Cinéma iranien d'aujourd'hui : 10 portraits, 10 parcours - Page 5

Née le 22 septembre 1969 à Rasht (sur les bords de la Mer Caspienne)

Comment tout a commencé...

D'origine aristocratique de Téhéran, elle est issue d'une famille est apparentée à la dynastie Kadjar. Marjane Satrapi passe son enfance en Iran où elle subit les restrictions des libertés, la révolution islamique et les prémices de la guerre opposant l'Iran à l'Irak. A l'âge de 14 ans, ses parents l'envoient en Autriche afin qu'elle poursuive ses études dans un pays en paix. C'est ainsi qu'elle entre au lycée Français de Vienne. Quatre ans plus tard, passionnée par le dessin, elle entre aux Beaux-Arts de Téhéran. Elle poursuit sa voie en France en intégrant l'Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg.

La marque Satrapi

Tout le monde le sait, Marjane Satrapi vient de la BD: entre 2000 et 2003 elle écrit les trois tomes de la  saga Persepolis. Le succès est retentissant et la pousse à adapter la BD en dessin animé en 2007. Avec son acolyte, Vincent Paronnaud, elle porte donc son oeuvre autobiographique à l'écran: elle respecte alors le dessin très simple et le noir et blanc de ses planches. Ce premier film met au jour le style de la réalisatrice qui se plaît à user de son humour corrosif (elle envoie balader Dieu dans Persepolis et l'oppose à Marx, une scène qui lui a récemment attiré les foudres des salafistes en Tunisie). Par ailleurs, elle s'autorise toutes sortes de fantaisies oniriques même lorsqu'elle choisit la prise de vues réelles pour son Poulet aux prunes.

Persepolis

Et au-delà des frontières ?

Dès son premier film, Marjane Satrapi a séduit le public européen et même américain puisqu'elle a reçu le Prix du Jury à Cannes en 2007 et a été sélectionnée aux Oscars 2008. Le casting de choix de Persepolis (on pouvait entendre les voix de Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni ou encore celle de Danielle Darrieux) n'a rien à envier à celui de Poulet aux prunes pour lequel, là encore, la réalisatrice a privilégié des acteurs français tels que Mathieu Amalric, Edouard Baer ou Jamel Debbouze.

Notre interview avec Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (septembre 2011)