Il y a vraiment une atmosphère de fin du monde dans The Rover. La crise économique est passée par là et visiblement l'Australie n'a pas été épargnée non plus. Le soleil de plomb, le manque de végétation, ces immenses plaines désertiques, cette route interminable. Elle a vraiment fait des ravages. On ne sait pas trop qui commande, s'il y a encore des services publics, des écoles, des hôpitaux, des tribunaux, une police. A un moment, on voit l'armée patrouiller. Donc, ça voudrait dire que c'est elle qui assure la sécurité désormais ? Il n'y a pas l'air d'y avoir de villages non plus ou de commerces. Ici où là une vieille épicerie sordide vendant de l'essence, des armes, des munitions contre des dollars...américains. Des bandes de voyous mal rasés, vêtus de haillons, puant la transpiration au lieu de populations classiques avec mari, femme, enfants. La violence extrême est omniprésente. Ces gens sont devenus à moitié fou à cause du manque de travail, d'argent, de perspectives d'avenir. Donc, ils tuent. Pour rien. Comme ils n'ont plus rien à perdre de toute façon...Plus d'emploi, plus de famille, plus de logement digne ce nom. Ils se raccrochent à ce qu'ils peuvent comme cette voiture que cet ancien fermier cherche obstinément. Ce ne sont pas ces éclairs de violence qui choquent. Ni ce gamin paumé, abandonné par son braqueur de frère censé le protéger comme il est l'aîné. Ni cette idée fixe de retrouver une voiture quitte à semer des cadavres sur le chemin. C'est cette situation économique pouvant très bien arriver dans dix ans, vingt ans, trente ans. Peut-être pas dans les villes à la limite mais dans les zones rurales ou semi-rurales où le sentiment d'abandon est déjà très fort aujourd'hui.