Pour son 2ème long métrage en tant que réalisateur, près de 20 ans après le premier, l'acteur Edward Norton s'est lancé dans le film noir et il s'est attribué le rôle principal. Celui d'un privé qui veut arriver à trouver qui a tué Frank Minna, le patron de l'agence de détectives dans laquelle il travaille, un homme auquel il doit beaucoup, lui qui s'était retrouvé orphelin dès son plus jeune âge (Le titre original du film est d'ailleurs "Motherless Brooklyn"). Ce film fait l'objet d'une belle reconstitution du New-York dans les années 50, avec, en particulier, ses nombreux clubs de jazz, ce qui permet d'ailleurs d'entendre de belles prestations de Wynton Marsalis à la trompette. Très astucieusement, le réalisateur, scénariste et acteur a décidé de s'affubler du syndrome Gilles de la Tourette, ce qui, il faut l'avouer, donne naissance à quelques bonnes tranches de rire. Certes, le film est un poil trop long, il y a même, au tiers du film, un petit moment où on a un peu tendance à s'ennuyer, mais, globalement, cette plongée dans le film noir à l'ancienne est plutôt réussi. D'autant plus que, sans y toucher, il nous parle intelligemment de politique et de sociologie, des dégâts causés par certains entrepreneurs immobiliers, du manque de considération pour la population afro-américaine. D'autant plus que la distribution est de très haut de gamme, avec Bruce Willis, Alec Baldwin, Willem Dafoe et le très beau couple qui, petit à petit, prend naissance : Edward Norton et Gugu Mbatha-Raw. Quant à la musique, importante dans le film, elle est l'oeuvre de Daniel Pemberton, avec également des chansons écrites par Thom Yorke, le leader de Radiohead.