Pour son huitième film, Brian De Palma s'inspire en grande partie du "Fantôme de l'opéra" et du mythe de Faust (entre autre) pour écrire et réaliser "Phantom of the Paradise" qui nous emmène dans les coulisses du "Paradise", une sorte de temple de la musique dirigé par Swan, un producteur de disques qui cherche de nouveau talent. Il va très vite être séduit par la musique d'un compositeur Winslow dont il va s'approprier la musique puis faire en sorte d'envoyer Winslow en prison quand ce dernier devient trop gênant...
Aujourd'hui, "Phantom of Paradise" peut paraitre totalement kitsch (déjà à l'époque de sa sortie), mais De Palma s'en sort plutôt bien, d'ailleurs il ne cherche pas à être réaliste et il brasse différents genres (horreur, fantastique, parodie, musical...) pour nous livrer ce face à face entre Swan et Winslow. D'ailleurs, c'est surtout par son portrait de Swan que le film brille, inquiétant et effrayant patron du Paradise et sans aucun scrupule pour arriver à ses fins, dont certaines scènes sont à la fois effrayante et représentative de sa folie.
Au passage, De Palma se fend d'une petite critique du monde du show-biz et de son fonctionnement.
A travers une mise en scène gothique et grandiloquente, il n'hésite pas à en faire des caisses que de soit dans les décors, les costumes, les looks, les musiques (sans que ce soit déplaisant, bien au contraire d'ailleurs) ou même les multiples références dont celle envers Hitchcock ne brille pas forcément par sa subtilité ! Mais il arrive à doter son film d'une véritable atmosphère, sombre, parfois gothique ou coloré (!) ou même malsaine mais qui s'avère plutôt prenante. On notera aussi la belle maitrise technique de De Palma, souvent audacieux et impeccable.
Les interprétations sont impeccable, parfois délibérément exagéré, et on retiendra surtout Paul William (à qui l'on doit aussi les musiques) dans le rôle de Swan, Finley en artiste maudit ou encore la très charmante Jessica Harper
Le film qui révéla De Palma au grand public, si parfois on frôle l'indigestion dans ce mélange de genres délibérément irréaliste et kitsch, on se laisse emporter par ces numéros musicaux, cette histoire, cette folie et cette ambiance.