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    Dark Crystal sur Netflix : pourquoi ce film des années 80 est-il culte ?

    Alors que Netflix mettra en ligne le 30 août la série préquel Dark Crystal, retour sur un petit bijou cinématographique qui fête aujourd’hui ses 37 ans.

    Jim Henson et Frank Oz. Deux noms que vous connaissez forcément si vous êtes familier de l’univers Dark Crystal. Ces deux amis et confrères, qui se connaissent depuis longtemps, ont notamment créé ensemble le Muppet Show et Sesame Street à la fin des années 70. Alors que ces deux programmes sont installés, et qu’ils plaisent au public, ces deux fans de marionnettes se lancent alors dans un pari risqué : tourner un film ambitieux avec des marionnettes et des décors entièrement créés à la main. Alors que Netflix sort ce vendredi une série prequel, qui se déroule avant les événements du film Dark Crystal, ce dernier s’offre un nouveau coup de projecteur.

    Un film unique

    Nous sommes en 1982. Jim Henson, qui a initié le projet, et son ami Frank Oz s’apprêtent à faire découvrir au monde entier le résultat de six longues années de travail. Dark Crystal (et ses 16 millions de dollars de budget) s’annonce comme un film unique car il s’agit du premier long-métrage entièrement réalisé avec des marionnettes. Aucun comédien n’a été embauché. Les deux amis, totalement investis, participent même au doublage. Dark Crystal est une véritable prouesse technologique pour l’époque et n’aurait certainement pas pu voir le jour sans Brian Froud. Cet illustrateur réputé a dessiné les créatures du film (les Gelflings, les Skeksès...) ainsi que les décors. Son travail visuel sur Dark Crystal, riche et ambitieux, est loué aujourd’hui encore.

    Afin de mouvoir les personnages, six marionnettistes étaient alloués, au début du tournage, à une seule poupée. Dave Goelz, l’un des marionnettistes ayant travaillé sur le film, se rappelle même dans cette interview du premier jour de tournage, qu’il qualifiait de “catastrophique”. Il avoue même avoir évité un accident, in extremis.

    Henson Compagny

    Pour Jim Henson, l’ambition était grande. Il souhaitait aller jusqu’au bout en créant un langage spécifique pour chaque tribu. Mais des projections test désastreuses le poussent à reconsidérer cette idée. Si le film n’a pas convaincu les critiques à sa sortie, il rapporte à l'international 40 millions de dollars. Mais Dark Crystal est de ceux qui deviennent culte avec le temps, rassemblant au cours des années de plus en plus d’adeptes. Il faut dire que le long-métrage s’inscrivait dans un genre qui était alors en plein renouveau.

    Un univers d’heroic fantasy remarquable

    L’héroic fantasy connaît au début des années 80 un nouvel essor avec la sortie de films aujourd’hui culte tels que Willow, Excalibur, Conan le Barbare, L’histoire sans finLegend ou encore Princess Bride. Si Dark Crystal se démarque pour son parti pris artistique, c’est parce que le film se penche plus vers la dark fantasy. On y parle de prophétie, de magie, d’artefact, de la bataille entre le bien et le mal, d’une quête et de l’accomplissement d’un destin.

    Dark Crystal est à la fois attirant et vivifiant.

    Mais c’est aussi son univers foisonnant et passionnant qui a attiré l’attention des spectateurs, qui se sont pris d’attache pour les Mystiques et Gelflings, face aux terribles Skeksès : "Même s’il est sorti il y a plusieurs années, c’est un film qui est indémodable en partie parce que le monde de Thra est un univers fantastique à part entière. C’est un monde qu’on peut visiter et dans lequel on peut même vivre, si votre imagination vous le permet." explique Lisa Henson, fille de la réalisatrice qui produit le préquel. Il faut dire que Oz et Henson ont soigné et développé l'univers dans les moindres détails, dans des notes de production que garde Laura Henson précieusement. Car dans leur imagination, Thra existe vraiment depuis des milliers d’années.

    Si à sa sortie Dark Crystal a été accusé de s’être trop inspiré des romans Le seigneur des anneaux, Jim Henson avait d’autres influences en tête.

    Les influences

    Dark Crystal a marqué les esprits, parce qu’il était … terrifiant. Bien qu’il s’adresse aux plus jeunes. Jim Henson avait une vision plutôt claire de la chose : pour lui, il est sain de faire peur aux enfants, afin de les faire sortir de leur zone de confort. Le réalisateur avait d’ailleurs pour ambition de revenir à la noirceur des contes de Grimm. Il a fait mouche, comme l’explique Taron Egerton, qui prête sa voix au héros de Dark Crystal : l’âge de résistance : "J’ai toujours été attiré par ce qui fait peur. Dark Crystal est à la fois attirant et vivifiant. C’est comme un chili épicé. Au départ tu n’as pas envie d’y goûter mais après tu ne peux plus t’en passer."

    henson compagny

    Si les spectateurs de l’époque ont été étonnés par le ton du film - qui se démarque clairement des Muppets et Sesame Street - ils ont adhéré à son univers et à la volonté de ses réalisateurs de proposer une production unique, osée et inégalée qui se regarde avec le même plaisir, aujourd’hui encore. Et il suffit aussi de voir l'impressionnante cast vocal du préquel pour comprendre que Dark Crystal est un film incontournable pour beaucoup…

     

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