https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/05/11/un-singe-en-hiver-critique/
Les dialogues sauce Audiard sont évidemment inoubliables, et avec une saveur qui semble avoir été inventée pour être goutée et relatée avec passion par Jean Gabin. Son corps et sa voix les immortalisent, les fait résonner, les magnifient et les rendent intemporels. Et finalement, c’est un peu tout ça Un singe en Hiver, le meilleur du meilleur dans la mise en scène, de la prose, des vers, des textes d’Audiard que l’on peut panthéoniser et dont chaque réplique pourrait devenir un titre de film. Des plans caméras fous de multiplicité qui esthétisent les scènes et les acteurs. Une petite musique souvent drolatique et discrète qui accompagne subtilement. Gabin et Bebel, avec un jeu d’une justesse de vie jamais égalé. En clair, dans Un singe en Hiver, chaque scène pue le cinéma. Verneuil, Audiard, Gabin, Belmondo, on est dans l’art, le vrai, le pur. C’est une renaissance permanente d’une poésie cinéphile intarissable, insatiable et finalement éternelle.
Un singe en hiver dans la vérité de son tableau patriarcal d’une époque, pratique un cabotinage total, et si Belmondo appelle ironiquement Gabin « Papa », ce n’est pas pour rien… Un film qui a 60 ans aujourd’hui et qui se regarde, s’écoute, se sent, avec beaucoup de rires et de tendresse. « Et le vieil homme entra dans un long hiver… ».