L'histoire de ceux qui ont contaminés Woody Allen, il y a longtemps de cela !
Franchement, comment peut-on imaginer aller voir un film avec 2 excellents acteurs, la plus belle femme du monde (oups, mes goûts personnels n'ont rien à faire dans une critique, désolé), et un réalisateur qui en entamant une nouvelle manière dans son art a réussit le début d'une trilogie magnifique (si l'on excepte l'étrange Spider).
Certes, nous ne sommes pas dans un film d'action crépusculaire ou ultra violent, mais l'on reste dans les extrêmes de la nature humaine. Disons simplement qu'ils sont plutôt conversés que tailladés.
Le film est donc posé, très bavard, avec une structure fort classique et malgré une écriture de script qui ménage ses surprises et dispense un rythme évitant les lenteurs, et avec les petits caprices de sur-jeu de Keira ne va pas forcément laisser un souvenir impérissable.
Ce serait rester à la surface de ce qui est sans doute pour votre serviteur le meilleur Cronenberg, pour quelques raisons.
Pas la peine de revenir sur le casting simplement parfait. Keira montre que malgré sa jeunesse et l'absence de très grands réalisateurs elle est capable d'effort pour se transcender. Viggo sait désormais jouer les vieux avec perfection, et Fassbender, même s'il reste trop sur le personnage un peu coincé de Jung nous montre au moins qu'il n'a pas encore la grosse tête.
Le jeu entre toutes les histoires permet un rythme honnête tout en gardant la démonstration grand public de la psychanalyse à un niveau supportable.
Mais ce que les travaux préparatoires à un bon film ne nous disent pas sur le papier, c'est ce que l'on a sur la toile. La photographie est tout simplement parfaite. Pas une poussière qui traîne, pas un plan flou (ou presque), la perfection des costumes d'une Cronenberg qui crée pour film contemporain sur fond d'histoire, c'est presque branché.
Cette beauté irréelle autant dans les pièces surchargées de Freud que dans les salles de consultation ultra contemporaines démontre une maîtrise totale et presque froide mais superbe qui vole 100 km au dessus des faux jumeaux design eighties des Irons d'un vieux Cronenberg. A croire que David fait un peu comme Eastwood, il se bonifie et corrige ses erreurs de jeunesse là où certains périclitent.
Car pour arriver à ce résultat sur l'écran du Max Linder, il en faut du métier.
Donc, on sort avec un film touffu pas toujours exceptionnel, mais un plaisir de visionnage hors du commun, presque supérieur (car sans recherche du sensationnel) à "The tree of life".
Vivement le prochain Cronenberg, que je remercie d'avoir craqué pour l'androgyne Keira, voilà un Blu-ray que je pourrais regarder jusqu'à 90 ans avec l'autre hommage à son charme : « Last night »
Bon, maintenant, on peut éventuellement s'interroger sur la partialité de cette critique !