De très jolis décors des années 50, les costumes qui vont avec, une ambiance clubs de Jazz qui ravira tout mélomane, des plans sympas, un rythme bien orchestré, Edward Norton qui passe de l’autre côté de la caméra ce n’est pas si déconnant, car le rendu est vraiment très bon. Ça ne m’étonne pas, il a travaillé avec de très grands, je pense même y reconnaître des techniques directement inspirées d’un « Fight club » ou « American History X », et c’est joliment maîtrisé. Après, cette fameuse enquête, ces soit-disant fascinantes révélations auxquelles on va assister, ça n’a rien de passionnant pour tout dire. Peut-être si j’étais New Yorkais m’auraient-elles intéressé un minimum, ce n’est même pas sûr, mais là je me suis senti complètement étranger par rapport à ces fameuses magouilles de politiciens qu’on sera amené à découvrir au fur et à mesure, si bien que même la chute n’a eu aucun effet accrocheur. J’attendais juste de savoir ce qui était caché
sous le chapeau de Frank, comme si ce n’était pas évident qu’il y cachait quelque chose d’important, et le fait d’y penser aux 3/4 du film allait nous interloquer ! Justement c’est là où a été révélée la filiation paternelle de la fille noire, raison principale
derrière le crime mystérieux qui a tout déclenché, j’ai alors baillé. Un semblant d’intérêt pourrait être ce personnage de Moses
avide de pouvoir, bien trop prétentieux et au dessus de tout le monde, au dessus des lois, l’achétype du politicien qui réussit de qu’il entreprends. Son attrait pour le viol tout en trouvant ça normal
, son caractère, ses idées et ses méthodes nous permettent de cerner davantage ses semblables qui nous entourent. Personnage dont la personnalité et les discours sont bien travaillés, je l’avoue. Il a été bien sympa Edward Norton de soigner sa première grosse réalisation tout en nous jouant admirablement le syndrôme de la Tourette, c’est distrayant, assez amusant aussi, suffisant pour sortir le contenu de sa lassitude ? Chapeau l’artiste, mais c’est loin d’être le cas, il reste encore quelques étapes avant de réussir à franchir le pont entre acteur et réalisateur, celui de choisir un script moins barbant en fait partie.