Après son excellent "Tetro", Coppola continue sa (nouvelle) lignée de films à "petit budget" avec "Twixt", l'histoire d'un écrivain sous-Stephen King qui se rend dans une petite bourgade paumée des Etats-Unis dans l'espoir de vendre quelques exemplaires de ses livres et de gribouiller quelques autographes à l'occasion. Cependant, il serait rapidement mis en contact avec le shérif du coin, Bobby LaGrange (Bruce Dern) qui lui demandera de co-écrire avec lui un thriller mettant en scène des meurtres ayant été perpéutués dans le coin. Le speech en lui-même n'a rien d'extrêmement original et pourtant, connaissant Coppola, le traitement de l'histoire sort complètement des sentiers battus. Ainsi, durant les 45 premières minutes, on a l'impression que le mythique réalisateur d'"Apocalypse Now" tient en ses mains un véritable chef d'oeuvre de la série B fantastique avec une histoire mêlant horreur, poésie et gothicisme rappelant les grands moments de son "Dracula". Citant à la fois Edgar Allan Poe (interprété d'ailleurs par Ben Chaplin) ou Baudelaire, "Twixt" possède plus une atmosphère mélancolique et poétique que proprement horrifique. Et ce car le principal sujet derrière tout ça concerne le deuil. Le deuil d'une personne qui nous était cher. Ainsi, lorsque Poe apparaît à Baltimore (Val Kilmer, revenant plus en "formes" que jamais), ce dernier compare la jeune Virginia (Elle Fanning) à sa jeune épouse, du même nom, tout en faisant le parallèle avec la mort de la fille de Baltimore, tuée suite à un accident de bateau. Ainsi, le but premier de Coppola était d'exorciser ses démons intérieurs car, rappelons-le, ce dernier avait perdu de son fils, Gian-Carlo, de la même manière en 1986. Ce choc reste la ligne directrice durant le long-métrage. Puis arrive la catastrophe ou on se demande ce qu'il est arrivé dans l'esprit de Francis Ford, lorsqu'arrive de manière incongrue le générique de fin laissant plusieurs points en suspens. Volonté pour que le spectateur se fasse sa propre idée des évènements passés? Ou simplement un "ras-le-bol" de développer un peu plus le film? La première option paraît la plus logique mais on ne peut s'empêcher de sortir de la salle avec un goût amer dans la bouche, tant une sensation de "pas fini" émane du long-métrage. Toute l'atmosphère très réussie se voit gâchée par une histoire qui se conclue sans avoir pris le temps de développer de meilleure manière l'intrigue. Car le film aurait mérité au moins une bonne demi-heure en plus afin d'éclaircir certaines zones d'ombre et de subblimer les "démons" intérieurs des protagonistes. "Vous avez trouvé une fin en béton!", s'exclame l'éditeur d'une maison de livres à Baltimore, durant les dernières secondes du film, mais non. Si cette fin est en béton, c'est pour mieux s'y fracasser le crâne tant ces dernières minutes gâchent le film en tout points de vue. Ainsi, "Twixt" aurait pu être une merveilleuse fable gothique tant le sujet que possédait Coppola était intéressant et qu'il avait la capacité d'en faire un très bon film, comme effectué pour "Tetro", or, sans foncièrement être mauvais, "Twixt" déçoit et reste un film mineur dans la filmographie de Francis, à l'image de "Jack", étant donné son aspect "bon divertissement sans plus", inacceptable venant d'un réalisateur ayant pondu des chefs d'oeuvres comme, je le recite, "Apocalypse Now" ou la trilogie du "Parrain".