et son argumentation, pas forcément juste ou profond, un cronenberg en quête psychologique depuis deux ou trois films, et ce film n'y échappe pas..... Ceci dit la qualité du film est là, il force chaque spectateur à une introspection, ou tout au moins une réflexion sur ce qu'il voit sur l'écran.... Personnellement j'ai trouvé intéressant ce film sur le thème de la vacuité et qui fait conclure au spectateur , dans une fin un peu baclée et violente, que la violence psychologique mène à la violence tout court, pas idiot en définitive...Je le reverrais avec plaisir....
J' A-DO-RE Cronenberg et Julianne Moore est une nouvelle fois exceptionnelle. Et quel plaisir de retrouver ce réalisateur qui fait des films pour adultes!
Après le très en demi-teinte Cosmopolis, Cronenberg revient avec une nouvelle parade de freak, et livre un film extrêmement puissant et fort, notamment grâce au formidable travail fait sur la musique, et a un cast au top (Julianne Moore, magique). Le final, paradoxalement si chaotique et si calme, nous reste dans la tête longtemps après la fin du film. Bref, nouvelle réussite pour le génial canadien.
Enfin du très bon Cronenberg. J'avais détesté Cosmopolis et A dangerous method m'avait laissé de marbre. La satire a l'air forcé, mais c'est certainement le vrai relet du Hollywood actuel. Vraiment à voir!
Pléthore d'étoiles Hollywoodiennes filant à déchéance ! Film chimérique, un brin schizophrénique, Maps to the stars a le mérite de se démarquer par la « Cronenberg touch », déjà présente dans Cosmopolis pour les amateurs. Le casting est tout simplement hallucinant et vaut le visionnage à lui seul ! Envie d'un trip ésotéro-nombriliste ? Tentez un shoot de Cronenberg, que vous aimiez ou détestiez, une chose est sûre, ce film ne vous laissera pas indifférent ! Pour en savoir plus, lisez notre critique complète NoPopCorn !
Deux ans après Cosmopolis, fable pessimiste sur le monde capitaliste, David Cronenberg est de retour avec Maps to the Stars actuellement en compétition au festival de Cannes. L’étrange Agatha Weiss (Mia Wasikowska, un peu agaçante) débarque à Los Angeles où elle devient « l’esclave » d’une actrice obsédée par l’idée de jouer dans le remake du film qui rendit un jour sa mère célèbre. Le personnage dérangeant et dérangé de la jeune assistante personnelle fait alors la liaison entre plusieurs figures immuables de la Mecque du cinéma et nous permet d’entrer dans ses coulisses les plus sombres. De la diva narcissique en quête de reconnaissance (fantastique Julianne Moore) au jeune acteur qui galère d’auditions en rôle foireux (Robert Pattinson, second rôle juste mais sous-exploité) en passant par les ravages de la célébrité sur les enfants-stars (Evan Bird, la révélation du film)… David Cronenberg nous dresse, le portrait noir d’un Hollywood désenchanté où l’égocentrisme règne en maître. Mais alors que le réalisateur a su capter notre intérêt, notamment lors de scènes fascinantes avec une Julianne Moore hantée par le fantôme de sa mère (sublime Sarah Gadon), il délaisse soudainement son dessein premier pour se concentrer sur une histoire d’inceste passablement inintéressante. Censée être une métaphore des relations hollywoodiennes, on s’ennuie devant cette nouvelle trame qui n’aurait dû rester...
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Hypocrites, cupides, mauvais, inconscients, dérangés, prétentieux, telle est la petite société d'Hollywood que nous décrit Cronenberg. Avec son côté choc, violent mais à la fois profond, il nous dresse une myriade d'histoires croisées dans la cité des Rêves, de l'actrice ratée à l'enfant-star, en passant par les incestes dégénérés. Le scénario est très bien ficelé, la violence est très présente et la folie aussi. La réalisation est simple, la musique de même. Le film est donc choc, puissant mais ne parvient selon moi pas à atteindre les sommets de par son manque d'originalité dans les personnages et cette absence totale de lumière. Un bon Cronenberg, mais pas forcément à la hauteur de ses classiques.
David Cronenberg enchaine avec un troisième ratage et fait autant d’effet qu’un pétard mouillé. Il faut dire que le scénario de Maps To The Stars accuse un certain nombre d’années de retard et ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes. Décidément, il ne fait pas bon de faire des cartes du ciel (remember Cloud Atlas).
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