1. Témoigner pour ne pas oublier
Pour Bryan Cranston, le Maccarthysme qui a réprimé les scénaristes durant les années 50 n’est pas que de l'histoire ancienne. Trumbo constitue pour l’acteur un avertissement afin de protéger la liberté d’expression. Une constatation qu’Helen Mirren a soutenue, rappelant la courte durée (moins de dix ans) séparant l’Holocauste de l’établissement d’une Commission de censure elle aussi répressive, à sa manière. Jay Roach a précisé le tout en expliquant combien les peurs de l'époque, bien que légitimes, ne justifiaient pas qu'on les transforme en paranoïa et en condamnations.
2. Dessiner Dalton Trumbo
En plus du matériel existant sur Dalton Trumbo (interviews, vidéos, biographies…), Bryan Cranston a pu compter sur l’aide des deux filles de l’écrivain (son fils, Christopher, est mort en 2011) pour interpréter au mieux son rôle. Devant une personnalité aussi théâtrale, l'acteur craignait de trop en faire. Afin de trouver la bonne incarnation, il n’a donc pas arrêté de lire et d’opérer des recherches sur le personnage.
3. Le Maccarthysme ou la naissance de multiples traumatismes
Lorsqu'il était enfant, Jay Roach a vécu de l'intérieur la peur du communisme qui régnait aux États-Unis ; particulièrement parce que son père, travaillant dans l'industrie militaire, passait ses journées à améliorer l'arsenal nucléaire américain et subissait régulièrement des contrôles. Plus tard, le cinéaste a eu comme professeur Edward Dmytryk, l'un des dix d'Hollywood ayant subi de plein fouet la répression du Maccarthysme. Des milliers d'autres histoires en lien avec cette période trouble attendent d'ailleurs d'être racontées, ce qui a poussé le scénariste John McNamara à resserrer le regard sur une seule personne : Dalton Trumbo.
4. Full frontal
Alors qu'il purgeait sa peine en prison, Dalton Trumbo a dû se plier à une fouille intégralement à nu qui l’a durablement marqué. La scène de cet épisode a occasionné un plan frontal révélant le corps tout entier de Bryan Cranston. Au final, le réalisateur n'a pas gardé le plan ; il a même poussé le vice jusqu'à faire croire à l'acteur qu'il s'agissait en réalité... "d'un problème de taille", selon ses propres termes.
5. Inimitable Kirk Douglas
Kirk Douglas est allé voir Dalton Trumbo, à la fin des années 50, afin de lui proposer le scénario de Spartacus (alors même que le scénariste était encore sur liste noire). Dans le film, c’est Dean O’Gorman qui interprète le légendaire acteur. Invité à une projection de ce nouveau biopic, le comédien en chair et en os, aujourd’hui âgé de 100 ans, a confié à Bryan Cranston n’avoir qu’une seule remarque négative à adresser au film, celle de ne pas avoir pris "Kirk Douglas pour jouer Kirk Douglas". Un trait d’humour caractéristique de cette icône du septième art et qui a beaucoup amusé l'acteur.