Navrant....
Pour une fois qu'un film Français présentait un certain potentiel, il est hélas à nouveau victime de notre propension nationale à verser dans le cérébro-onanisme.
Les premières minutes posent le décor, c'est intéressant, soit...
Arrivé à une heure de film, on se dit que ça commence à être plutôt longuet, la seul élément d'intrigue ayant vaguement évolué étant la situation de l'Américain.
À ce stade, on se prépare à décrocher, la qualité des prises de vue ne pouvant hélas compenser leur absence absolue d'intérêt.
Puis, alors qu'il ne reste qu'une quarantaine de minutes de film, on arrive enfin au "pitch" du film...
Amené avec une économie de moyens confinant à la pingrerie, à moins qu'il ne s'agisse d'un triste clin d'œil aux effets des films d'avant-garde de Papa (ou Papy pour les plus jeunes), on entre enfin dans le concret... Lourdement... Avec insistance...
Là encore, quiconque a déjà tenté de filmer des oiseaux en amateur ne pourra être qu'admiratif des images et des compétences déployées pour les obtenir.
Hélas, hormis un petit moment de poésie naïve, tout se met à sonner creux.
Il y avait pourtant de quoi faire, même sans chercher des effets ou une histoire épique!
L'absence de narration (mis à part les trop rares réflexions de l'oiselle) ne sert en rien le film: panne d'inspiration? volonté d'instiller une réflexion chez le spectateur? On ne saura probablement jamais ce qui a empêché ce film de démarrer.
Hélas, les déceptions ne s'arrêtent pas là!
Tout le décor si lourdement planté depuis plus d'une heure et demie, on s'attend à ce qu'il ait une raison d'être, on espère un développement, une évolution de l'intrigue...
Non, ça n'arrivera pas.
L'histoire de l'oiseau s'arrête, le carrosse, qui n'était pourtant déjà pas fameux, se change en citrouille moisie et le retour à la réalité fait l'effet d'un lendemain de cuite à la piquette bon marché sans même que l'on ait pu en apprécier le moindre bon côté.
En guise de conclusion -ou est-ce un épilogue?- les deux protagonistes se rencontrent et échangent des banalités d'une profondeur philosophique même pas digne de Dora l'Exploratrice.
J'ai perdu 2h de ma vie pour un film qui avait le potentiel de m'en faire savourer chaque seconde.
L'impression d'avoir passé 2h à voir un cuisinier s'échiner sur un magret sauce madère pour au final me retrouver avec un jambon-beurre SNCF.
Déçu? oui.
Pour moi qui n'ai habituellement que peu d'enthousiasme pour les productions Françaises, je suis d'autant plus fâché de constater que même avec une bonne idée, qui ne nécessite pourtant pas des moyens hollywoodiens pour être traitée avec un minimum de poésie, notre industrie cinématographique nationale est encore capable du pire.