Difficile de parler de la série s'en en dévoilait les surprises. Je vais donc en dire le moins. Comme The Haunting of Hill House, Mike Flanagan se sert du fantastique comme toile de fond, pour parler de tout autre chose (qui luit tiens particulièrement a coeur).
The Haunting parlait fondamentalement de faire son deuil. Ici il y questionne notre foi (la religion aussi bien catholique que musulmane, que celle des athées). Il continue d'explorer la "mort", que ce passe t'il après notre décès ?
Bien entendu impossible de le savoir. Le créateur préfère donner son point de vue, ou plutôt plusieurs. Et c'est l'une des grandes réussites de cette série. Cette spiritualité qui s'en dégage est à la fois beau, magnifique et bouleversant (lié à ce qui arrive à nos protagonistes). Elle m'a beaucoup fait penser à Rectify (autre chef-d'œuvre, d'un tout autre genre) qui n'hésiter pas à aller sur ce terrain, et laisser les personnages avec des longs monologues, souvent philosophique.
Tout comme sa précédente série, ce qui intéresse l'auteur, c'est l'état d'esprits de ces personnages. Il va vraiment les éplucher, quitte à prendre sont temps, rester sur eux, et faire de long monologue. Du coup, certains pourraient trouver le tout ennuyeux (et il louperait tout l'intérêt de ce show, et de sa beauté).
L'horreur vient surtout de son ambiance (et des quelques accès de violence qu'elle laisse souvent jaillir). Mais la série n'est en aucun cas une série horrifique, tout comme ne l'était pas Haunting. De l'épouvante, pour aller dans quelque chose de plus dramatique, plus profond, plus humain.
Niveau réalisation, Mike Flanagan c'est surpasser. C'est à la fois âpre, dur, mais elle peut laisser entrevoir des scènes sublimes (belle photographie de Michael Fimognari : The Haunting, Doctor Sleep). De même que la façon de filmer l'ile, qui devient un vrai personnage à part entière.
Tout comme l'ost du show par The Newton Brothers, avec qui Flanagan a fait tout c'est projet. Qui ici se surpasse encore, et amplifie des scènes déjà très fortes émotionnellement (comme Where You There ou Nearer My God To Thee).
Bien entendu je n'oublie pas le formidable casting, dont certains ont déjà collaboré avec le créateur. La sublime Kate Siegel (depuis sont 1er film Hush, et femme a la vie), qui encore une fois est incroyable de justesse. Annabeth Gish (The X-Files) avait fait un beau travail dans The Haunting, mais ici elle a un rôle plus conséquent, et fait preuve d'une grande force.
Rahul Kohli (Izombie) qui avait déjà participé dans la seconde saison de The Haunting of Bly Manor, arrive ici avec l'une de c'est meilleure prestation (et sans jamais tomber dans la facilité). Et bien sûr Henry Thomas, qui a un rôle secondaire très fort, pour lequel il est toujours aussi épatent.
Les nouveaux venus que sont Zach Gilford (Friday Night light) et Hamish Linklater (Légion) apporte beaucoup, notamment Linklater qui livre une prestation assez dingue. Mais Gilford a une très belle trajectoire, plus en retenue.
J'en oublie tellement, comme la fanatique jouer par Samantha Sloyan, qui m'a fortement pensé au personnage de Marcia Gay Harden dans le superbe The Mist de Darabont. Ou bien Robert Longstreet qui incarne Joe Collie, qui arrive a en faire un perssonage a la fois tragique et touchant.
Difficile de parler de l'intrigue globale, tant ce qui semble plus important, c'est les thématiques aborder et les personnages. Car c'est ce qu'on retient surtout d'une excellente série/films. La richesse d'écriture et le soin apportaient à tout cela.
Et ici, on peut dire que Mike Flanagan c'est surpasser. En proposant une fois de plus un récit poétique/horrifique, qui est touché par l'humanité des personnages. C'est juste bouleversant. Si ce n'était pas déjà fait, l'auteur enfonce le clou, il est clairement uns des auteurs les plus brillants de c'est 10 dernières années.
La messe est dite.