Un dernier tour et puis s'en va...
En 1989, Steven Soderbergh décrochait, à seulement 26 ans, une palme d'or pour Sexe, mensonges et vidéo, son premier film. 24 ans plus tard, après une carrière prolifique et protéiforme avoisinant les 27 longs métrages, Soderbergh fait ses adieux ( officieux ) aux cinéma avec Effets secondaires, alors que Behind the Candelabra, son biopic sur Liberace, investira les écrans d'HBO mais aussi, légitimement, ceux du dernier Festival de Cannes.
Avec son dernier film, Soderbergh s'offre des adieux en quasi-catimini, très loin du film testament que l'on aurait pu attendre. En effet, ce thriller aux consonances Hitchcockiennes est d'une remarquable sobriété. Porté par un casting impeccable, Rooney Mara et Jude Law en tête, Soderbergh y déploie un style précis, sans afféteries. Le film n'en est pas pour autant moins efficace, bien que l'on aurait souhaité que le twist final gagne en volume tant sa révélation fait effet de pétard mouillé. Pour le reste, Effets Secondaires est un honnête et agréable divertissement, une plongée vicieuse et sournoise dans le monde de l'industrie pharmaceutique sous fond de thriller psychologique.
Pas de film testament donc, mais une retraite bien méritée pour un artisan chevronné qui a fini par se lasser, trop conscient des perpétuelles mutations d'un septième art qui n'en finit plus de s'engouffrer dans une impasse. Sans bruits, sans fracas, mais avec beaucoup d'humilité, voilà une élégante manière de tirer sa révérence.