Cinéma iranien d'aujourd'hui : 10 portraits, 10 parcours
mardi 25 octobre 2011 - 10h00

Succès-surprise de l'année, "Une séparation" arrive en dvd le 8 novembre. A cette occasion, AlloCiné brosse le portrait de 10 cinéastes qui ont en commun la culture iranienne. A chacun son style, à chacun son parcours, entre Europe, Etats-Unis et Iran. Dossier réalisé par Julien Dokhan et Dounia Georgeon

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Né en 1972 à Khomein Shahr (dans la province d’Ispahan, au centre de l'Iran)

 

Comment tout a commencé...

Bien avant de signer au cinéma de remarquables portraits de groupe, Asghar Farhadi est encore un enfant lorsqu’il travaille auprès d’un photographe, qui développe des photos de famille… Et il n’a que 16 ans lorsqu’il tourne son premier court métrage, grâce à la Young Cinema Society, un institut fondé en 1974. Fasciné par l’image, il se dirige pourtant vers l’écriture. Après de longues études de cinéma et (surtout) de théâtre -son mémoire porte sur Harold Pinter-, il se fait un nom comme dramaturge et scénariste pour le petit et le grand écran. En 2003, Asghar Farhadi, qui admire aussi bien Coppola que Fellini, De Sica qu’Inárritu, tourne son premier long métrage, Raghs dar ghobar (Danse dans la poussière).

 



La marque Farhadi

L’authenticité qui se dégage des films d’Asghar Farhadi s’accompagne d’une densité qui vient à coup sûr de sa formation théâtrale : dès La Fête du feu (son troisième long métrage, mais le premier distribué en France), apparaît son goût pour le huis clos, des scènes très dialoguées, un cinéma de personnages, présentés dans toute leur complexité. En découvrant A propos d'Elly en 2009, on est aussi frappé par la frâicheur et la liberté qui émane de ce groupe de jeunes gens partis en vacances au bord de la mer –un point de départ peu fréquent dans le cinéma iranien vu jusqu’alors en Occident. Le conflit entre tradition et modernité est d’ailleurs au coeur de Une Séparation, un film qui doit une partie de son immense succès à son équilibre subtil : d’un côté, un puissant ancrage dans la réalité iranienne, et de l’autre, une efficacité dramatique qui lui donne presque l’allure d’un thriller.


 

Et au-delà des frontières ?

Berlin occupe une place à part dans le cœur d’Asghar Farhadi : sélectionné par le Festival allemand, A propos d'Elly lui vaut un Ours d’argent du Meilleur réalisateur et un début de reconnaissance internationale. C’est encore lors d’un séjour dans la capitale allemande que germe l’idée du scénario de Une Séparation… futur grand vainqueur de la 61e Berlinale : le jury d’Isabella Rossellini lui décerne l’Ours d’or ainsi qu’un Prix d’interprétation saluant l’ensemble de la distribution. Le festival étant marqué par les hommages à Jafar Panahi, certains journalistes –qu’on soupçonne d’avoir séché la projo- parlent, avec un brin de condescendance, d’un Ours politique. Le succès du film, candidat iranien dans la prochaine course aux Oscars, dépassera toutes les espérances : sorti dans plus de 70 pays, il connaît logiquement un joli succès en Allemagne (120 000 entrées). En France, il s’impose comme un des cartons de l’année secteur art et essai : avec plus de 915 000 entrées au total, c’est même le plus gros succès du cinéma iranien en France. Au printemps, Asghar Farhadi tournera son nouveau long métrage… à Paris, avec Tahar Rahim.

Notre interview avec Asghar Farhadi (février 2011)

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Commentaires

  • Hugo R.

    Joli dossier, qui a le mérite de nous faire apprendre des choses. On relativise alors la prétention subversive du cinéma occidental en se rendant compte qu'ailleurs, faire un film est un véritable acte politique qui peut avoir de lourdes conséquences.

  • Mickelwhite

    Excellent dossier ! Le cinéma (et la société) iranien(ne) sont en plein essor, merci d'en rendre compte, et de donner une audience à des artistes qui, à deux trois exceptions près que vous citez, sont mal distribués chez nous.

  • Mickelwhite

    par "mal distribués", je veux pas dire que les distribs font mal leur taf (ils ont déjà le mérite de faire venir les films et de les défendre), je veux plutôt dire qu'ils passent dans peu de salles, notamment en province. Mais en regardant l'éventail des cinéastes du dossier (surtout ceux qui bossent vraiment en Iran), je me dis quand même que ça va en s'améliorant ces dernières années, et le succès du Farhadi va débloquer des choses.

  • Cyrus A.

    elle est quelque un inconnu en Iran et ailleurs en tant que réalisatrice ou cinéaste pour chercher quelque un qui représente vraiment le cinéma iranien je propose à auteur de cette site de au moins consulter un citoyen iranien au lieu de présenter n'importe qui qui a fait quelque courts métrages pour une des 10 réalisateurs du cinéma iranien ce commentaire était pour Mme Maryem Keshavarz complètement inconnue dans cinéma iranien

  • Cyrus A.

    Marjan Satrapi n'est pas un cinéaste , elle n'a fait que une bande dessinée, voilà de quoi vous publier quand vous n'avez grande chose à raconter allez lire un peu de journaux

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