Grossièretés au menu des festivités. Normal, me direz-vous. Voilà une nouvelle production de l’école Judd Apatow, dirigée par Nicholas Stoller et produite notamment par l’un de ses acteurs, l’inénarrable Seth Rogen. Oui, Nos pires voisins est une comédie lourde de vulgarité, en soit une fin qui plaira à la jeunesse actuelle, qui appréciera, et dans une certaine mesure, à une génération tout juste sortie des années folles pour aborder la trentaine. Les autres passeront sans autre leurs chemins les deux mains dans les poches, et s’en se retourner. Pour autant, du moment que l’on puisse se considérer comme partie intégrante d’une des deux générations susmentionnées, le film de Stoller n’est pourtant pas si dérangeant. Il en serait même plutôt amusant. Mais ça, c’est selon l’humour de chacun. Soyons franc, ici tout tourne autour des rapports homme-femme, de l’alcool et des grosses soirées débridées. En gros, un condensé d’actualité du teen movie dans son évolution depuis les années 90 jusqu’à Projet X.
Malgré tout, sous ses allures goguenarde, se cache un propos pour le moins pertinent. Oui, la guerre des générations est bel et bien le moteur scénaristique d’un pamphlet qui confronte une jeunesse qui profite de sa condition et une jeunesse, disons vieillissante, qui se rappelle au bon souvenir de leurs fêtes débridées passées. En gros, un jeune couple avec enfant, un petit bébé, ayant acquis une nouvelle maison en banlieue, est confronté à la débauche de leurs nouveaux voisins, une confrérie estudiantine des plus exubérantes. Dans un premier temps envieux, le couple, Seth Rogen et Rose Byrne, sera dépassé et tentera de mettre fin au vacarme et aux perturbations. Une guerre de génération, oui. Et celle-ci s’avère plutôt sympathique dans le sens ou le film ne manque ni d’audace ni de substance. Le coup des airbags en est le parfait exemple.
Mais dans le fond, peu importe le propos, tout réside dans le fait d’aimer l’humour déployé, ou non. En effet, Rogen et sa troupe, ici notamment Zac Efron et Dave Franco, sont pour le moins lourdingues. En effet, tout y passe.. Oui, on peut rire de tout mais les nombreux échanges entre les étudiants, parfois entre les parents, volent sacrément bas, au ras des pâquerettes. Le film s’avère d’ailleurs très bavard, et ce même si quelques rares échanges bien écrits viennent éveiller notre conscience sur les enjeux. Il faudra alors se tourner vers les gamelles et les empoignades pour rire un bout coup. Faut avouer que les airbags, toujours eux, ou encore le duel au poing entre le père et l’étudiant, valent le détour.
En gros, peu de surprises. On connaît la musique sur le bout des doigts, et ce même si Efron et le cadet Franco sont plus ou moins des néophytes du genre. A ce propos, ces deux lascars là, en dépit de leurs statures de minets, fort argument de vente pour jeunes premières, n’apportent pas grand-chose au long-métrage. Oui, ici, c’est l’inévitable Seth Rogen qui endosse une nouvelle fois le rôle du lubrifiant, du carburant du moteur comique. Ce n’est pas franchement une réussite mais ce n’est pas pour autant une catastrophe non plus. En gros, un film lourdaud dans la mouvance des productions Post Apatow. Avis aux intéressés. 08/20