De quoi ça parle ?
Vincent a 13 ans, l’âge où l’on bascule vers l’adolescence ; il a une admiration sans borne pour son père ; ce dernier, au chômage, s’occupe surtout de foot, prétendant devenir bientôt entraîneur professionnel ; en revanche, il s’occupe peu de sa femme et encore moins de ses enfants.
Seul Vincent, qui partage sa passion du foot, a une relation qu’il croit privilégiée avec son père, ce dont il tire une grande fierté. La mère de Vincent, elle, supporte toutes les charges et responsabilités jusqu’au jour où, à bout, elle fait une tentative de suicide et se retrouve hospitalisée pour dépression...
La fratrie, Vincent, Clément (10 ans) et Clara (7 ans), se tourne alors vers son père, mais ce dernier n’a clairement aucune envie d’assumer son rôle de père. Coupé de sa mère, abandonné par un père défaillant, Vincent va devoir prendre en charge Clément et Clara ; et comprendre peu à peu que ce père qu’il voyait comme un héros n’est en fait qu’un vantard, menteur, irresponsable et égoïste.
Heureusement qu'on s'a, ce mercredi 3 mai à partir de 21h10 sur France 2.
Ça vaut le coup d'œil ?
La maltraitance envers les enfants est un thème très souvent abordé en fiction. Enfants battus, abusés ou abandonnés sont autant de violence que les téléspectateurs ont l’habitude de voir sur le petit et le grand écran.
Mais avec Heureusement qu’on s’a, Anne Giafferi, la scénariste et réalisatrice qui a notamment travaillé sur Fais pas ci, fais pas ça, nous offre une œuvre sociétale poignante sur la maltraitance ordinaire, celle que les parents défaillants font subir à leur progéniture sans toujours en avoir conscience.
Dans Heureusement qu’on s’a, Vincent, 13 ans, se retrouve en charge de son petit frère et de sa petite sœur après la tentative de suicide de leur mère. Leur père Franck (Fred Testot) ne semble pas prêt à s’occuper d'eux, préférant continuer sa vie loin de cette charge paternelle.
Peu à peu, Vincent va découvrir que son père, qu’il admire tant, n’est pas la personne qu’il s’imaginait. L'adolescent, délaissé de tous, va prendre en main la fratrie, tout en essayant de cacher cette situation délicate à ses proches et à ses professeurs. Une situation complexe qui va avoir des conséquences sur le garçon…
Loin de la violence habituelle de ce genre de fiction, Anne Giafferi aborde ici la question de la maltraitance insidieuse, difficile à détecter, qui bouleverse le développement psychique, affectif et psychologique des enfants.
Un thème fort qui ne laisse pas le téléspectateur de marbre, notamment grâce à l’interprétation tout en justesse de sa distribution. Fred Testot, qui nous a habitués aux rôles de trublions, se glisse ici dans la peau d’un père absent, et nous offre un jeu subtil aux multiples dimensions.
Il donne pour l’occasion la réplique à Oscar Pauleau (Parents d’élèves), qui montre toute l'étendue de son jeune talent. L’alchimie que ce dernier partage avec Eliott Furic et Nina de Tonquédec, son frère et sa sœur à l’écran, est indéniable, donnant ainsi à la fratrie une profondeur d’autant plus émouvante et authentique.