De quoi ça parle ?
Appelée en urgence au chevet de sa sœur, Jeanne, 27 ans, retourne chez leur oncle Eric, où elle s’était pourtant bien jurée de ne jamais revenir. Sur son lit de mort, Céline lui fait un terrible aveu : depuis 15 ans Youssef est emprisonné à tort pour le meurtre de Julie, l’amie d’enfance de Jeanne. A l’époque, sa sœur n’avait pas osé avouer qu’elle était avec le jeune homme au moment des faits, ni lui fournir un alibi. In extremis, Céline supplie Jeanne de faire libérer cet innocent et de trouver le vrai coupable d’une affaire que tout le monde considère définitivement classée.
La fille dans les bois, mercredi 3 février à 21h05 sur France 2
C’est avec qui ?
Cette adaptation du roman éponyme de Patricia MacDonald, réalisée par Marie-Hélène Copti, est portée par Carolina Jurczak, une actrice aperçue dans La Garçonne, Marseille et Coup de foudre à Saint-Pétersbourg. Pour l’occasion, elle donne la réplique à Antoine Duléry, qui incarne l’oncle de la jeune femme, et Agnès Soral qui campe l'infirmière de la sœur de Jeanne. Elle sera aidée dans son enquête par Mathieu Spinosi, un acteur découvert dans Clem que nous avons récemment pu voir sur France 3 dans Prière d’enquêter aux côtés de Sabrina Ouazani. Philippe Duquesne (Les Deschiens) et Thibault Authié complètent cette distribution.
Ça vaut le coup d'œil ?
Un crime vieux de 15 ans, une confession sur un lit de mort et un homme innocent qui croupit en prison. Voilà les prémices de ce polar basé sur le roman de Patricia MacDonald, qui troque ici les montagnes de la Pennsylvanie pour la campagne française. Face aux révélations de sa sœur, Jeanne va tenter de respecter ses dernières volontés en se lançant dans une enquête qui va lever le voile sur de nombreux secrets, tout en lui permettant de renouer avec sa famille qu’elle avait délaissée en partant travailler à l’autre bout du monde. Même si on se doute dès le départ que l’oncle, présenté comme violent et raciste, ne sera pas le coupable (ce serait bien trop facile), les autres pistes explorées nous mènent de surprise en surprise.
Bien que La fille dans les bois soit un polar très bien construit, l’enquête est très vite relayée au second plan pour se concentrer sur le drame familiale entre Jeanne et son oncle, Eric. Avec ses flashbacks astucieux et ses jeux de regards entre les différents acteurs, le spectateur comprend que de nombreux drames ont ébranlé cette famille atypique. Leur relation, faite de mensonges, de secrets et de non-dits, est d’ailleurs ce qui fait la force de cet unitaire. On découvre, au fil de l’intrigue, que ce campagnard un peu bourru, incarné par un Antoine Duléry très touchant et qui nous montre ici tout son talent dramatique, n’est peut-être pas ce qu’il semble être, et qu’il cache en réalité une profonde blessure, qui en a fait l’homme qu’il est aujourd’hui.
Ce téléfilm, réalisé par Marie-Hélène Copti (Une Belle Histoire) brille également par son casting. La jeune Carolina Jurczak, qui avait obtenu le prix du jeune espoir féminin au Festival de la fiction TV de La Rochelle pour sa participation dans Deux flics sur les docks, obtient ici son premier rôle principal et porte l’histoire sur ses épaules. Mention spéciale au jeune Thibault Authié alias Martin, le fils de Céline, qui est plein de justesse dans son incarnation de cet enfant désormais orphelin.
Le seul bémol de ce polar reste cependant sa fin, un peu trop expéditive et tirée par les cheveux. C’est bien dommage, mais cela n’enlève en rien la qualité de La fille dans les bois qui brille par sa dépiction de relations familiales complexes.