"Iron Man 2", réalisé par Jon Favreau, se positionne comme une œuvre intermédiaire dans l'épopée cinématographique Marvel, succédant à son prédécesseur avec une ambition mitigée. Le film tisse une trame où Tony Stark, interprété avec une aisance toujours aussi charismatique par Robert Downey Jr., est confronté à la mortalité, non seulement la sienne, due à l'empoisonnement par le palladium, mais également celle de son héritage, menacé par l'ombre vengeresse d'Ivan Vanko (Mickey Rourke).
La réalisation de Favreau oscille entre le brillant et l'ordinaire, parvenant à capturer l'essence flamboyante de Stark tout en s'embourbant dans une narration parfois prévisible. La performance de Rourke, bien que teintée d'une intensité palpable, semble bridée par un développement de personnage insuffisant, réduisant potentiellement Whiplash à une menace unidimensionnelle, malgré un potentiel de complexité évident.
L'ajout de nouveaux personnages, notamment Natasha Romanoff (Scarlett Johansson) et le remplacement de Terrence Howard par Don Cheadle dans le rôle de Rhodey, apporte une dynamique fraîche sans toutefois bouleverser l'équilibre précaire de l'ensemble. La chimie entre les personnages, bien que présente, peine à éclipser la sensation de déjà-vu qui imprègne certaines séquences.
La direction artistique et les effets spéciaux demeurent, comme attendu, de haute volée, avec des scènes d'action qui captivent et divertissent. Cependant, ces moments d'éclat sont parfois noyés dans un récit qui manque de la finesse et de la profondeur nécessaires pour transcender son statut de simple maillon d'une franchise plus vaste.
La bande-son, ponctuée de titres emblématiques d'AC/DC, injecte une énergie indéniable bien que parfois prévisible dans sa volonté de souligner l'aura rock'n'roll de Stark. Cet élément, bien que séduisant, illustre parfaitement la double arête du film : une capacité indéniable à divertir mêlée à une impression sous-jacente de conformisme.
En définitive, "Iron Man 2" navigue dans les eaux troubles de la continuité, parvenant à maintenir le cap grâce à la performance magnétique de Downey Jr. et à quelques éclairs de mise en scène inspirée, tout en étant lesté par un scénario qui peine à renouveler sa formule. Le film, dans son ensemble, représente une pièce essentielle mais non révolutionnaire du puzzle Marvel, illustrant à la fois les forces et les limites inhérentes à une telle entreprise cinématographique.