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    Brooklyn Affairs
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    3,7
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    344 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 410 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 décembre 2019
    « Brooklyn Affairs », un excellent film aux images magnifiques, bourré d’humour, d’humanisme et de tendresse...
    Un comble pour un film qui obéit aux codes du policier noir américain, mais qui trouve évidemment son explication dans la personnalité étonnante et hors normes de ce héros si particulier, qui à lui seul, fait toute la différence !
    Quel phénomène en effet ce Lionel Essrog qu’interprète avec tant de justesse, de virtuosité et de finesse... Edward Norton lui-même !
    Son syndrome de la Tourette aussi surprenant qu’il soit, apporte à son personnage quelque chose de très touchant et même curieusement, de très drôle en fonction des situations dans lesquelles il se trouve !
    Quelle performance d’acteur que de pouvoir exprimer ce handicap à l’écran et de s’en expliquer aux yeux des autres, avec autant d’humilité et d’autodérision, et de trouver juste quelques mots simples pour en parler, pour imager ce qui se passe dans cette tête a l’envers ou à l’endroit !
    Plus d’un instant magnifique de sensibilité nous est alors révélé, pour ponctuer cette enquête de purs moments de douceur et de poésie...
    Et le voir mener ses multiples investigations tel un pied nickelé idéaliste, tout en étant particulièrement intuitif et extrêmement malin, est un vrai régal...
    Alors bien sûr, en étant adapté du roman « Les orphelins de Brooklin » de Jonathan Lethem, l’intrigue et ses rebondissements ont leur importance, de même que ce rapprochement avec la belle et énigmatique Laura (Gugu Mbatha-Raw), mais on se laisse prendre surtout par cet énergumène peu commun et son allure débonnaire !
    Les dessous de cette triste affaire durant les années 50 a NewYork, sont cependant riches de révélation et d’enseignement, et entendre le mode de pensée de cet effrayant urbaniste Moses Randolph, au bord d’une belle piscine décorée de mosaïques, prononcée dans la bouche même de cet homme d’affaires corrompu et sans scrupule, fait froid dans le dos en nous renvoyant à des procédés et un discours trop entendu par nos banquiers et politiciens sans état d’âme, qui nous gouvernent malheureusement aujourd’hui.
    Et donc pour conclure, on retiendra beaucoup de points très positifs à cette brillante réalisation, dont la musique jazzy très ciselée et la photographie sublime par sa composition et ses éclairages sont lors de chaque scène, une véritable merveille, de quoi avoir envie de peindre des toiles tout en clair obscur, un peu à la manière d’Edward Hopper, pour ne pas dire Edward Norton bien sûr !
    Superbe et envoûtant tout simplement...
    Bravo !
    garnierix
    garnierix

    230 abonnés 454 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 décembre 2019
    Il y a une atmosphère de Gotham City dans ce film noir où l’on s’attend à voir surgir Batman (ambiance, images, grisaille, bagnoles, chapeaux et manteaux). Mais le gentil c’est Edward Norton et le méchant c’est Alec Baldwin ––excellente répartition des rôles ! Synopsis : un détective privé enquête sur la mort de son ami dans le New York d’après-guerre. Futé qui comprendra l’histoire dans ses détails et studieux qui écoutera la voix off du début à la fin sans faillir, car ceci, cela et quelques longueurs peuvent agacer, mais ce n’est pas grave. En effet, l’intérêt est ailleurs. Ça se bat à l’intérieur du cerveau du gentil ––il y en a un morceau qui est complètement anarchique, d’où un rôle de composition extraordinaire et attendrissant, parce que son air bête ne l’empêche pas d’être très malin. Par contre, ça ne se bat pas à l’intérieur du cerveau du méchant ––il est tout d’un bloc taillé dans le mal (le mal moderne évidemment, il faut bien qu’il y ait des échos modernes et réels à quoi faire penser, comme la fausse démocratie qui s’habille en vraie démocratie). Pour ceux qui aiment le jazz, l’intérêt est aussi dans le rôle que tient cette musique dans l’affaire ––à tel point que ceux qui détestent le jazz feraient mieux de ne pas aller voir le film. On découvre enfin que le réalisateur (et scénariste) est Edward Norton lui-même et c’est singulièrement bluffant car le film est original et difficile. Mais l’acteur l’emporte quand même et de loin sur l’auteur ––performance pour faire l’éloge d’une différence. A.G.
    zorro50
    zorro50

    115 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 décembre 2019
    C’est un bon polar à l’ancienne et, comme j’ai pu le lire dans la presse, ce film fait penser à l’excellent « L.A. Confidentiel », un film que j’ai dû revoir 2 ou 3 fois afin de vraiment tout comprendre tellement c’est confus, mais cela en valait la peine. Pour celui-ci, je ferai de même car je suis sûr qu’il faut être au courant du dénouement et de tous les méandres pour y arriver, afin de le savourer davantage
    Eddy P
    Eddy P

    139 abonnés 278 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 décembre 2019
    Probablement l'un des plus grands films de ces dernières années. Les personnages qui pourraient être des stéréotypes sont remarquables et intemporels, admirablement mis en scène : le business man deshumanisé avide de pouvoir, les flics corrompus qui ne cherchent pas à rendre justice, l'innocente qui est au cœur de l'intrigue et l'handicapé mental, ravagé de tics et de tocs qui a besoin de reconstruire une histoire cohérente pour pouvoir reposer son cerveau malade... à moins qu'il ne soit le seul à être intègre. Norton a mis presque 20 ans à réaliser ce film, qui était déjà dans ses tiroirs au moment où il réalisait "Au Nom d'Anna" en 2000. Nul ne sait ce qui a autant retardé sa sortie. Les dialogues, les ambiances d'un New York des années 50, le jazz, les dialogues émouvants (scène avec le trompettiste, qui avoue aussi se sentir anormal dans cette société), l'histoire d'amour esquissée avec pudeur... tous les poncifs sont évités, on est toujours en subtilité et en classe. Ca risque de passer pour "trop long" et "trop compliqué" pour beaucoup de gens, mais tant pis pour eux. A voir et à revoir.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    766 abonnés 1 516 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 décembre 2021
    L'action se déroule à New York dans les années 50, un détective privé va se retrouver opposé à l'homme le plus puissant de la ville en effectuant une enquête sur la mort de son meilleur ami.
    La vraie particularité de ce film policier est que le héros souffre du syndrome de Gilles de la Tourette le mettant souvent dans des situations compliquées ou cocasses lors de ses contacts avec les autres.
    Le bon côté, c'est que son esprit malade lui donne également une vivacité mentale et un sens de l'observation hors du commun, lui permettant de mener ses investigations de façon étonnante mais diablement efficace.
    Le format est un peu long (2h25) et nuit un peu d'après moi au rythme parfois un peu mollasson.
    Edward Norton signe tout de même ici un assez bon polar dans lequel on retiendra son interprétation brillante de cet homme toqué ainsi que les très bonnes prestations d'Alec Baldwin, de Willem Dafoe et de Bruce Willis.
    Original et attachant.
    Site www.cinemadourg.free.fr
    William Dardeau
    William Dardeau

    32 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 décembre 2019
    Brooklyn affairs est un splendide hommage au film noir "classique", dont on citera quelques oeuvres emblèmatiques : Le grand sommeil, Le faucon maltais pour les films fondateurs, puis entre autres: Adieu ma jolie, Chinatown, LA confidential. Edward Norton a manifestement vu et revu ces films et bien d'autres, et il respecte les fondamentaux: un privé désabusé, une femme un brin fatale, une intrigue tarabiscotée, de la corruption dans les hautes sphères, une musique jazzy nostalgique: tout est là. Norton situe même son film dans les années 50, et bien sûr à New York. La photo est grandiose et mérite à elle seule la vision du film. Mais Brooklynn affairs n'est pas seulement un hommage et un exercice de style c'est aussi une oeuvre profonde et intelligente sur le pouvoir, l'Amérique et la manière dont elle s'est construite. Norton cite d'ailleurs Chinatown comme inspiration majeure: Brooklyn affairs serait une sorte de pendant new yorkais à Chinatown qui se déroule à Los Angeles. Les deux films en disent long sur la manière dont se construit une grande métropole aux états unis. Norton reconnaît que l'élection de Donald Trump donne un coup de jeune à son scénario (imaginé bien auparavant). Le film n'est pas politique, mais il aborde la politique. D'aucuns estiment qu'il y a quelques longueurs, ce n'est pas du tout mon avis : au contraire l'ensemble est d'une rare fluidité. Mention spéciale à l'acteur Norton qui joue magnifiquement un privé atteint du syndrome de la tourette , maladie neurologique (celui qui est atteint a de nombreux tics et parfois profère des insanités). On pouvait craindre qu'un tel film soit désormais réservé à Netflix; il faut absolument voir ce polar crépusculaire sur grand écran, et remercier Edward Norton d'avoir tenu bon pour réaliser cette oeuvre majeure.
    Mr cinetok
    Mr cinetok

    259 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 décembre 2019
    le comédien et réalisateur Edward Norton nous propose un film noir vraiment excellent. la qualité de la réalisation est au rendez-vous..si en plus vous aimé cette ambiance année après guerre, grosses américaines (voiture), Jazz et suspens sur une histoire politico-mafieuse..alors je vous promets que vous allez passer un bon moment de vrai cinoche au sens noble du terme.ps : le casting en plus fait l'affaire.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2019
    L’intrigue est assez complexe et n’a pas forcément besoin d’être dévoyée pour dire que ce film renouvelle bien le bon vieux polar à l’américaine . Devant et derrière la caméra Edward Norton a ses références chevillées à la mise en scène, mais il s’en dégage dans la relation d’une histoire noire et labyrinthique, mêlée à la bonhommie de quelques personnages bien atypiques. Des protagonistes qui nous embrouillent joliment dans leurs relations tout en nous menant vers le chemin d’une résolution qui n’est jamais celle que l’on peut attendre. Si dans son roman Jonathan Lethem insiste sur la particularité de son héros ( syndrome de Gilles de la Tourette ) , Norton ne fait de ses tics et convulsions qu’un argument supplémentaire à la compréhension des mystères qui s’empilent. Pour un film de genre et d’ambiance ( le jazz participe beaucoup ) marqué par quelques écarts aux codes habituels, comme la fantaisie et la tendresse. Une habileté supplémentaire du réalisateur-scénariste qui de ce bon vieux polar à l’américaine, en fait déjà un grand classique contemporain. Du grand Norton !
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    vidalger
    vidalger

    320 abonnés 1 249 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 décembre 2019
    Habitué des seconds rôles, Edward Norton réussit avec Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn, en VO) son entrée en première division. Le réalisateur (et producteur) s'est appuyé sur une technique sans faille - photo remarquable, BO superbe, riche reconstitution des années 50 - pour nous conter une histoire sans trop d'originalité de privés et d'embrouilles politiques avec des margoulins de l'immobilier. On pourra passer sur les détails de cette histoire tant la qualité première du film repose sur l'ambiance noire du New York des quartiers populaires, Harlem et Brooklyn en particulier. Le jazz, les relations inter-communautaires, les ombres de la filiation (un orphelin aide une enfant de mère célibataire) tissent lentement la toile d'une époque disparue. Le handicap du héros principal (syndrome Gilles de La Tourette) qui perturbe régulièrement son comportement n'apporte pas grand chose à l'histoire si ce n'est qu'il crée souvent un trouble bizarre, voire humoristique, là où la gravité du propos mériterait davantage de concentration. Jolie interprétation de Gugu Mbatha-Raw en jeune femme dépassée par les émotions et d'Alec Baldwin en inquiétant politicien.
    Aulanius
    Aulanius

    196 abonnés 1 707 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 décembre 2019
    Alors là, je dis non. J'adore Edward Norton mais clairement, il n'est pas fait pour être réalisateur mais juste acteur (peut-être producteur à la limite). Ce film est d'un ennui rare. On tourne en rond pendant deux heures et demi, on s'ennuie à la mort, les monologues sont interminables, la chute est quelconque et surtout ... il ne se passe rien, aucune originalité. Alors je vois des notes dithyrambique, des avis plus que positifs et là je ne comprends pas que l'on puisse être de ce côté là en connaissant le cinéma. Nous sommes en 2019 et nous ne pouvons pas voir un film comme ça avec autant de moyens, c'est pas possible. Alors oui les acteurs ne sont pas mauvais, il y a un casting intéressant (quoique) et l'époque est remarquablement retranscrite mais pour tout le reste ... c'est non. L'ambiance jazz/blues n'arrange rien à ma douleur mais ça à la limite, c'est un "détail". J'oubliais les clichés à longueur de temps, l'abus du syndrome de la Tourette qui nous ressort les mêmes "blagues" toutes les 3 minutes, à un moment il faut dire stop. La photographie est sympa ceci dit mais honnêtement, je suis déçu à un point inimaginable. Franchement, je ne comprends plus le septième art quand je vois ça, et je n'en voyais vraiment plus le bout. Enfin bref, vous aurez compris mon avis sur "Brooklyn Affairs", pour ceux qui me suivent depuis des années dans mes crituques savent que ce n'est pas mon genre de descendre gratuitement un long métrage mais là, je ne peux pas faire mieux. A vous de voir. 7/20.
    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 décembre 2019
    Il a fallu attendre près de 20 ans pour voir Edward Norton revenir à la réalisation. C'est bien trop long mais pas surprenant tellement les films "adultes" dans l'industrie américaine sont devenus secondaires. Brooklyn Affaires est visuellement somptueux, très référencé évidemment mais cela n'empêche pas de trouver certains plans admirables, celui dans la gare,en particulier. Sans oublier l'atmosphère soyeuse des clubs de jazz où l'on écoute religieusement la musique sans se préoccuper outre mesure de l'intrigue du film. Parce qu'il y en a une, bien tarabiscotée et opaque dont on comprend cependant les grandes lignes sans pour autant se passionner pour son déroulement malgré le plaidoyer humaniste en faveur des petits et des sans grade contre la corruption et les malversations des nantis. Assez classique, en définitive, le récit, et un peu trop centré sur le personnage principal et ses tics oraux et comportementaux. Le héros, joué par l'acteur/réalisateur, est atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, ce qui n'est certes pas banal dans un film noir, mais a tendance à prendre toute la place en suscitant parfois le rire, au détriment des autres personnages si riches de potentialités. C'est un peu dommage vu la qualité de leurs défenseurs : Willem Dafoe, Alec Baldwin ou encore Gugu Mbatha-Raw, tous remarquables mais trop peu présents. Il n'est pas question de remettre en question l'excellence de l'interprétation de Norton, que nenni, mais son handicap finit par être l'attraction principale d'un film qui a pourtant bien d'autres atouts dans sa manche.
    Dandure
    Dandure

    168 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 décembre 2019
    Attention, cet avis contient ce genre de spoiler: Ah ouais, tu crois qu'on en a pas délogés des loqueteux pour bâtir ce style haussmannien qui fait la fierté de Paris et l'efficacité des CRS? Ça s'appelle la gentrification et quelques générations plus tard, tout le monde trouve ça très bien. La remarque vaut aussi pour les décennies à venir.

    Aaaaah (soupir), qu'il est loin le temps où les anti-héros cyniques de polar basculaient dans le crime, subjugués par la beauté venimeuse d'une femme encore pire qu'eux. Transposé d'un livre que je n'ai pas lu, Motherless Brooklyn, traduis en français par...Brooklyn Affairs...parce le business parle plus aux chalands que l'absence de môman, affiche tout les codes du genre...passés à la moulinette du politiquement correct. Le héros a un handicap social, la "fille" n'est pas que belle mais surtout engagée politiquement du côté des faibles en toute bienveillance, le bad guy est-il seulement méchant?
    Ça me rappelle que je n'ai rien compris au film en fait. A quoi servirait-il de liquider spoiler: Laura à la fin plutôt que bien avant
    ? spoiler: Moe "BA1" Randolph
    pouvait-il ignorer les spoiler: magouilles de ses subordonnés
    ? Pourquoi spoiler: Paul
    se livre-t-il a tant de circonvolutions? Bref, l'affaire est frelatée comme un tord boyaux de contrebande en pleine prohibition. Mais ok, il fallait des justifications aux filatures, aux gnons dans la tronche, aux gros manteaux, à la voix off, aux interrogatoires et aux seconds couteaux. Le réal qui emprunte avec bonheur le style de Fincher se permet même quelques digressions esthétiques ou musicales pour calmer le récit et poser une ambiance. Mais là où le réal de Fight Club, misanthrope assumé propose un cinéma osé, Norton demeure très consensuel malgré quelques fulgurances sur la nature du pouvoir. Reste une mise en scène élégante et généreuse, hommage à une époque et à un genre cinématographique.
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 486 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 décembre 2019
    En 1957, à New York, Lionel Essrog (Edward Norton), affecté du syndrome de la Tourette, a été recueilli et formé par Frank Minna (Bruce Willis), un détective privé. Quand son mentor est assassiné, Lionel enquête sur le crime. Ses recherches le mènent à Moses Randolph (Alec Baldwin), l'homme le plus puissant de la ville, et à Laura Rose (Gugu Mbatha-Raw), une avocate qui s'est mise en tête d'en dénoncer les pratiques mafieuses.

    "Brooklyn Affairs" est l'adaptation d'un roman à succès de Jonathan Lethem dont l'action se déroulait de nos jours. Edward Norton a pris le parti de la transposer dans les années cinquante. C'est l'occasion pour lui, pour son décorateur et pour sa costumière de reconstituer l'ambiance du film noir façon Dashiell Hammett ou Raymond Chandler. Ils ont soigné chaque détail avec un soin jaloux. Gosses caisses, club de jazz, toilettes et chapeaux : rien ne manque à cette reconstitution soignée.

    Le scénario n'est pas le point fort de ce film. Il n'est pas assez inventif pour surprendre le spectateur. Et il est suffisamment emberlificoté pour le semer en cours de route. Si on rajoute son manque de crédibilité - l'idylle téléphonée entre le héros et l'héroïne - on frise la catastrophe.

    Mais on l'évite grâce au jeu des acteurs. À commencer par Edward Norton qui s'attribue le rôle principal - on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Cet acteur à l'air d'un éternel adolescent a soufflé ses cinquante bougies, mais n'a pas eu la carrière qu'il aurait méritée. Il est certes devenu célèbre ; mais il n'a pas accédé au statut de super star. Pourtant, il a joué dans quelques chefs d'oeuvre ("Fight Club", "American History X", "Moonrise Kingdom") et y a toujours fait preuve d'une étonnante richesse de jeu dans des personnages souvent borderline comme celui qu'il interprète ici. À ses côtés, on retrouve quelques pré-retraités hollywoodiens (Bruce Willis, Willem Dafoe, Alec Baldwin), en compagnie desquels les 2h25 que dure "Brooklyn Affairs" passent sans regarder sa montre.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    527 abonnés 951 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 décembre 2019
    Deuxième fois que Edward Norton déniche un projet lui permettant de retrouver la double casquette d'acteur/réalisateur.
    Et on voit bien ce qui a pu le convaincre d'occuper ces deux rôles. En premier lieu, il lui permet de tenter la performance à haut risque d'un personnage hors-norme (un détective atteint du syndrome de La Tourette). Puis, c'est l'occasion de se mesurer au film d'époque. Le livre dont le film est tiré n'appelait pas forcément à ce voyage dans le temps, mais la moelle du polar tel qu'il fut gravé dans l'imaginaire collectif si.
    Nous voilà donc transposé dans le New York des années 50/60 (aucune date mentionnée). L'Amérique post-2nde guerre mondiale se modernise, les inégalités restent, le jazz prend son envol et les détectives privés arpentent les bars enfumés lors de leurs enquêtes souterraines. Lionel Essrog est de ceux-là. Cherchant à expliquer la mort de son mentor, il se retrouve au centre d'une sombre affaire dont les enjeux sont tout aussi obscurs que les protagonistes qu'elle implique.
    La principale limite de ce type de long-métrage se situe dans l'anachronisme qu'il peut entretenir. Mais Edward Norton choisit de retourner cette faiblesse en force en révélant subtilement plusieurs ponts avec le présent : lutte des classes intemporelle, racisme et orgueil régissants les relations entre les puissants et les délaissés. Pas besoin d'aller plus loin, la réalité est juste au coin. Pour enfoncer le clou, Norton s'est adjoint les services du toujours merveilleux Alec Baldwin, toujours prêt quand il faut s'en prendre à certains hommes occupant de hautes fonctions...
    Bref, ce contexte à l'effet boomerang sied à merveille au film sans mettre de distance par rapport à son audience. Pour le reste, on peut compter sur l'ultra-compétence d'un metteur en scène qui a eu tout le temps d'observer ces collègues (David Fincher, Spike Lee, Wes Anderson) pour en retenir les bonnes leçons.
    L'œil d'Edward Norton est affuté : les plans sont élégants, le rythme soutenu, et la photographie de Dick Pope est très belle (notamment pour les scènes nocturnes). Autre point attendu au tournant : comment montrer la particularité de son personnage principal sans tomber dans la caricature ? Le même Norton rassure tout le monde avec une prestation qui ne tourne jamais ce handicap en dérision (bien qu'il apporte un soupçon d'humour). Au contraire, il rend compte avec grand talent des difficultés relationnelles qu'il peut créer mais aussi de la grande beauté qui s'en dégage (notamment lors d'un long plan circulaire, lors d'une scène dans un bar Jazz).
    Le reste de la distribution est à l'avenant, bien que le rôle de Gugu Mbatha-Raw soit finalement limité (dommage pour l'actrice, convaincante). Les vieux briscards à l'honneur ai-je envie de dire, entre Alec Baldwin, Willem Dafoe et Bruce Willis, tout trois en grande forme.
    Brooklyn affairs n'entendaient subvertir ou dévisser les archétypes ou intrigues inhérentes au genre. Juste les utiliser au mieux pour en rappeler la pertinence. Et c'est plutôt réussi, la structure en puzzle trouve petit à petit sa cohérence et le propos est intéressant. Manque un poil de surprise pour dynamiser davantage le film. Mais c'est un écueil sur lequel bon nombre trébuche aussi. Donc, je ne serai pas plus sévère avec Edward Norton qu'avec un autre.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 541 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 juillet 2020
    Brooklyn Affairs est un film qui raconte l'histoire d'un enquêteur privé de New York qui avec le syndrome de Gilles de la Tourette tente de résoudre le meurtre de son mentor. Ce film a des problèmes avec ses personnages et ses dialogues plats et sans intérêt ainsi qu'un rythme qui bouge incroyablement lentement. Vous avez parfois l'impression de regarder un film de 3 heures plutôt qu'un film de 2 heures 20 minutes. La durée et le rythme du film détruisent complètement toute excitation qui pourrait être trouvée. Avec une belle réalisation et une performance engagée d'Edward Norton Brooklyn Affairs finit par être un film très décevant avec de bons composants mais dans le désordre...
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