Cosmopolis m'avait vraiment marqué, sauf pour ses dernières minutes qui cassaient un peu le film, mais j'attendais quelque chose du même genre, une oeuvre aussi étrange que radicale et dérangeante. Et c'est ce que j'ai eu.
Durant les premières minutes du film j'ai dû m'habituer à cette photographie numérique qui rappellerait plus INLAND EMPIRE que Mulholland Dr., à ce rythme lent, posé, quasiment sans musique, sans "bruit", juste avec ces gens qui parlent, qui disent des choses parfois atroces, incompréhensibles à ce stade du film en attendant et en espérant que le bizarre l'emporte et m'emporte avec.
C'est ce qui s'est passé. Parler du film est assez vain vu qu'il faut le voir, c'est une expérience, un film qui ne ressemble pas à ce qui se fait d'habitude, un film qui dit des choses, qui montre des choses qu'on ne préférerait pas voir, pas savoir, pas entendre.
Il serait sadique de parler de la "grosse" révélation du film, mais putain, faut être un gros malade, mais Cronenberg en est un, donc les choses sont normales… Ce film montre Hollywood et les gens qui le peuplent comment des abrutis, mais pas seulement, ça on le savait, mais comme des gens sales, avec une crasse que je ne pense pas avoir vu au cinéma depuis Killer Joe. Ils sont tous immondes, personne n'est à sauver, la seule purification possible serait de tous les brûler et de tout brûler.
Cronenberg a dit qu'il ne voulait pas faire une satire, mais un film réaliste et que l'humour naîtrait de ce réalisme, du décalage entre ce qui se dit et le naturel avec lequel ils le disent. C'est assez terrifiant
C'est vraiment un film à ambiance, c'est un truc viscéral qui se vit, on peut rester en dehors, mais ça serait dommage. On raterait l'un des trucs les plus puissants à n'en pas douter de l'année au cinéma.