J'aime De Palma pour Pulsions que j'avais vraiment bien apprécié, du coup je me suis dis que la ressortie de ce film serait l'occasion d'en voir d'autres. Il faut voir le film comme un mélange entre un drame baroque de type Faust (et pour cause), une comédie rock à la Blues Brothers, Darkman et le fantôme de l'opéra. En gros, c'est l'histoire de Faust, en opéra moderne rock kitsch, un peu fou (voire même beaucoup), légèrement sexuel voire même crypto gay. Tout un programme ! Bon on est pas au niveau de Pulsions au niveau des femmes nues à l'écran (dommage, j'aurais bien vu Jessica Harper dans ce rôle-là, mais bon on ne peut pas tout avoir, et elle est charmante malgré tout). Si je dis avoir pensé à Darkman, c'est parce que ça reprend quelque peu le même schéma narratif, un mec doué à qui on va voler une invention (ici de la musique), qui va être défiguré et qui va vouloir se venger, sauf que là on ajoute un aspect faustien à tout cela, et je dois dire que j'aime bien ça. Je veux dire, savoir que ce mec un peu taré avec sa coupe de cheveux disons "remarquable", puisse être un diable moderne complètement déjanté, c'est plutôt réjouissant. Et puis c'est un mec cool, il couche avec toutes les femmes auxquelles il fait passer des auditions. C'est déjà bien plus classe que le guignol numérique tout moche de Ghost Rider ! Même le fantôme, malgré son déguisement de carnaval a une certaine classe, j'aime bien l'idée qu'on lui ait pris sa voix pour la transformer en ce son rauque et désagréable, on se croirait presque dans un conte d'Andersen (en même temps La Petite sirène était déjà plus ou moins un variation du mythe). Il respire même d'une façon étrange à la Dark Vador. Comme quoi, Lucas n'a rien inventé. C'est un film sympa, techniquement bon, De Palma aime toujours autant le split screen et il faut dire qu'il l'utilise bien; j'aime particulièrement la fin, la façon dont est révélé le pot aux roses et la dernière scène, où la folie se traduit par un concert de rock très agité, la foule, la musique, le climax, c'est assez grandiose. Et j'aime bien l'idée que lui ne peut se suicider pour échapper à la souffrance, que l'un ne peut partir sans l'autre, mais je pense que ça vient du mythe originel (et là encore, J. K. Rowling n'a rien inventé). Un film sympa, mais pas le meilleur de son auteur.