Film de science-fiction, écrit et réalisé par Francis Ford Coppola, Megalopolis est une expérience unique, pour un résultat déstabilisant. L'histoire se déroule à New Rome et nous fait suivre Julia Cicero, une jeune femme partagée entre la loyauté envers son père Franklyn, le maire de la ville, et son amant Cesar, un architecte voulant prendre la place de l'élu actuel. Deux visions s'affrontent alors entre le maire ayant une vision conservatrice de la société et Cesar, plus progressiste et tourné vers l'avenir qui, après une catastrophe ayant ravagé la ville, veut recréer la cité et en faire une utopie alors que le maire corrompu y est totalement opposé. Ce scénario s'avère très particulier à visionner pendant toute sa durée d'environ deux heures et quart. On assiste pendant tout ce temps à une intrigue décousue et foutraque, très inégale. Les scènes toutes plus invraisemblables les unes que les autres se succèdent sur un rythme soutenu donnant l'impression d'un immense pot-pourri. Certaines séquences semblent coupées avant même d'être achevées ce qui donne une sensation très étrange. Le métrage part dans absolument tous les sens même si le récit reste tout de même compréhensible. Les sujets traités ne sont tout de même pas suffisamment approfondis et le ton théâtrale fait par moment assez nanardesque. L'ensemble est porté par des personnages extravagants aux comportements, aux attitudes et à la gestuelle des plus bizarres. Des rôles interprétés par une distribution peu convaincante comprenant Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel, Aubrey Plaza, Shia LaBoeuf, Jon Voight, Laurence Fishburne, Talia Shire ou encore Jason Schwartzman. Tous ces individus entretiennent des relations conflictuelles ne procurant malheureusement aucunes émotions. La faute en partie à des dialogues passant du coq à l'âne assez incompréhensibles et manquant cruellement de profondeur, en plus d'être neutres en sentiments. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain s'avère qualitative. Sa mise en scène se veut créative et aucunement convenue, bénéficiant d'une liberté totale. Surtout, elle évolue dans un univers d'une grande richesse esthétique offrant des plans marquants à la faveur de ses environnements d'une sacrée grandeur. Les effets spéciaux sont eux globalement corrects. Ce visuel imaginatif est accompagné par une b.o. tout aussi débordante avec ses compositions éclectiques collant bien aux images et à cette ambiance atypique. Reste une fin un peu faiblarde venant mettre un terme à Megalopolis, qui, en conclusion, est un film difficile à juger tant il est aussi ambitieux et réussi par moments que ridicule à d'autres, faisant de lui un long-métrage plutôt moyen.