Difficile pour Elysium de ne pas souffrir de la comparaison avec District 9. D'une part parce que le premier étant un vrai coup de maître surtout en tant que premier film, il fallait savoir s'il était un gros coup de bol ou si Neil Blomkamp était réellement le nouveau messie de la science-fiction. D'autre part parce que Elysium raconte grosso modo la même chose que District 9 à savoir qu'il traite des disparités sociales actuelles et de la ségrégation, cependant sur un plan encore beaucoup direct et du coup bien moins subtil.
Le film tombe malheureusement dans une bonne partie des clichés que Blomkamp avait su habilement éviter avec District 9; La fin est prévisible avant qu'elle n'arrive, le héros, Max Dacosta a tout du héros malgré lui toujours prompt à se sacrifier pour les autres... et en bref on reste dans le schéma narratif très classique de la petite histoire qui rejoint la grande.
Seconde chose qui me dérange, le film est trop rapide. Cet écueil touche la réalisation presque autant que le dosage. Les images sont très belles, c'est pas une énorme claque mais c'est très agréable à regarder (en dehors de quelques travellings montés sur rail qui font mal aux yeux) et les scènes d'actions sont globalement bien foutues et bien dosées. A ce propos il est clair que Neil blomkamp aime filmer des gens qui explosent, oh joie! En revanche il n'y a pas plus de scènes qui doivent durer plus d'1min30 que de plans de plus de quelques secondes, et c'est très dommage. Le spectateur n'a pas le temps de s'intéresser au maximum à un quelconque aspect du scénario ni de contempler ce futur usé comme il le mérite, il est quand même foutuement beau, et le film aurait gagné à durer 10 ou 15 voire 20 minutes de plus histoire d'éclaircir quelques aspects pas assez creusés, et élaborer son développement de personnages. Et puis les flashbacks sur fond de piano...quelques uns au début auraient suffit quoi.
Le film en lui-même est toutefois assez bon; les images bien que trop brèves sont encore une fois très agréables à l’œil, les personnages sont sympathiques à défaut d'être trop recherchés (même si le rôle de Sharlto Copley se détache agréablement du reste), les acteurs sont très bons dans leur rôle et le scénario se laisse suivre malgré quelques incohérences, souvent nécessaires mais pas que. Mais s'il souffre déjà de la comparaison avec District 9, Elysium est en plus gravement pénalisé par sa mise en scène dynamique à l'excès, dommage pour Blomkamp qui n'a pas su réitérer l'exploit et pour le public qui devra se contenter d'un divertissement relativement efficace en attenant un autre messie.