Je n’ai que des souvenirs très épars des deux premiers Largo Winch, souvenirs de blockbuster à la française malheureusement plutôt en-deçà des espérances mais pas atroces non plus. Ce troisième volet s’inscrit je pense assez bien dans cette continuité, mais peinera tout de même à convaincre. Alors oui le film a couté 17 millions, et faut en tenir compte, mais paradoxalement ce n’est pas tant la forme qui pose souci. Le film est plutôt propre de ce côté-là, avec des décors en dur, quelques paysages sympas, une photographie qui évite le tapageur et fait grosse production. Hormis quelques fonds apparemment numériques et douteux (rares néanmoins), le seul gros défaut vient de la mise en scène qui se veut nerveuse à coup de cut énormes, mais qui s’avère en vrai pénible et engourdie trop souvent. L’action est étriquée, avec un quasi côté close up qui s’avère forcément décevant quand on a que ça dans un métrage d’action ambitieux. Les chorégraphies sont en plus assez répétitives, et paradoxalement, le meilleur reste dans la première partie !
Le scénario est très convenu. Vraiment sans véritable surprise, doté de révélations qui n’en sont qu’à moitié et qui frisent parfois le risible, ce film a toutefois le mérite d’essayer de donner de l’épaisseur aux personnages et une touche d’émotion. Il n’en reste pas moins que l’ensemble a du mal à prendre, en particulier à cause des acteurs d’une rare fadeur. Franco est mono-expressif, son personnage est monolithique malgré son passé possiblement intéressant, et il fait face à un Tomer Sisley très limité. Je l’ai trouvé moins convaincant que dans les précédents épisodes, moins en forme, moins punchie, mais c’est sans doute lié aussi à son personnage qui ne fait strictement rien ! A part se faire taper dessus, voyager, prendre des décisions débiles, il est quasiment toujours passif. Si on saluera la motivation de la jeune Elise Tilloloy très caricaturale en activiste écolo mais plutôt alerte et pleine d’envie, la fadeur de Clotilde Hesme en revanche est assez incroyable ! J’ai rarement vu une actrice plus transparente ! Et j’ai l’impression qu’heureusement qu’on nous débarrasse assez vite de Narayan Hecter.
Bon, il faut le dire, là-dessus le scénario enquille les grosses ficelles, les invraisemblances énormes, c’est tout à fait improbable à bien des égards. J’ajoute aussi que la bande son est insipide, avec un thème chanté qui s’invite comme un cheveu sur la soupe.
Largo Winch 3 s’avère donc un blockbuster à la française qui fait plutôt opulent visuellement et ne démérite pas face à des productions américaines souvent dix fois plus friquées. Dommage cependant qu’une réalisation terne, un acting globalement faiblard et un scénario très mal ficelé plombe l’ensemble et n’en font rien de plus qu’une petite série B juste divertissante mais très oubliable. 2