Sorti en 1968, 2001 : L'Odyssée de l'Espace de Stanley Kubrick continue encore de fasciner les cinéphiles du monde entier et ce 46 ans après sa sortie en salle. Véritable monument cinématographique, 2001 : L'Odyssée de l'Espace est sans doute le film le plus fou jamais réalisé dans le genre de la science-fiction et avec cette œuvre inoubliable, Stanley Kubrick se positionnait à l'époque comme l'un des plus grands metteurs en scène du XXème siècle. A l'aube de l'humanité, dans le désert africain, une tribu de primates subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui dispute un point d'eau. La découverte d'un monolithe noir inspire alors au chef des singes assiégés un geste inédit et décisif. Brandissant un os, il passe à l'attaque et massacre ses adversaires. Le premier instrument est né. Quatre millions d'années plus tard, en 1999, un vaisseau évolue en orbite lunaire avec à son bord le docteur Heywood Floyd qui se rend sur la Lune pour enquêter sur la découverte d'un monolithe noir qui émet d'étranges signaux vers Jupiter. En 2001, les astronautes David Bowman et Franck Poole font route vers Jupiter à bord du vaisseau Discovery, contrôlé par CARL 9000, un ordinateur exceptionnel doué d'intelligence et de parole. Cependant, CARL, sans doute plus humain que ses maîtres, commence à donner des signes d'inquiétudes et se demande à quoi rime cette mission et que vont-ils découvrir sur Jupiter. Réalisé par le maître Stanley Kubrick, 2001 : L'Odyssée de l'Espace est le genre de film qui marquera à jamais l'Histoire du cinéma. Avec sa huitième réalisation, Stanley Kubrick arrivait en 1968 au sommet de son art avec ce film de science-fiction métaphysique qui s'interroge sur l'origine de l'humanité et qui a dû en étonner plus d'un à l'époque de sa sortie. En effet, au moment de sa sortie, personne n'a compris 2001 : L'Odyssée de l'Espace. La presse et le public lui ont réservé un accueil assez mitigé mais les exploitants de salles de cinéma en décidèrent autrement en le laissant à l'affiche et de plus en plus de monde allait voir ce film unique et atypique. Depuis, 2001 : L'Odyssée de l'Espace est devenue le plus grand succès de Stanley Kubrick dans le monde avec plus de 120 millions de dollars de recettes au box-office mondial et attira également 3 392 971 spectateurs en France venu admirer ce chef-d’œuvre intemporel. Aujourd'hui qualifié d'œuvre culte par la critique et par de très nombreux spectateurs ainsi que par ses fans, 2001 : L'Odyssée de l'Espace est sans aucun doute le plus grand film de science-fiction du cinéma tant il est unique et grandiose. Malgré sa grande popularité et son statut de monument du cinéma, l'œuvre de Stanley Kubrick reste tout de même perçue comme un film long, lent, froid, pessimiste, parfois incompréhensible et où il y a peu de dialogue, les premières paroles arrivent au bout de 25 minutes de film. Il est vrai qu'avec ce film-là, c'est soit on aime ou on n’aime pas, et je comprendrais bien évidemment que de nombreuses personnes n'aiment pas ce film. Quand je l'ai vu pour la première fois, tous les aspects de lenteur ou de manque de rythme ne m'ont pas dérangé du tout car ce film fut une totale révélation pour moi ce qui m'a permis de le classer dans ma liste de mes films préférés. Depuis ce jour, je le considère comme le maître des films de science-fiction parce qu'il évoque un sujet qui me passionne qu'est la conquête spatiale, il nous parle également de l'origine de l'Homme, des intelligences artificielles qui prennent le dessus sur son créateur et interroge sur des notions métaphysiques. Mais j'admire également 2001 : L'Odyssée de l'Espace parce qu'il semble être le « père » de beaucoup de chefs-d’œuvre du genre car étant sorti bien avant eux, je pense à Star Wars : Episode IV - Un Nouvel Espoir, Rencontres du Troisième Type, Alien, le Huitième Passager, Blade Runner ou encore Terminator. Bon nombre de réalisateurs sites le film de Kubrick comme une source d'inspiration, par exemple c'est le cas de Christopher Nolan qui dit s'être inspiré de 2001 : L'Odyssée de l'Espace pour son neuvième film qu'est Interstellar. D'abord ce qu'il faut savoir sur le huitième film du grand Stanley Kubrick, c'est qu'il sera sa seule œuvre à relever du genre de la science-fiction pure avec des éléments comme l'espace, les vaisseaux spatiaux, les intelligences artificielles, les planètes,... Le film est en fait une adaptation d'une nouvelle de science-fiction d'Arthur C. Clarke intitulée La Sentinelle et le scénario fut donc écrit par Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke qui rédigera en parallèle du tournage le roman 2001 : L'Odyssée de l'Espace. Ce qui est intéressant c'est que le film mêle deux histoires différentes. La première histoire est celle qui se déroule sur plusieurs années en nous racontant la rencontre entre l'Homme et un mystérieux monolithe noir, une sorte d'intelligence extraterrestre, qui aurait influencé l'évolution de l'humanité. Un monolithe noir est alors trouvé sur la Lune en 1999 et qui émet des signaux vers Jupiter. Une expédition spatiale est alors mise en place pour se rendre sur Jupiter et découvrir l'origine de ces signaux. Et c'est là qu'intervient la deuxième histoire du film qui est celle qui confronte l'Homme à une forme très évoluée d'intelligence artificielle appelée CARL 9000, HAL 9000 en version originale. Le film aborde avec intelligence le thème de l'Homme confronté à sa création, généralement symbolisée par une machine ou une intelligence artificielle comme c'est le cas avec CARL 9000.
Suite à un défaut venant de l'ordinateur, les astronautes David « Dave » Bowman et Franck Poole décident de le déconnecter craignant que celui-ci cause des problèmes durant leur mission. CARL comprenant les intentions des astronautes et se croyant indispensable à la mission, se transforme en machine à tuer totalement paranoïaque, assassinant les trois scientifiques en caisses d'hibernation et tuant Franck Poole lors d'une sortie dans l'espace
. Sans doute le personnage le plus marquant du film, sa voix calme et absente de tous sentiments le rend encore plus terrifiant, le personnage de CARL permet ainsi à Kubrick d'aborder le sujet des robots qui se révoltent sur l'Homme car s'humanisant petit à petit, CARL se pose des questions et dit avoir peur au moment où Dave le débranche, et quand ils deviennent de plus en plus dangereux, thème que l'on retrouvera notamment dans deux grands films de science-fiction que sont Blade Runner avec les Réplicants et Terminator avec le cyborg joué par Arnold Schwarzenegger. Une fois cette intrigue terminée, Kubrick reprend son voyage vers Jupiter où le personnage de Dave découvre un monolithe noir en orbite autour de la planète et soudain notre héros est aspiré dans un tunnel coloré qui va le faire voyager dans l'espace, découvrant ainsi des phénomènes cosmiques et des paysages inconnus colorés fait de montagnes et de roches. Lors de cette séquence psychédélique longue d'une bonne dizaine de minutes le film entre dans ce qui est sa partie la plus métaphysique et fascinante.
Et ce qui suit est d'autant plus déconcertant puisque le personnage de Dave arrive alors dans une suite de style Louis XVI où il se voit vieillir petit à petit et enfin, aux portes de la mort, dans un dernier geste vers le monolithe noir pour le toucher, il renaît sous la forme d'un fœtus entouré d'un globe de lumière, et est alors téléporté dans l'espace, en orbite autour de la Terre sous le son d'Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss. Fin
. C'est vrai qu'il y a de quoi être surpris par une telle fin et on se demande sans arrêt ce qu'a donc voulut faire Kubrick. Déjà, savait-il ce qu'il faisait ? Je tiens à préciser que ce qui suit est une analyse personnelle et que ce film peut être interpréter de différentes façons. D'abord le grand thème de 2001 : L'Odyssée de l'Espace c'est l'évolution de l'Homme qui aurait été influencé par de mystérieux monolithes noir entrés en contact avec lui. A l'aube de l'humanité, le monolithe amène aux singes l'idée de créer le premier outil de toute l'humanité, un os, ce qui lui permet de chasser, manger, se défendre et tuer ses ennemis. Et l'évolution suit son cour jusqu'en 1999 où l'on trouve un monolithe sur Lune. Le film évoque donc l'origine de l'intelligence de l'Homme qui aurait été permise par ces monolithes noir. Et quand Dave voyage dans l'univers avec toutes ces couleurs, ces phénomènes cosmiques et ces paysages peut-être extraterrestres, on peut penser qu'à travers ce voyage le monolithe montre au personnage la création de la Terre, on part de rien avec seulement le vide et de la lumière pour arriver à des paysages qui ressemblent fortement à ceux de la Terre jusqu'à ce qu'on se trouve dans une suite style Louis XVI où là le monolithe montre la vie qui s'écoule avec le temps qui passe, la jeunesse, l'âge adulte, la vieillesse et les derniers instants de la vie jusqu'à la renaissance ou la réincarnation représenté par un fœtus. 2001 : L'Odyssée de l'Espace restera sans doute l'un des films les plus mystérieux du Septième Art dans son message, on ne sait pas s'il montre vraiment l'origine de la vie ou de la Terre, s'il montre la réincarnation d'un être humain, une évocation mystique de la vie et de la mort ou l'immensité de l'univers à travers la séquence psychédélique. Ce que l'on peut être sûr, c'est que Stanley Kubrick a livré un grand film, sur le plan interrogatif, mais aussi sur le plan de la réalisation et de l'ambiance. En effet, quand on évoque 2001 : L'Odyssée de l'Espace il y a une scène qui revient obligatoirement : celle où le singe lance ce qui est le premier outil de l'humanité dans les airs sous la musique de Richard Strauss, puis retombe sur la musique de Johann Strauss en prenant la forme d'un satellite dans l'espace en orbite autour de la Terre. Une scène d'anthologie où l'on fait un bond de quatre millions d'années d'une manière brutale, sans transitions, sans doute la scène la plus mythique du film qui peut représenter l'évolution du progrès technologique, on passe d'un simple os à un satellite envoyé dans l'espace. Il y a également une scène similaire dans Lawrence d'Arabie de David Lean où le héros souffle sur une allumette et nous sommes tout d'un coup transportés en plein désert avec un magnifique levé de soleil. Hormis cette scène anthologique, le film de Kubrick possède une ouverture magistrale, à faire frissonner, avec un lever de soleil dans l'espace sous le son de la musique de Richard Strauss ce qui confère au film une prestance juste monumentale. On se sent tout petit durant cette scène. Maintenant ce qui impressionne devant le film ce sont ses effets spéciaux qui n'ont quasiment pas prit de ride ! Hormis quelques décors qui font maquettes, les mouvements des vaisseaux spatiaux, notamment celui qui tourne dans l'espace juste après la transition avec la partie qui se concentre sur l'aube de l'humanité, sont très réussis. On dirait que la scène date d'aujourd'hui, le vaisseau a des mouvements fluides et son design fait très réaliste. 2001 : L'Odyssée de l'Espace, qui a par ailleurs obtenu l'Oscar des Meilleurs effets spéciaux en 1969, n'a pas vieillit, même après 46 années d'existence, et ça c'est encore plus impressionnant. Stanley Kubrick est décidemment un réalisateur visionnaire, le soin apporté au réalisme de son film font de lui une expérience cinématographique à vivre au moins une fois dans sa vie, le film est en plus sorti un an avant les premiers pas de l'Homme sur la Lune, c'est pour dire à quel point il a dû impressionner le monde entier à l'époque. Kubrick respecte donc dans son film ce qui fait la réalité de l'espace : le vide, le froid et l'absence de son, détail que beaucoup de film de science-fiction ne respectent pas puisque dans l'espace il ne peut y avoir le bruit d'une explosion ou d'un vaisseau spatial, dans 2001 : L'Odyssée de l'Espace il n'y a que la respiration des astronautes qui se fait entendre pour montrer le vide qui nous entoure. Le film fut donc une révolution technologique pour ses effets spéciaux, la réalisation brillante de Kubrick contribue aussi à faire de son film un chef-d’œuvre du cinéma, l'ambiance froide retranscrite parfaitement le vide intersidéral et l'absence totale de vie dans l'espace et enfin l'élément qui permet à 2001 de ce démarquer vraiment des autres films de science-fiction c'est sa bande-originale. Etant entre autre accompagnée du monumental Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss, du sublime Beau Danube bleu de Johann Strauss en passant par l'angoissant Requiem de György Ligeti qui accompagne les apparitions du monolithe, la musique de 2001 : L'Odyssée de l'Espace permet au film d'avoir un style de classique, presque de film d'auteur. La musique fait toute l'ambiance du film de Kubrick, elle est d'une importance capitale pour faire ressentir ce voyage aux confins de l'espace comme une expérience aussi bien unique et grandiose que métaphysique pour le spectateur. 2001 : l'Odyssée de l'Espace est donc un film unique en son genre, une grande épopée spatiale qui nous entraine dans l'univers tout entier, mais on ne sait pas jusqu'où, qui nous invite à réfléchir sur notre origine, sur la vie, la mort, le cosmos, sous le son d'une sublime bande-originale et le tout mis en scène avec virtuosité par Stanley Kubrick, l'un des plus grands metteurs en scène du cinéma, qui signait là son film le plus grandiose, le plus beau, le plus dément et le plus fascinant. Une œuvre dantesque inoubliable.