"Public Enemies", je l'ai longtemps attendu. J'étais plutôt impatient à l'idée de voir, pour la première fois au cinéma, la rencontre entre Johnny Depp et Christian Bale, deux grands acteurs. Et comme je suis un passionné de Mister Bale, je ne pouvais pas le rater. Bon, je ne suis pas allé le voir au cinéma ( empêchements et autres dingueries ), mais je l'ai revu hier soir, et c'est l'occasion pour moi de vous en sortir une critique. J'ai encore énormément de retard dans mon planning, mais celui-ci passe avant les autres. Pas parce que c'est un chef-d'oeuvre, non, ce n'en est clairement pas un, plutôt parce que c'est un excellent film, et qu'il m'a autant divertit qu'il m'a impressionné. Et impressionnant, il ne l'est pas de par ses effets-spéciaux faramineux et ses explosions à tout va, non, lui, il n'en possède pas, de CGI, il fait tout à l'ancienne, et réussit son film comme à l'ancienne. Parce qu'il faut bien le souligner, ce n'est pas n'importe qui qui a fait ce film. C'est un expert en la matière, un vétéran du cinéma des années fin 90, un gars qui a déja fait ses preuves plusieurs fois par le passé, quelqu'un que vous connaissez surement, ou tout du moins dont vous avez surement déja entendu parlé. Ce type, c'est Michael Mann, et Michael Mann, c'est "Heat", tout simplement. Ca y est, je pense que je viens de résumer tout son talent. En un seul mot, oui, je sais, il n'y a pas que lui qui a du talent. Et donc, Michael Mann, parce que ce réalisateur, c'est un bon en matière de braquages, il s'est ré attaqué au genre. Et Dieu seul sait qu'il en avait besoin. En fait, ce film, c'est un peu comme si un dinosaure se faisait son propre "Jurassic Park" : c'est criant de vérité, de réalisme et de plaisir. Parce que dans ce film là, dans "Public Enemies", on ne s’ennuie jamais, et on s'intéresse à presque tous les personnages. Et son duo d'acteur, la source principale de tout cet intérêt que je lui porte, il est franchement excellent. Bon, il est vrai qu'on ne le retrouve pas souvent dans le même cadre, mais force est de constater qu'il n'y en a pas un qui peut battre l'autre, et il existe presque un lien entre ces deux hommes, un lien qui fait qu'on ne sait plus trop qui apprécier. Les valeurs sont d'ailleurs inversées, et le gentil devient le méchant, alors que le méchant s'empare du rôle du gentil. Les agissements des flics sont bien plus cruels que ceux de Dillinger et toute sa clique. Enfin, après, c'est juste ce qui nous est montré, je ne suis pas sûr que dans l'histoire véridique les choses se soient passées comme cela. C'est purement personnel, mais franchement, je préfère Bale, parce que... c'est Bale quoi! Ce mec, c'est "Batman", "American Psycho", "Le Règne du Feu", "Fighter", et j'en passe! Je pense que je peux le dire, c'est un grand acteur. Mais attention, ne pense pas ce que je n'ai pas écrit! Johnny Depp aussi est un grand acteur ( moderne, en tout cas, tout comme Bale ), et il est vrai qu'il a lui aussi tourné dans des films cultes ou des chef-d'oeuvre, mais c'est purement personnel, je préfère son "rival". Après, bien sûr, je comprends que tu puisses penser le contraire, mais c'est mon avis, et bien que le tiens ne soit pas de mon goût, je le respecte. Il faut de tout pour avancer. Et parmi ces deux grands hommes, il y a quelqu'un qui évolue, une personne qui a tant fait parlé d'elle qu'elle en est connu jusqu'au fin fond du Texas. Oui, je veux bien sûr parler de Marion Cotillard, AKA "Mort Subite". Et bien que je n'apprécie guère cette actrice, je dois bien avouer qu'ici, elle tient un rôle qui lui va à merveille. C'est à la fois une femme forte et vulnérable, et cela, elle l'a parfaitement compris. Elle nous offre donc peut-être sa meilleure presta ( je n'ai pas encore vu la môme ) et nous prouve formellement que sa prestation dans "The Dark Knight Rises" n'était pas seulement de sa faute. Ah oui, et parmi tout ce beau monde se trouvent également Channing Tatum ( que personnellement je n'ai pas même vu ) et Stephen Lang, le méchant vachement méchant d' "Avatar" ( si vous ne l'avez toujours pas fait, je vous invite à en lire ma critique ). Mais il n'y a pas que lui qui semble s'être perdu de son vaisseau. Non, il y a également Giovanni Ribisi, le méchant pas trop méchant de ce même "Avatar". A leurs côtés, c'est amusant de trouver David Wenham, le borgne de "300", Stephen Dorff, le bad guy du premier "Blade", et Jason Clarke, héros du dernier "Planète des Singes". Du beau monde à l'époque peu connu, et qui, pour certains, le sont restés. Honnêtement, j'ai trouvé la bande-son tout simplement excellente. Elle colle parfaitement avec cette géniale reproduction de l'Amérique des années 30, allant des costards / cravates avec manteaux aux célèbres voitures aux roues à peines plus grosses que celles d'un vélo ( oui, j'exagère totalement ). Et comme d'hab avec Michael Mann, nombre de scènes sont cultes. J'en ai relevées quelques unes vraiment marquantes. Déja, tu peux direct compter toutes celles des braquages, follement intenses et carrément jouissives ( on se croirait vraiment en face d'un braquage de banque ). Après, il y a les passages dotés d'une force rare, comme celui de l'arrivée de Dillinger en avion, ou de la fin au cinéma, d'une puissance rarement égalée dans le genre. Je crois que c'est à peu près tout ce que j'ai pu relever. C'est déja bien, non? Par contre, niveau mise en scène, il y un truc assez surprenant : la qualité de la caméra. Je crois que j'ai très rarement vu cela. En fait, quand la caméra bouge, elle semble tellement sensible ( non, pas comme nous ) qu'elle rend l'image floues. C'est à la fois un point négatif et une qualité. Autant dans les scènes de dialogues, cela lui offrira un côté involontairement dtv, autant dans les scènes de fusillades, cela lui confèrera une face ultra réaliste, presque documentaliste. Honnêtement, je n'ai jamais vu cela, et pour les braquages, le résultat est parfait. Un très beau film, porté par une mise en scène d'une rare efficacité, et par deux acteurs au sommet de leur art. Et puis Christian Bale, en costard, c'est la classe incarnée ce mec! A voir, un excellent moment, bien que dans le fond plutôt triste.