C'est le 21 Août 2015, je m'en souviens parfaitement, que je me suis assis dans mon canapé. Le 21 Août, que j'ai commencé l'aventure "Breaking Bad". Un long périple s'est créer jusqu'à hier soir, Mercredi 9 Décembre, à 22 heures. Que puis-je dire après tout ce qui a déjà été dit ? Car oui, je considère moi aussi cette série en tant que chef d'œuvre.
Vince Gilligan nous offre une fresque d'un dramatisme intense et terriblement poignant ; durant lequel l'on suit des protagonistes fascinants et brillants. Bryan Cranston ("Godzilla", "Argo") incarne Walter White, un homme cancéreux dont la descente aux enfers dans le monde de la drogue pour subvenir aux besoins de sa famille ne se fera non sans douleurs. Impeccable et charismatique, imposant et sympathique au départ, Bryan Cranston nous livre une prestation hors-normes et monstrueuse. Que cela soit au niveau de sa grande présence à l'écran ou à la qualité d'écriture exceptionnelle du personnage avec des répliques majestueuses ("Say my name", "I am the danger" et bien d'autres marquant les mémoires des téléspectateurs), Walter "Heisenberg" White est une prouesse de la télévision. Il en est de même pour Jesse Pinkman, très attachant collaborateur du chimiste. Aaron Paul ("Triple 9", "Need for Speed") est bluffant de sincérité. Excellemment performant dans un rôle sublimement écrit et complexe, le comédien rafle d'ailleurs diverses récompenses pour son interprétation, tout comme Bryan Cranston. Ce duo que nous suivons durant 5 magnifiques saisons est tout bonnement parfait et très attachant. Le reste du casting nous présente différents personnages tantôt sympathiques que détestables. Anna Gunn, Dean Norris, Betsy Brandt, RJ Mitte, Bob Odenkirk, Jonathan Banks, Jesse Plemons, Giancarlo Esposito, Rymond Cruz, etc... Chaque homme, chaque femme de ce récit parfaitement maitrisé trouve sa place et lui apporte une profondeur prenante. J'ai encore du mal à réaliser d'avoir fini de suivre ces personnages si intéressants, d'avoir vécu toute une aventure avec eux jusqu'au final à l'ampleur cohérente et en adaptation avec le reste de la série. Les enjeux sont très bien traités, la dramaturgie de certaines scènes est intensément forte et se révèle être un choc pour le reste du récit.
Série sur la violence et l'ambition d'un homme mégalomane, "Breaking Bad" nous entraîne de villes en déserts avec des péripéties pathétiques et foudroyantes. Un scénario abouti et parfaitement maitrisé, une histoire passionnante et puissante grâce à son personnage principal, "Breaking Bad" est une série parfaite. La tension est omniprésente, l'humour noir est très efficace et le bonheur que nous procure certaines séquences euphorique. Vince Gilligan offre une Odyssée sombre et frissonnante sur la déchéance de l'Homme, de son retour à son instinct animal et de sa propre perception du monde qui l'entoure. Walter White, mon Dieu ce personnage ! Brutal et attendrissant, ce monstre qui accepte son état nous coupe littéralement le souffle ! La mise en scène de chaque épisode est excellente dans ce qu'elle propose. L'esthétique est sublime, les couleurs sont très elles variant les couleurs sèches (rouge, orange, jaune) aux couleurs plus rafraichissantes (bleu et vert) ; et les décors très convaincants. L'ambiance dans les déserts est très bien retranscrite, les entrepôts de méthanphétamines sont grands et bien pensés, et les villas et autres bâtiments parfaitement construits. Chaque plan d'un épisode met en valeur ces éléments visuels durant 50 minutes, avec des mouvements de caméra très bien organisés et des effets spectaculaires. Certaines séquences resteront gravées dans nos esprits, comme l'explosion d'un bâtiment pendant la fin de la première saison, ou bien des scènes attristantes et tires-larmes.
Je me souviens des soirs où je regardais cette fresque grande et magistrale ; ces journées devant ma télé ou mon ordinateur admirant la beauté de la série. Malgré tout ses mensonges et tromperies, Walter me manque déjà, de même pour Jesse et Saul Goodman. "Better Call Saul" me transportera peut-être à nouveau.
La BO est énorme et en adéquation avec l'ambiance délicieusement déjanté et violente à la sauce mafia-westernienne au Nouveau-Mexique. Chaque fin d'épisode durant les premières saisons nous fait écouter des morceaux de musiques magnifiques, et annonçant grâce aux paroles le déroulement de certains évènements. De même pour de très nombreuses symboliques dans les plans symétriques avec des personnages ou des incrustations dans les décors comme le logo physique de la série.
"Breaking Bad" a gagné, c'est la meilleure série de tous les temps. Je ne peux qu'acclamer toutes les prouesses techniques et organiques de cette incroyable série à la conclusion en apothéose, et la conseiller à mon entourage, pour que le nom de Heisenberg rentre dans de nouveaux esprits. Malheureusement, "Breaking Bad" va me manquer ; après "Sons of Anarchy", j'ai un autre vide à combler.