David Michôd avec "The Rover" dévoile un film sombre, post apocalyptique dans une Australie où visiblement dûe à la chute de l'économie mondiale, il ne subsiste que la détresse, la déshumanisation des protagonistes, subissant un monde teinté de poussière, de rocaille, de bidonvilles et de misère, le tout sous une chaleur harrassante. Le système de trocs est le plus prolifique, la monnaie locale (le dollar Australien) ne vaut plus rien, toute personne vit dans la peur de l'étranger, de l'inconnu, avec une conscience remplie d'incertitude et de doutes. C'est dans ce décor que Michôd nous pose un long plan séquence dès le départ, où l'on comprend que le goût à la vie n'a plus lieu d'être. Nous observons, Eric,
(interprêté par un Guy Pearce froid et calculateur, sans aucune concession) un homme qui parle peu, agit d'instinct et ne croît plus en rien. Il
se fait voler la seule chose qui a encore une raison de son existence : sa voiture. Il se lance alors dans une poursuite effrénée contre les 3 malfrats armés qui lui ont volé sa voiture. Sur sa quête de récupérer son bien, il fait la connaissance de Reynolds, frère d'un des malfaiteurs en cavale, en piteuse état
car ayant reçu une balle dans le ventre.
Robert Pattinson, bien qu'il cabotine un peu dans ce rôle, interprête un jeune délinquant retardé mental, rempli de tics et qui a dû mal à s'exprimer.
(Sa prestation change un peu mais c'est encore trop mal joué à mon goût, à côté d'un guy pearce très bon)
. Film à tendance ambiance far-west post apocalyptique,
avec la voiture en remplacement des diligences ou des chevaux
, The Rover marque surtout par sa lenteur, certes voulu, mais déstabilisante, et un cynisme de 2 compagnons qui atteint un certain paroxysme à flinguer à tout va,
l'un par besoin d'identification et de reconnaissance de son existence (Rey), et l'autre par une volonté désabusé de se venger quelqu'en soit l'issue.
Ce far-west road movie moderne, manque, malgré tout, d'un certain rythme, et le spectateur pourrait vite décrocher, si bien que le véritable intérêt de cette couse poursuite par Eric réside dans la scène de fin, qui remettra en question les motivations de l'existentialisme de la condition humaine. A voir au moins une fois.