La Panthère rose est le premier volet d'une franchise de sept longs métrages dont six portés par l'acteur Peter Sellers dans le rôle de l'inspecteur Clouseau. Le film est mis en scène par Blake Edwards, à l'époque connu pour Diamants sur canapé et Opération jupons.
L'histoire repose sur une princesse (Claudia Cardinale) fuyant son pays pour l'Europe avec dans ses bagages une extraordinaire pierre précieuse, "La Panthère Rose". En villégiature à Cortina d'Ampezzo, elle devient la proie numéro un du célèbre voleur appelé Phantom. L'inspecteur Clouseau est envoyé sur les lieux pour débusquer l'insaisissable cambrioleur.
A l'origine, la production du film souhaite Peter Ustinov dans le rôle de Clouseau, mais il refuse. Des années plus tard, l'acteur se consolera en jouant un autre inspecteur culte, Hercule Poirot, dans Mort sur le Nil (1978), et cinq autres longs métrages. C'est en remplacement d'Ustinov que Sellers entre en scène.
Selon la légende, le réalisateur Blake Edwards va chercher l'acteur à l'aéroport, et sur le chemin, tous les deux discutent de leur amour des acteurs du muet comme Buster Keaton ou Harold Lloyd. Cela entraine un changement radical du personnage de Clouseau, pensé au départ comme un enquêteur sérieux et inflexible, et qui va subir ces influences des débuts du cinéma.
De cette idée des deux compères émerge un comique décalé, né de situations gênantes ou de la bizarrerie du personnage qui l'incarne. Sellers va se servir de Clouseau pour sans cesse tenter de nouvelles choses sur le plateau. Afin de satisfaire aux extravagances de son acteur, Blake Edwards recourt à plusieurs caméras afin de n'en rien louper et pouvoir plus facilement rythmer les gags au montage.
Mais ce changement impromptu de direction du film, ne plait pas à tout le monde. Au générique, la star du film est David Niven, qui passe cependant au second plan à cause de l'interprétation irrésistible de Clouseau pour Sellers qui attire de facto la couverture de son côté. Niven pensait débuter une franchise dont il serait le héros, et Sellers lui vole finalement la vedette.
Car l'impact de Sellers sur Clouseau trouve tant écho auprès du public que La Panthère rose entraine de nombreuses suites, toujours avec le duo Edwards-Sellers aux commandes : Quand l'inspecteur s'emmêle (1964), Le Retour de la Panthère rose (1975), Quand la Panthère rose s'emmêle (1976), La Malédiction de la Panthère rose (1978) et À la recherche de la Panthère rose (1982), durant le tournage duquel Sellers décède.
Hors "Panthère rose", le duo tourne également le culte La Party (1968), qui voit Sellers errer dans une fête en croisant les personnages les plus excentriques qui soient et accumulant les bêtises sans s'en rendre véritablement compte.
L'info en plus : La Panthère rose est un diamant, mais il y a bien un personnage animé de panthère rose durant le générique du film. Il apparaît du reste sur la plupart des affiches des longs métrages de la saga. Il devient si populaire qu'il a sa propre série d'animation dès 1964, et beaucoup d'autres suivront dans les décennies suivantes.