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Rotten Tomatoes
104 abonnés
695 critiques
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4,5
Publiée le 21 juillet 2014
Ce genre de film vous coupe littéralement le souffle. Au début, on cherche à comprendre. Guerre du liban vu par les soldats de Tsahal. Comme toutes les guerres, de l'incompréhension et une fatalité. De l'animation pour éviter de choquer, des musiques douces. Si le film peine à démarrer, on commence vite à se figer. On ne bouge plus et on reste de marbre. Puis, grâce à une incroyable réalisation qui évite de prendre parti sur le conflit, on comprend. Et on voit. Et là, pour la première fois de ma vie, j'ai eu le souffle coupé. Je n'ai pas réussi à respirer. Je ne voulais plus respirer. Et ce silence de mort, vous ne le décrivez pas. Vous le vivez. 4,5/5
D'un point de vue politico-historique, "Valse avec Bachir" marque une certaine prise de conscience de l'opinion publique à propos des multiples crimes commis par l'armée Israëlienne ces dernières décennies, tus jusqu'alors par le soutien aveugle que les puissances Occidentales accordent depuis longtemps à l'Etat Hébreu. C'est ainsi qu'Ari Folman, né dans le pays d'Ariel Sharon, adresse une explicite critique à ce dernier, plus précisément en pointant du doigt sa responsabilité dans le cadre des massacres des camps de réfugiés de Sabra et Chatila survenus en pleine guerre du Liban. Au lieu de narrer platement des événements pas toujours très bien connus du grand public, il organise une intrigue autour d'un ancien militaire aujourd'hui traumatisé par ces événements passés et cherchant à retrouver petit à petit la mémoire. Plutôt habile car cela permet de ne pas sombrer dans le reconstitution trop scolaire et de suivre en même temps l'évolution psychologique et existentielle d'un protagoniste auquel nous nous attachons. La multiplicité des points de vue donne par ailleurs une force supplémentaire à un récit troublant auquel viennent s'ajouter des hallucinations et autres allégories. Dans la même logique des choses, on pourra admirer quelques séquences isolées mais magnifiques où le rythme est ralenti et dans lesquelles les personnages entrent dans un quasi état de transe. Bravo aussi à l'animation de qualité, attractive visuellement, servant à élaborer un contraste poussé entre la violence des événements et la douceur du dessin. Cependant, "Valse avec Bachir" se voit dans le même temps plombé par une voix-off trop présente, extrêmement démonstrative, expliquant tout tout le temps sans laisser le temps à l'image de prendre son envol. Le caractère superficiel de quelques "introspections" a de quoi laisser sceptique tout comme la simplicité des protagonistes secondaires, peu développés. La fin tombe quant à elle dans la facilité. Intéressant, sans plus d'enthousiasme.
Un beau film, c'est sur, mais je suis un peu déçu par rapport aux pluies d'éloges que j'ai lu. J'ai trouvé le début un peu long et pas toujours intéressant, je sais que c'est nécessaire à la construction de l'intrigue mais cela aurait pu être plus agréable à suivre. Sinon, c'est très bien fait, niveau historique il n'y a rien à dire et le film sous forme de film d'animation rend très bien.
Le réalisateur israélien Ari Folman signe un long-métrage d’animation remarquable tout en étant proche du documentaire, ce qui lui vaut le César du meilleur film étranger en 2009. Il s’agit d’un long travail d’introspection du réalisateur sur son rôle au cours du massacre du camp de Sabra et Chatilla durant l'intervention militaire israélienne au Liban en 1982. A partir d’interviews réelles d'amis de l'époque ayant également participé à ces atrocités, cette œuvre interroge sur la culpabilité que chaque homme conserve après avoir été acteur d’un tel évènement. Ce parcours de psychanalyse sur la mémoire et l'oubli est mis en scène au moyen d’un graphisme sombre mais de grande qualité. L’esthétisme des images, assorti d’une bande-son enjouée, permet de créer un filtre avec la funeste réalité. Bref, une œuvre puissante dénonçant intelligemment les horreurs de la guerre.
Qu'ai-je fait à Beyrouth, en 1982, pendant le massacre perpétré dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila ? Ainsi se tourmente le réalisateur israélien dans cet époustouflant documentaire d'animation onirique et antimilitariste.
Ce film est un petit bijou, rare et précieux, d'animation. Chaque plan émerveille, chaque scène de carnage émeut, chaque image d'archive effraie. Tour à tour réaliste, onirique, caricatural, burlesque, mais jamais faible ni pathétique, ce long-métrage nous transporte dans un autre univers, non physique mais psychologique, parfois à la limite du subconscient du narrateur, pour nous en montrer tous les aspects d'une manière parfois très originale et tantôt morbide tantôt célébrant la vie. Je pense que je n'aurai jamais assez de mots pour décrire la beauté littéralement transcendantale de "Valse avec Bachir", ni celle de cette scène mythique où les hommes sortent de l'eau tels des fantômes. Proche de la perfection tant sur le fond que sur la forme, ce film ne peut laisser indifférent le spectateur. Excellent.
Dans ce film Ari Folman a su mettre en valeur tout les véritables méfaits de la guerre quelle quelle soit et c'est justement ca qui fait de "VALSE AVEC BACHIR" un grand film .
En partant à la recherche de ses souvenirs dans une volonté d'éclaircir un passé traumatisant, le narrateur dévoile des scènes révélatrices non d'une réalité mais d'une vérité intime et d'images symboliques. Poignant réquisitoire acerbe contre toute guerre dont l'absurdité et l'abêtissement sont poussés jusqu'à un surréalisme burlesque, le film marque par son esthétique inspirée de la bande dessinée entre morne luminosité et rayons surnaturels. Universalisant son propos sur la nécessaire diffraction de l'être en proie à l'horreur, le réalisateur replace cependant son récit dans une réalité historique violemment illustrée par les ultimes images d'archives. Un coup de poing mémorable.
Originalité du genre (autodocumentaire d'animation), originalité de la forme (colorisation de photos et de vidéos, superposition de dessins, teintes à dominantes noires et jaunes), originalité de l'intrigue (quête psychanalytique, avec quelques envolées fantasmatiques) et intérêt historique (organisation des massacres, mise en cause des autorités israéliennes) : c'est un film unique, très fort, très réussi. L'animation traduit un traitement personnel de la guerre et déréalise un peu le sujet, mais le réalisateur a introduit à la fin des images d'archives qui ramènent à la réalité des faits : basculement intelligent du subjectif à l'objectif. Comme un aboutissement du travail de mémoire.