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Un visiteur
4,0
Publiée le 11 mars 2013
En 1925, alors que Staline tente d'évincer Trotsky du gouvernement russe, Sergueï Eisenstein réalise "Le Cuirassé Potemkine", film à connotation propagandiste qui sera encore aujourd'hui source d'inspiration pour de nombreux réalisateurs, non pas pour son message politique mais pour sa mise en scène et sa technique en parfaite avance sur son temps. Relatant la mutinerie du Cuirassé Potemkine dans le port d'Odessa en 1905 (avec une fin complètement différente de la réalité historique, les révoltés ayant subi une cuisante défaite contre les troupes tsaristes), "Le Cuirassé Potemkine" est, outre l'aspect propagande, un exemple type d'un excellent cinéma qui parvient à tenir en haleine le spectateur. Au fur et à mesure que les actes s'enchaînent, Eisenstein parvient à instaurer une tension, un suspense, qui montera crescendo, grâce à un montage réussi. Même si le scénario vise vraiment à ce que le spectateur soit du côté des insurgés, et donc du côté de la Nation Russe, si l'on fait abstraction de ces détails, le rythme et l'histoire sont très bien construits et passionnent de bout en bout. Mais c'est surtout du côté de la technique et de la mise en scène que "Le Cuirassé Potemkine" parvient à se démarquer des autres films muets de cette époque, surtout du côté des travellings ou encore du montage saccadé, précurseur de productions qui verront le jour en surnombre bien quarante années plus tard. "Le Cuirassé Potemkine" est un film aussi intéressant à traiter historiquement parlant que cinématographiquement. Eisenstein réalise une oeuvre forte et ambitieuse qui reste stupéfiant malgré le temps qui passe. Un joyau du film muet, ainsi qu'un exemple parfait du film propagandiste.
Malgré tout l’intérêt que suscite ce film tant par son contexte historique que par sa place dans l'histoire du cinéma, il serait exagéré aujourd'hui de le considérer comme un chef-d'oeuvre. Mais force est de reconnaître l'extraordinaire modernité de la mise en scène. Le rythme est rapide et les scènes "d'actions" merveilleusement bien filmés (du moins pour l'époque). Un film à voir, non pas pour occuper un dimanche après-midi pluvieux, mais plutôt pour parfaire votre culture générale et paraître ainsi plus intelligent auprès de vos semblables lors de dîners mondains. Ce qui, dans votre cas ne sera pas du luxe !
Bien sûr qu'on peut le voir comme un film de propagande (et même que c'en est un). Mais quelle importance ? Potemkine c'est l'histoire d'une révolte qui a vraiment eu lieu et même si l'auteur prend pas mal de liberté avec les faits, cette façon de la mettre en image est sublime. Un montage au millimètre, des mouvements de foule parfaitement maîtrisés, (la réputation de la scène de la fusillades des escaliers d'Odessa n'a rien de surfaite), un sens aigu de l'ellipse, l'alternance des temps calmes et de la violence. Une leçon de cinéma !
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5,0
Publiée le 23 septembre 2014
C'est le traitement artistique du thème qui donne au "Cuirassè Potemkine" sa grandeur et permet de le considèrer comme l'un des rares chefs d'oeuvre du cinèma! il s'agit d'un film de propagande, avec toutes les limites que cela suppose et impose, mais Sergueï Eisenstein n'a pas cherchè à èviter cet aspect : il a su le sublimer au niveau artistique! De là, des images qui sont de vèritables morceaux d'anthologie et sortent du cadre strict du cinèma pour occuper une place à part dans l'art en gènèral : c'est le cas du transport du cadavre de Vakoulintchouk depuis le cuirassè jusqu'au port de Odessa (montage rèalisè à partir de jeux de lumière dans un film en noir et blanc, et de rythmes dans un film muet) ; c'est ègalement le cas de la scène des yoles, dans laquelle le "bon peuple Odessa" apporte de la nourriture aux marins du Potemkine pour les encourager! On pourrait multiplier les citations de scènes cèlèbres, en particulier celle des escaliers d'Odessa (pur exemple de montage rythmique), ou la grande sèquence de l'attente dans la première partie! Rappelons encore l'image de la proue du cuirassè, envahissant tout le champ visuel de l'ècran et dèbordant le temps historique de 1905, pour devenir un vèritable concept : celui de la Rèvolution en marche, dont Potemkine est le symbole même...
Ce film est juste incroyable. Certains diront certainement que, de nos jours, Serguei Eisenstein est complétement dépassé par Nolan, ou même par Roland Emmerich. Certes, peut être, même si je ne le crois pas… mais en contextualisant: quelle claque! Et même sans! Regarder ce film de nos jours est une véritable expérience cinématographique. On comprend mieux pourquoi tous les cinéastes contemporains cite ce film en référence, et de constater à quel point le cinéma a bien peu évolué depuis cette époque, Personnellement je ne vois pas comment on peut éviter la vision de ce film. Donc, si vous n’avez pas encore vu ce film mais qu’on vous l’a conseillé, sachez donc vous attendre au divin, à l'essence même de ce qu'est le Cinéma. Du très grand art!
Très largement considéré comme le meilleur film de propagande de tous les temps (voire, pour certains, le meilleur film tout court), "Le Cuirassé Potemkine" évoque la révolution de 1905, et en profite pour célébrer les idéologies soviétiques. Ainsi, on ne suit pas un protagoniste, mais une foule de marins ou de badauds effectuant une lutte des classes. Le seul personnage qui se détache du lot est un héros stakhanoviste qui initie le mouvement sans le diriger. Cependant, ce ne sont pas ces idées très primaires qui en font un grand film, mais sa forme. Avec son montage percutant et ultra-rythmé pour l'époque, Eisenstein révolutionna le cinéma. Allié avec des images poignantes et vives (notamment une violence graphique intense pour les 20's), cet ensemble s'avère très prenant, et parvient avec aisance à faire épouser au spectateur la cause de cette masse en révolte. Goebbels aurait d'ailleurs déclaré que "quiconque n'ayant pas de conviction politique pourrait devenir bolchévique en voyant ce film". Enfin, signalons des scènes emblématiques et très modernes de par leur mise en scène, avec le célèbre massacre sur les marches d'Odessa (qui n'a jamais eu lieu dans la réalité), et en particulier la séquence du landau, parodiée ou référencées à de multiples reprises. Un grand classique.
Ce film m’est juste insupportable. Certains diront certainement que, pour l’époque, Serguei Eisenstein était un génie plasticien. Certes, c’est vrai… mais POUR L’EPOQUE. Regarder ça au XXIe siècle, cela ne peut vraiment relever que du trip d’historien ou de communiste. Car oui, à part pour voir comment peut se ficeler une pure œuvre de propagande ou bien pour constater à quel point le cinéma a bien évolué depuis le temps, personnellement je ne vois pas du tout l’intérêt de s’imposer la vision de ce film. Les plans interminables, la musique hideuse rajoutée a posteriori, le propos simplifié à l’extrême… Pour cinq minutes dédiées à notre culture générale ça passe… Mais en regarder l’intégralité c’est juste revivre les grandes purges comme si on y était. Donc, si vous n’avez pas encore vu ce film mais qu’on vous l’a conseillé, sachez donc vous attendre au pire.
Pour son deuxième film après "La grève", Einsenstein a pour mission de célébrer la révolution de 1905 à travers un de ses évènements tragiques. Découpé en cinq actes distincts le film n'échappe bien sûr pas au manichéisme propre à ce type de cinéma. Eisenstein qui n'emploie pas encore d'acteurs professionnels parvient parfaitement à rendre la suprématie des masses sur les destins individuels. Le collectif est systématiquement mis en avant même si la révolution a besoin de martyrs pour s'emballer et prendre sa véritable mesure. Trop de caricatures atténue la force du message et en se sophistiquant, l'art de la propagande cinématographique fera par la suite bien des progrès. Reste les images fortes et les magnifiques plans proposés par la caméra d'Eisenstein. La scène des escaliers d'Odessa où la foule venu rendre hommage au Potemkine est massacrée par les cosaques n'a pas usurpé sa réputation et 80 ans après elle garde toute sa force."Le cuirasse Pontemkine" est incontestablement ce que l'on peut appeler un film historique réalisé par un grand artiste mettant son talent au service d'une cause qui le dépasse, faisant de lui le complice sans doute involontaire d'une vision tronquée de l'histoire ce qui lui donnera un statut particulier dans le palmarès des grands réalisateurs du XXème siècle.
Symbole de la Révolution russe de 1905, la mutinerie du cuirassé Potemkine a été immortalisée par Sergeï Eisenstein en 1925 répondant à une commande du gouvernement soviétique pour commémorer le vingtième anniversaire de la Révolution de 1905.
C'est le second film d'Eisenstein après "La Grève" et à nouveau, il utilise des événements passés pour les présenter comme des prémices de la révolution russe de 1917. Ici il met en scène les conditions de travail déplorables des marins, notamment vis-à-vis de la nourriture puis leurs révoltes et la façon dont, peu à peu, le mouvement va prendre de l'ampleur avant de voir les armées tsaristes tenter de stopper cette révolte avec violence. Si le final est plus optimiste que "La grève", ça n'en reste pas moins une démonstration de l'injustice des différences de classes sociales où ceux qui sont les plus pauvres, travaillent le plus, dans d'horribles conditions et doivent faire face à une violente répression au moindre sursaut de dignité.
Film de propagande, Le cuirassé "Potemkine" est assez démonstratif dans ses propos, tout comme la façon dont Eisenstein va opposer les deux classes sociales, mais il n'en reste pas moins puissant et même pertinent pour montrer l'excès des différences de richesses et sociales. La lutte est violence et il n'hésite pas à la montrer, tout comme les répercussions sur le peuple. Mais là où le Eisenstein met bien en valeur ses propos, c'est dans la façon de les mettre en scène, il donne de la tension, de l'intensité, du rythme et de la puissance à son récit. Le scénario est bien construit et orchestré, il met bien en avant la montée progressive du sentiment d'injustice chez les marins avant de rentrer dans la confrontation et donner de l'ampleur à son film, une force et une répercussion.
Tragédie en cinq actes, Le cuirassé "Potemkine" bénéficie aussi du talent et du savoir-faire de son réalisateur derrière la caméra. Usant d'un montage ingénieux, rapide et efficace, il met bien en avant la marche en avant et les prémices de la révolution de 1917. Ses plans et travellings provoquent l'effet voulu et permettent de nous immerger au cœur de ces mouvements de masses. Le suspense monte peu à peu et, comme dans "La grève", plusieurs scènes sont marquantes à l'image de la séquence des escaliers (repris par De Palma dans les Incorruptibles) ou de la façon dont la foule s'unit pour faire face aux oppresseurs.
Une démonstration de cinéma pour un film qui n'a rien perdu de sa puissance et de sa force au fil des années. Eisenstein met en avant les prémices de la révolution de 1917 et incite le prolétariat à s'unir et se révolter contre ses oppresseurs.
Mon premier Eisenstein, j'en avais entendu parlé, mais pas qu'en bien, "intéressant mais chiant" revenait souvent. Mais ce Cuirassé Potemkine, tout film de propagande qu'il est, se trouve être un petit bijou, notamment dans la fameuse scène des escaliers, mais durant la scène finale aussi où l'on sent la tension monter crescendo, c'est juste magnifique de parvenir à une telle maîtrise. On assiste en plus à une démonstration technique à couper le souffle. On a encore beaucoup à apprendre des films de propagande soviétique.
Le film est indiscutalement intéressant concernant l'utilisation du montage. Ici il est rapide, il faut qu'il soit symbolique, tape à l'oeil, au service d'un message. Il fait l'objet d'analyses encore aujourd'hui. A part ça, c'est un film de commande, l'histoire ne m'a emballé car elle ne concerne qu'un fait précis (la mutinerie du Potemkine), Eisenstein avait été ambitieux au départ mais pour des raisons de temps a du recentré son histoire.
Un groupe de marin condamné à manger de la viande avariée. Une foule envahissant la ville d'Odessa. Un landau dévalant les escaliers. Telles sont les images du Cuirassé Potemkine, film majeur dans la filmographie d'Eisenstein ( réalisé en l'honneur du vingtième anniversaire de la révolution russe de 1905 ). Si le contenu est pauvre ( le film est un pur objet de propagande ) la forme, elle, force l'admiration. Virtuosité à tous les étages, que ce soit la mise en scène parfaite du réalisateur ( Le Cuirassé Potemkine fut le premier grand film à donner le rôle principale à une foule ), la musique de Meisel ( deux autres compositions seront par la suite inventées pour le film, dont l'une de Shostakovitch ) et surtout le montage ( montage alterné utilisé de façon remarquable pour créer la tension lors du deuxième et du cinquième acte, montage d'attraction, etc...). Kubrick disait du cinéma d'Eisenstein qu'il n'était que pur objet formel et vide de tout contenu. Eisenstein est donc un maniériste, qui influença notamment des cinéastes comme Brian de Palma, autre maniériste contemporain ( ce dernier reprit d'ailleurs la scène du landau dans Les Incorruptibles ). Le Cuirassé Potemkine est un chef d'oeuvre.
J'ai vu ce film au ciné lors d'un récente réédition et j'ai beaucoup aimé. On est tout le long électrisé devant ce spectacle grandiose bluffant de violence. Le rythme ne faiblit jamais notamment grâce à une musique surpuissante. Le nombre de figurants et de scènes de foules est incroyable et c'est franchement impressionnant. D'un point de vue ciné, c'est magnifique. Par contre, le message politique qui se dégage et était la base du film, paraît, en plus d'être contestable, démodé, complètement dépassé et en fait sans réel intérêt (oui, c'est pour comprendre l'histoire du 20ème siècle mais bon!). Allez, 3 étoiles parce que c'est vraiment bien et à voir.
Je suis prêt à reconnaître les qualités de mise en scènes des réalisateurs, mais bon, ce film c'est pas possible quoi. C'est insupportable de mater 68 minutes de propagande, avec vraiment très peu de subtilité.
Les réalisateurs filment les masses. Il n'est plus question ici d'invidu, mais d'un groupe, où le sacrifice de certains pourront permettre la survie du groupe. Face à eux, l'autorité à la fois laïque (les commandants de l'armée représentant Nicolas II), ou religieuse (la représentation du prêtre venu sur le Cuirassée est digne des pires caricatures). Mais l'union fait la force, et tout finit pour le mieux grâce à ce peuple qui se retrouve ensemble.
Le cinéma est un outils à manier avec précaution. Certains n'ont pas hésiter à s'en servir pour faire du bourrage de crâne. Navrant.
Le film Le Cuirassé Potemkine de Serguei Eisenstein est sublime . Ce chef-d'oeuvre commence une fois de plus par une citation tout comme La Grève de Lénine , une fois de plus très belle s'inscrivant parfaitement dans le contexte histoire soviétique du début du vingtième siècle : " La Russie vit un moment historique . La Révolution a éclaté et prend de l'envergure embrasant de nouvelles contrées et de nouvelles couches de population . Le prolétariat est à la tête des forces combattantes de la révolution ." . Dans cette phrase , c'est l'occasion de mettre en avant une fois de plus cette notion de hiérarchie , de différences entre les classes sociales . Le film de Eisenstein dépeint le soulèvement général des matelots . Là où ce chef-d'oeuvre est véritablement fort , c'est la manière dont le thème de la camaraderie est abordé , traité par le cinéaste : en effet , ici , la camaraderie c'est aussi le fait d'être ensemble pour pouvoir aussi affronter le supérieur et assumer ses opinions ensemble . L'abus , la soumission sont bien là ce qui s'oppose à la citation dans l'une des assiettes que trouve le matelot "Donne nous notre pain quotidien" . D'autres scènes encore bouleversent en particulier la mort de Vakoulintchou , tué par un officier supérieur lors de la scène de l'émeute , très impressionnante . Il y a le rejet de la religion , du Seigneur avec cette idée du pouvoir qui est attribué aux soumis . Il y a cette idée du pouvoir au peuple incarné par les matelots qui prennent l'allure de héros véritables . La longue séquence se déroulant à Odessa est particulièrement tout comme celle de la mort de Vakoulintchou assez choquante , profondément émouvante notamment cette mère portant son enfant , gravement blessé et agonisant , vers les marches . C'est la colère du peuple , l'indignation contre la violence qu'on leur inflige . La scène de fin est épique et symbolique : on comprend alors toute cette fraternité qui permet de rendre les hommes plus forts , plus profonds et sans doute plus libres . Un chef-d'oeuvre .