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Un visiteur
3,5
Publiée le 11 décembre 2024
Quiconque a croisé et pris le temps d'écouter l'un de ces princes de la biture qui semblant indifférent au reste du monde les entourant se lancent dans des logorrhées aux premiers abords sans structures logiques, aura remarqué que bien souvent, derrière cette apparence décousue, ces discours adressés à ceux qui savent les entendre sont nimbés d'une poésie amère, emplis de douloureuses vérités et dressent un tableau peu flatteur mais instructif sur l'état du monde. Tout comme les brèves de comptoirs pour les citations, ils sont aux grands discours philosophiques et intellectuels les pendants populaires d'une sagesse universelle, là où les premiers font mouches et jouent du bon mot pour transmettre leur message, les seconds sont l'estocade portée par ces paroles délivrées de toute retenue protocolaire.
En revoyant Un singe en hiver (1962) de Henri VERNEUIL j'ai eu l'impression qu'en creux de ce récit éthylique dont on ne saisit pas bien au départ quel propos il veut mettre en exergue. Est-il un film sur les générations ? Un film sur les rapports et l'amitié virile entravée par la bienséance ou quelque femme castratrice ? Un film encore sur la rédemption ? Verneuil cherchait à travers les élucubrations avinées de ses deux personnages principaux servis par les dialogues d'Audiard dont on peut aujourd'hui questionner la misogynie mais saluer l'orfèvrerie à gueuler au spectateur de l'époque quelque chose à propos de la société d'alors, son passéisme, son virilisme sous tendu par une certaine tendance militariste, faisant d'un singe en hiver un film finalement beaucoup plus progressiste qu'il n'y parait.
Inutile de revenir sur les prestations de Gabin et Belmondo, le premier éblouissant dans l'art subtil du cabotinage et du comédien qui n'ayant plus rien à prouver en fait des caisses par plaisir égotique, le second stupéfiant d'insolence face à un monstre sacré devant lequel il parvient à s'affirmer.
J'aimerais pour conclure et avant d'être traité de wokiste pour avoir souligné les problématiques très actuelles du film, que je ne reprocherai jamais à un film de cette époque d'être le reflet d'une époque où ces questions n'étaient pas dans le corps social, que je suis assez intelligent pour faire la distinction entre les sujets qui agitent les foules aujourd'hui et le contexte du film, film que je revois à chaque fois avec le même plaisir.
ca passe plus en 2024. ce genre de delire, ca passait peut-etre a l'epoque, mais en 2024 quand on connait la toxicite de l'alcool, ca passe plus. Je vais pas ouvrir le debat ici, c'est pas le but. Mais ce film c'est juste deux epaves qui se detruisent la sante. Meme avec toute la prose, ou toutes les belles phrases du monde ca passe pas. C'est lourd, voire lourdingue
Apologie de l'ivresse, que l'auteur (Albert Blondin ou Audiard?) distingue évidemment de l'alcoolisme (et des "cuites mesquines" comme le dit Gabin dans le film), "Un singe en hiver" marque la rencontre dans un village normand pluvieux entre un jeune voyageur et un vieil hôtelier. On attend le moment où le premier entrainera le second, buveur repenti, dans ses saouleries. Rêves de triomphe tauromachique pour l'un, aventures sur le Yang Tsé Kiang pour l'autre, Fouquet et Albert n'ont pas l'ivresse médiocre en effet, et Michel Audiard s'en donne à coeur-joie dans le délire aviné tout en délivrant quelques aphorismes sur l'art d'être ivre. Le film aurait pu n'être qu'un concours de cabotinage entre Gabin et Belmondo. Henri Verneuil évite cet écueil, esquissant deux portraits assez justes, celui d'un homme vieillissant qui boit pour tromper son ennui, celui d'un jeune homme qui se saoule pour oublier ses problèmes. Verneuil est habile à exprimer la relation entre leurs rêveries alcoolisées et la grisaille de leur existence. De sorte que la comédie n'est pas sans quelques touches d'amertume. A cet égard, le couple de vieux provinciaux tranquilles que forment Jean Gabin, dont on devine bien ce que lui coûte l'abstinence, et Suzanne Flon, inquiète de la relation entre son mari et Fouquet, fonctionne de façon convaincante.
La rencontre de deux hommes dans une petite ville portuaire normande. Tenancier d'hôtel, Albert est un ancien alcoolique qui n'a pas bu une goutte depuis 15 ans. Gabriel est un publiciste de passage, qui se lamente d'une relation ratée avec une femme qui vit maintenant à Madrid, et qui a un gros penchant pour la bouteille... Pas vraiment d'intrigue, il est davantage question ici de chronique (certains parlent même de "soulographie"...). Le film s'appuie donc beaucoup sur ses interprètes, et il faut dire qu'il y va très fort. Outre les nombreux seconds rôles de caractère, "Un Singe en hiver" c'est la rencontre entre la vieille garde du cinéma français (Jean Gabin) et la Nouvelle Vague (Jean-Paul Belmondo). Deux comédiens hauts-en-couleurs, qui donnent toute sa saveur à ce film, les bonnes répliques de Michel Audiard aidant. Avec en prime un très joli cadre, combinant plusieurs villes normandes. Et quelques scènes amusantes, notamment lorsque Gabriel se prend pour un danseur espagnol ou un toréador. Par contre, le propos sur l'alcool me parait trop naïf. J'ai malheureusement des connaissances alcooliques ou ex-alcooliques, il n'y a rien de glorieux ni de joyeux à les voir se détruire à petit feu, dans des cuites pathétiques. Le film semble suggérer qu'une grosse soulerie permet de "voyager" de manière poétique. Avec certes quelques trouvailles, mais on n'est parfois pas loin d'une apologie ou d'une banalisation de la bouteille. Je dirais presque que le film a mal vieilli à ce niveau... mais déjà à l'époque il fut pointé du doigt pour cela (j'ai du mal à trouver la confirmation, mais il semble qu'il fut interdit aux moins de 18 ans à sa sortie !).
La vie, l’amitié, la nostalgie, les regrets, les remords et les sentiments des hommes, tout ça dans un seul film. Un des plus grands films de tous les temps assurément.
Il y a tout dans ce film, tout. Comédie grandiose, drame intime, dialogues, scénario, mise en scène, image, tout est impeccable. Un chef-d’œuvre absolu porté par des géants, devant comme derrière la caméra. A voir, revoir, et revoir encore toute sa vie.
Un bon film très tendre sur l amitié et les choses de la vie . Je ne m'attendais pas à cette poésie. Le duo de comédiens est parfait et les dialogues savoureux.
Un film remarquable ! Joué de façon incomparable, les dialogues sont délicieux et la réalisation est au poil, on n'en fait plus des films comme cela...
Un parfait Gabin , verneuil , Audiard avec Belmondo , un duo qui donne le sourire. Une histoire pleine d'humour et de tendresse avec 2 grands du cinéma.
Cela fait environ 10 ans que je n'avais pas vu ce film, un drame avec des pointes d'humours à la "Audiard" qui vraiment pimente le film, le sujet est clairement exposé, l'humour est maîtrisé, les dialogues sont excellents. Néanmoins le rythme est trop lent, un rythme un peu plus rapide aurait été parfait. Mais il reste l'un des meilleurs films français du début de l'ère moderne. 4,5/5
Deux acteurs cultes pour un film pas mal Disons que j'ai pas accroché tout du long mais sur certaines scènes. Un peu long à démarrer puis ouf belmondo arrive. Le film qui souffle un peu d'ennui est relevé heureusement par le jeu de grands acteurs