Je comprends le désamour de la critique. Ce film ressemble à une belle paire de bottes en croco sexy qu’on vous présente sous le nez. Vous les prenez en main, les bottes, vous les admirez sous toutes les coutures, pour vous rendre compte, un poil trop tard qu’elles sont empoisonnées. Génial. Prendre quelques beaux gosses hollywoodiens : Mc Conaughey, Cusack, Efron, Kidman, avec tout ça, tout le monde attendait un mélo bien académique et bien rassurant. Au lieu de ça, on a une bombe à retardement qui t’explose dans la tête ! Déjà, Cusack, l’acteur BCBG tout lisse que je connais, je ne l’imaginais pas du tout, du tout, en tueur psychopathe, et pourtant. Kidman avec son maquillage qui coule carrément à l’écran, c’est du grand art. Une poupée Barbie rassie et névrosée, tout simplement. Rien que ses lèvres gonflées au botox qu’on ne prend même pas la peine de cacher, montre que le vrai sujet ce n’est pas l’enquête journalistique ou le polar annoncé, mais l’image elle-même. Une réflexion sur la perpétuelle perte de l’innocence, et sur l’image que Hollywood donne d’elle-même. C’est glacé comme dans les magazines, violent comme un choc prophylactique. Du glam-trash, les couleurs éclatent comme dans le sud. Un casting remarquable, presque tous sont à contre emploi, et le cinéaste fait gicler leur côté obscur à l’écran. Choquant, soigné à l’extrême, décor Art déco de quincaillerie dans le sud profond, Zac Efron dans la piscine c’est une toile de David Hockney…Faux polar, vraie bombe qui va exploser à la face de quiconque n’est pas préparé. On n’a pas finit d’en parler.