Véritable chef d’œuvre du 7e art moderne, David Michôd confirme sont grand talent en tant que réalisateur en nous proposant une œuvre véritablement transcendante. The Rover, pseudo "Mad Max" comme dirons certains, se révèle bien plus profond et réaliste que cela. Certes, les deux œuvres présentent de fortes similitudes, tel que l'Australie post-apocalypse, la relation entre le protagoniste et sa machine, ou encore l'environnement hostile dans lequel évolue l'anti-héros pour ne citer que celles-ci. Outre cela, les deux films sont en totale contradiction tant la portée de l'un est étendue par rapport à l'autre. Premier point positif, The Rover présente une intrigue très prenante, à la profondeur développée, qui voit un traitement de la nature humaine sur le fond, peu singulier, mais sur la forme, habilement mené. Une vision de l'homme revenu à son état primaire, tentant d'avancer sur les ruines et cendres d'une société jadis riche, dorénavant réduite à se faire la guerre, et qui voit ce qui fut sa nation s’entre tuer afin d'obtenir le bien de l'autre. Un sombre scénario mêlant magistralement drame à survie, où l'homme est amené à dépasser ses limites afin d'entretenir ses possessions, où l'homme est des plus violent et sauvage, où l'homme n'est autre qu'un animal dont nous aurions le plaisir à supprimer la vie tant ses convictions se rapproche davantage de la bête que de l'être humain. Second point positif, l'esthétique est saisissante car celle ci nous intègre au récit à un point rarement atteint précédemment. En s'appuyant sur une atmosphère pesante, le spectateur se retrouve face à une image des plus sublimes, parvenir à déceler une telle splendeur au sein d'un environnement si hostile d'origine est une prouesse de la part du réalisateur. On ressent sans grandes difficultés la chaleur qui s'émane du visuel qui se trouve en face de nous, un lieu aride et infinie, au lyrisme envoûtant tant les plans de contemplations sont saisissants. Dernière qualité qui n'est pas des moindres, les personnages au centre de l’œuvre. Tous incroyablement attachants et pourtant repoussants d'origine. Le spectateur est bien malgré lui amené à éprouver une certaine empathie envers ces personnages dont la motivation ne se résume qu'a la survie. The Rover présente un Guy Pearce magistrale dans son rôle de survivant prêt a tout afin de se réapproprier son dernier lien avec sa vie d'antan, sa voiture. Accompagné d'un Robert Pattinson ici étonnamment convaincant dans son interprétation d'un jeune homme visiblement simple d'esprit et à la réflexion limitée, un être rendu réellement attachant grâce à l'acteur ainsi qu'à son interprétation. Une œuvre originale saisissante qui nous rappelle pourquoi nous aimons le cinéma, une œuvre qui s'éloigne assurément de l'industrie Hollywoodienne, aujourd'hui destructrice de ce qui fut l'un des plus beaux arts jadis. The Rover ne s'adresse évidemment pas à l'ensemble des spectateurs et ne cherche en aucun cas à satisfaire les attentes des spectateurs avides de spectacles pyrotechniques et autres blockbuster décérébrés, mais le film s'adresse à un public apte à saisir la profondeur des dialogues, la beauté des images, ou encore une intrigue fascinante de bout en bout qui met en avant l'état d'esprit de ses protagonistes au détriment de séquences d'action. Les nombreuses qualités de cette réalisation suffiront à convaincre les spectateurs capables de saisir le profond message que cherche à transmettre le film, un message ici excellemment transmit qui nous fait comprendre que The Rover recèle tout simplement du véritable chef d’œuvre moderne.