"La dame au chapeau", Geneviève de Fontenay, figure emblématique du comité Miss France, est décédée ce mardi 1er août 2023 a fait savoir son fils Xavier de Fontenay à TF1-LCI. Agée de 90 ans, celle qui a été élue Miss Elégance en 1957, a succombé à un arrêt cardiaque, dans son sommeil, a expliqué la famille. Très diminuée depuis un moment, elle a passé ses dernières heures avec son frère et l'une de ses petites filles, selon la même source.
Une personnalité appréciée des Français
Toujours habillée en noir et blanc, un foulard noué autour du coup et un chapeau dissimulant un chignon parfaitement tiré, Geneviève de Fontenay était l'une de ses célébrités au costume immuable, immédiatement reconnaissable. Elle a dirigé avec poigne et bienveillance le concours de l'élection de la plus belle femme de France entre 1981 et 2009, avant de passer le relais à sa protégée Sylvie Tellier. Une passation de pouvoir qui va rapidement tourner au vinaigre, suite au rachat de la société Miss France par Endemol en 2002. En effet, durant son ère, Geneviève de Fontenay a toujours défendu la tradition des reines de beauté "ambassadrices de l'élégance et de la morale". Son conservatisme, son ton désuet, faisaient d'elle une personnalité parfois perçue comme en dehors de son époque, mais également très appréciée du public.
La rencontre qui a changé sa vie
Née le 30 août 1932 à Longwy (Meurthe-et-Moselle) dans une famille de dix enfants dont elle est l'aînée, Geneviève Mulmann rencontre en 1954 Louis Poirot, un homme âgé de plus de vingt ans de plus qu'elle qui se faisait appeler Louis de Fontenay. Ensemble, ils auront deux enfants, Ludovic, qui s'est suicidé le 30 mars 1984, et Xavier, âgé aujourd'hui de 59 ans. En 1962, son époux est nommé délégué général du comité Miss France. Elle deviendra son assistante, puis prendra sa relève à sa mort en 1981. La suite, vous la connaissez...
Une fin de carrière devant les tribunaux
Au début des années 2000, Geneviève de Fontenay conclut un juteux accord financier avec la société Endemol qui rachète la société Miss France pour 6 millions d'euros, tout en s'engageant à salarier la dame au chapeau à hauteur de 5 000 euros par mois sur plusieurs années comme directrice. Mais Geneviève de Fontenay est surtout là à titre consultatif et "symbolique".
Malgré ses conseils, elle se sent peu à peu dépossédée de son bébé. Endemol veut moderniser le concours, le dépoussiérer, tout ce qui fait horreur à Geneviève de Fontenay. Les tensions s'accumulent et se terminent sur un divorce prononcé en 2010. "Celles qui écartent les cuisses iront chez Endemol, les autres viendront chez moi…", déclare celle qui lance alors son propre concours de beauté : Miss Prestige National. Pendant quelques années, la France se retrouve avec deux Miss et la guerre se termine devant les tribunaux. Epuisée et endettée, Geneviève de Fontenay finira par signer l'armistice, mais continuera à partager son amertume face à ce concours qui n'est désormais plus le sien.